Nicaragua
3 Février 2017
Sortis du Costa Rica, il nous reste à
faire les formalités d'entrée au Nicaragua . Les passagers des trois bus débarqués
auparavant ne sont pas encore arrivés ici. Encore une fois, il y a beaucoup
de rabatteurs pour nous « aider » dans les formalités. Pour faire vivre ces
derniers, rien n'est facilité dans l'administration. Premier bureau, pour
les étrangers seulement, taxe d'entrée ou quelque chose comme cela. 12, 01
$. Combien dans la monnaie locale ? On ne prend que des dollars. On me demande
où on va, où on loge ; mais la casa rodante (camping-car) coupe court à toutes
les questions. Aux deux françaises devant nous, on a demandé les villes à
visiter, le budget et bien d'autres indiscrétions. Nous payons avec nos dollars
et bien sûr je proteste quand la monnaie (99 cents) nous est rendue en monnaie
locale. Un tampon sur le passeport nous permet ensuite de comprendre que nous
avons eu affaire au service d'immigration.
Puis c'est fini. Déjà ? L'assurance ? On la vend juste là, à la porte. Deux
tables et deux chaises ; on nous fait l'assurance pour le véhicule, un mois
obligé, c'est ce que la douane nous a permis de séjourner dans le pays. 15$.
Nous savons déjà que nous serons sortis bien avant cette date... C'est fini,
il ne nous aura fallu que deux heures et demi plus quelques 50 $ pour passer
la frontière. Finalement nous nous en sommes bien sortis !
Après,
que fait-on ? La douane bien sûr. Nous avisons deux policiers désœuvrés dans
l'attente de leur repas. L'un d'eux nous cherche la douane. C'est un homme qui
se promène sur le parking, seul pour tous les véhicules. Après une petite attente,
il regarde vite fait l'intérieur du véhicule depuis la porte arrière, nous donne
un papier pour la police. Nous retournons voir nos deux policiers désœuvrés,
qui collent un tampon de plus sur le papier. Et maintenant ? Et bien la douane
bien sûr !
Arrivés
au bureau de douane, on m'envoie vers le muchacho dans sa boite en verre pour
donner le numéro de la placa (plaque minéralogique) ce qui coûte 4,5 $. Combien
en monnaie locale ? 112 cordobas. Nous comprendrons plus tard que c'est le coût
de la fumigation à laquelle nous avons eu droit à l'entrée du pays (rapide pichnette).
La douane fait les papiers ; pas trop vite quand même ... on prend le temps
de se montrer photos et messages sur le portable...
Nous
voulons visiter l'île d'Ometepe sur laquelle se trouvent deux volcans de 1345
m et 1610 m, ce dernier toujours en activité. Nous arrivons pour le ferry de
16h. On ne comprend pas tout de suite comment cela fonctionne dans ce port.
Bien sûr, les rabatteurs ne manquent pas mais nous faisons une telle allergie
à ces gens que nous n'avons jamais recours à eux. Je prends un billet pour le
fourgon. Le tarif affiché est de 100 cordobas. On me demande 140. Je proteste
vivement, on me donne plein d'explications pendant qu'un flic ricane dans un
coin.
Finalement
je reprends mes sous et discute avec Klaus. La somme réclamée en plus (40 cord)
ne représente que...1$. Mais je suis déjà énervée avec le trafic à la frontière
le matin. Il s'avère ensuite que les 140 ne représentait que le stationnement
(?) dans le port et les taxes. Il faut d'abord aller à un autre guichet pour
voir s'il y a encore de la place et un autre encore pour acheter le billet puis
revenir au premier payer la taxe. Chez moi, l'adrénaline monte. Finalement tout
s'arrange puisqu'il n'y a plus de place. Pour réserver pour le lendemain, il
faut téléphoner sur l'île. Je ne peux pas téléphoner en espagnol. Tant pis,
je ne réserverai pas. On pourrait prendre le dernier ferry qui arrive dans la
nuit mais nous préférons attendre le lendemain.
Nous
passons la fin de la journée au bord du lac. Il y a beaucoup de vagues car le
vent souffle fort. L'eau doit être chaude mais nous ne sommes pas tentés de
faire trempette. Il faut dire que nous ne sommes pas encore bien guéris de nos
angines. Nous passons là une nuit très tranquille, bercés par les vagues du
lac.
Le lendemain, le trafic de camions commence assez tôt. Du bord du lac nous voyons
que les volcans et une partie de l'île sont sous les nuages. Nous ne verrons
pas mieux les volcans que de là où nous sommes et décidons de ne pas prendre
le ferry .
Il
y a peu de véhicules sur la route bordée à droite de champs de canne à sucre
et à gauche de rizières. Bien qu'il fasse déjà 30° à 10h du matin, le vent latéral
soufflant du lac m'oblige à laisser ma fenêtre en partie fermée. Ce lac est
très grand, c'est pourquoi il est encore question de faire un deuxième canal
pour traverser l'isthme. Une rivière importante arrive de l'Atlantique dans
le lac qui est navigable ; il ne resterait qu'une petite partie à creuser pour
rejoindre le Pacifique. Et puis il faut bien dire que l'idée est séduisante
pour le pays vu les revenus prometteurs que cela engendreraient !

La
température ne change guère depuis plusieurs jours, le mercure se stabilise
entre 29° et 32°, nous n'avons pas trop chaud et la température nous paraît
très agréable car il y a toujours un peu de vent. Cela ne nous empêche pas de
transpirer bien sûr, mais voilà plusieurs nuits que nous n'utilisons plus nos
petits ventilateurs pour la nuit. Une ingénieuse trouvaille de Klaus : deux
petits ventilateurs d'ordinateur fixés sur un bras amovible, que l'on place
au-dessus de nos têtes. Vitesse réglable individuellement, ils nous apportent
la nuit un réel bien-être lorsqu'il fait très chaud.
La
façade rescapée de l'église et couvent San Francisco est bien jolie au soleil
couchant. Le musée est déjà fermé mais nous n'avons pas de regret, le Petit
Futé ayant à son sujet cette remarque « Intéressant mais pas inoubliable »...
Nous
allons au parc du Volcan Motoncho. On nous dit que nous ne pouvons pas monter
avec notre fourgon ; il faut prendre un 4X4 qui nous emmène en haut et nous
ramène. 20$ chacun. Nous sommes las de ces prix toujours annoncés en dollars,
de ces obligations, de ces interdictions. Nous faisons demi-tour, conscients
cependant de rater quelque chose. Nous avons trop pris l'habitude de la liberté
et ne pouvons nous plier à des excursions organisées. Nous décidons que ces
pays d'Amérique Centrale où le touriste est pressé sans vergogne de ses dollars,
à côté de locaux qui vivent très chichement, cela n'est pas pour nous. Nous
aimons vivre dans le pays, au rythme des locaux, traîner dans les villes où
il n'y a rien d'autre à voir que la vie de tous les jours.
Granada est, paraît-il, la plus belle ville du Nicaragua et peut-être même d'Amérique
Centrale. La Place Centrale est vivante, entourée de monuments historiques.
Enfin, ils ne sont pas très anciens puisque les yankees ont totalement anéanti
la ville vers 1860. Le général américain aurait alors clamé : « Here
was Granada » (Ici fut Granada). Ces chers américains...
Nous
nous rendons à un mirador d'où on peut voir le volcan et une magnifique laguna
de cratère. On paie aussi l'accès au mirador qui est une place de village envahie
de boutiques, de restaus, de démarcheurs de tout poil. Une petite gratification
au gardien de parking est aussi la bienvenue...
Des
musiciens essaient de se faire un peu de sous en se promenant et jouant sur
cet instrument typique : une sorte de orgue-xylophone, dont les tuyaux (d'orgue)
sont des bambous de différentes tailles et les touches faites en écorces.
La
cathédrale a subi un lifting complet et récent. La façade, mais aussi les côtés
arborent cette belle couleur jaune ! (plus de murs lépreux, Patrick !). L'intérieur
est en voie de rénovation. Les fresques du plafond sont un étrange mélange
de classique à la sauce moderne...
Sur
un des côtés de la place, des calèches (sponsorisées par l'opérateur téléphonique
Movistar) attendent et traquent le touriste. Le visage des conducteurs est triste
tout comme celui des rabatteurs de restaurants. Trop de calèches, trop d'hôtels,
trop de restaurants, pas assez de touristes.
Cette
place est bien mignonne mais nous paraît si petite par rapport aux grandes et
belles places des villes sud américaines...
Nous
cherchons l'Alhambra car il est bien connu que l'Alhambra est à Grananda. Nous
l'avons trouvé sur la Plaza Central. Tiens, c'est donc cela l'Alhambra ? On
attendait autre chose ! (encore un clin d’œil à Patrick qui a omis de mentionner
cette visite).
Dans
le lac, des pêcheurs un peu particuliers : deux tiennent une bâche sous l'eau
pendant qu'un troisième tape dans l'eau ou jette l'eau avec une gamelle. Le
butin sera maigre, seulement quelques petits poissons imprudents ou curieux....
De
nombreux oiseaux picorent avec bonheur dans les herbes.
Nous rejoignons le parking de la Croix
Rouge que les policiers nous ont indiqué. Pour un prix très modique (parce
que local) nous y passerons une nuit des plus tranquilles.
(ci-contre : un arbre un peu compliqué...)
Nous
passons la frontière en fin d'après-midi, assez rapidement côté Nicaragua avec
une inévitable taxe de sortie (4$). Nous sommes à 1000 mètres d'altitude, une
pluie fine et un vent cinglant et glacial nous font vite quitter short et tonks
pour vêtir pantalon et polaire. L'entrée en Honduras sera une autre affaire...
Granada
est située au bord du lac Nicaragua. Sur la route qui le borde trottinent quelques
calèches à la recherche du client cependant que des hordes de rabatteurs pour
lanchas (bateaux) jaillissent de leur sieste pour nous interpeller.
Le
lendemain, nous nous mettons en route vers la frontière. Dans les dernières
dizaines de km du pays se trouvent beaucoup de champs de tabac et bien sûr aussi
des fabriques de cigares. Nous voyons aussi de nombreux entrepôts de café. Les
grains blancs sèchent dans la cour, mais comme une pluie fine commence à tomber,
les employés sont bien affairés à rentrer tout le café. Par contre nous ne voyons
aucune plantation de café ! Sans doute est-il cultivé dans les montagnes, loin
des gaz d'échappement !