Panama
23 janvier 2017
Nous quittons Cartagena pour un vol de
50 minutes. Comme toujours le vol direct est le plus cher ! Des vols avec
escales coûtent moitié prix. Mais tout se paie ! Au lieu des 50 minutes de
voyage, il faudrait partir vers Bogota ou Medellin, faire une longue escale,
et ce n'est que 25 h après le départ qu'on arriverait à Panama. D'autres vols
passeraient par le Costa Rica et seraient tout aussi longs. Nous optons donc
pour le tarif fort.
Une
petite collation nous est servie dans l'avion, ce qui est bien agréable vu que
nous sommes levés depuis 4h du matin, trop tôt pour le petit déj de l'hôtel.
Nous
sommes à 8h à Panama et tout de suite dans le bain : pour prendre le bus (très
bon marché), il faut une carte que bien sûr nous n'avons pas. Elle ne sert d'ailleurs
qu'à passer le portillon puisque l'on paie le billet dans le bus. Alors, pas
le choix ; pour rejoindre le centre ville, taxi à 30$, prix fixe et officiel.
Le Panama a sa propre monnaie, indexée sur le dollars (1=1) mais elle n'est
utilisée que pour les pièces des centavos (=cents), les billets sont en dollars
US.
La
vision de Panama City pour nous autres provinciaux qui n'avons pas vu Hong-Kong,
New-York ou Dubai, est saisissante ! Nous voyons des grattes-ciel dont nous
nous approchons rapidement pour entrer au milieu d'eux vers notre hôtel. Comme
il est beaucoup trop tôt et que nous ne pouvons entrer dans notre chambre qu'à
15h, nous partons voir la ville.
Nous
sommes au milieu de cette forêt de grattes-ciel et nous cheminons le nez en
l'air, comme les gendarmes à New-York.
Les
formes sont harmonieuses et originales, et les grattes-ciel sont le plus souvent
couronnés par le nom d'une banque ou d'une chaîne hôtelière internationale.
Nous
arrivons au bord de mer et découvrons la Costera, une route qui a été construite
« sur la mer ».
Nous
sommes dimanche, il y a peu de circulation, tout est fermé et nous peinons à
trouver un restaurant. Nous sommes tout de suite mis au diapason de Panama :
cher et médiocre.
Le Dieu dollar domine tout et on est
à tout moment dans ce sentiment d'être arnaqués.
Les gens ne sont pas pour autant souriants
et aimables et on regretterait presque déjà l'Amérique du sud... Mais Panama
City n'est pas le pays !
Notre
hôtel est assez luxueux. La chambre à 60$ achetée sur booking.com n'est qu'au
troisième étage (prix bas = étage bas) pour un hôtel qui n'en présente que 14,
un nain au milieu de ces géants de plus de 60 étages !
Le
lendemain, nous restons à Panama pour préparer la sortie du fourgon du port
de Colon, la ville située à l'extrémité nord du canal, alors que Panama est
à l'extrémité sud, à 80 km. Achat de l'assurance obligatoire, photocopies innombrables,
nous y passons la matinée.
Le
quartier où est situé notre hôtel, au milieu des grattes-ciel, est un quartier
mitigé qui laisse un certain malaise. S'y côtoient les hôtels grand luxe, les
magnifiques établissements financiers, et l'autre côté du miroir, quelques mendiants
qui ne demandent rien, d'ailleurs, mais qui présente une pauvreté terrifiante
...
Nous
allons au garage Mercédès ; on est très aimable avec nous ! Klaus a des problèmes
avec la direction assistée depuis déjà notre entrée en Colombie. Nous aurions
aimé réparer à Cartagena mais le fourgon devait entrer rapidement dans le conteneur.
Après avoir diagnostiqué que la pompe hydraulique était déficiente et qu'il
fallait la changer, il fallait ensuite la trouver... Il n'y a pratiquement pas
de Sprinter au Panama. Ils nous ont trouvé une pompe qui serait envoyée du Brésil
à un prix défiant toute concurrence. Vers le haut bien sûr ... Sans compter
le délai d'attente. Affaire non retenue et après des échanges techniques sur
les risques éventuels à continuer ainsi, nous quittons le garage avec l'assurance
qu'au Costa Rica il y a beaucoup de Sprinter et que ce sera plus facile.
...
comme cette femme déjà âgée, aux vêtements crasseux, avec des blessures aux
jambes, plus de dents. Elle est assise sur un mur et me regarde. Son regard
me brûle … mais que pouvons-nous faire pour la sortir de sa misère ? Elle ne
tend même pas la main. J'irais lui parler si mon espagnol était meilleur. Pendant
ce temps, de l'autre côté de la rue, de magnifiques limousines sortent du casino.
Nous sommes restés au garage une bonne heure, mais pas question de payer (c'était
pareil au Brésil). Ici on appelle cela « la courtoisie » ! Nos garagistes pourraient
prendre exemple...
Le
canal a pourtant été commencé par les français, à l'initiative de Ferdinand
de Lesseps entre autres (celui du canal de Suez) mais trop de difficultés et
de morts par accidents ou fièvres les ont poussés à arrêter. Les américains
ont repris les travaux et les ont achevés.
Nous
sommes restés assez longtemps sur cette terrasse à voir des bateaux de taille
diverses franchir la double écluse. Deux voies parallèles de deux écluses chacune
en fait. Nous avons vu des porte-conteneurs, des petits voiliers (français et
canadien), des bateaux de taille moyenne qui partageaient l'écluse et pour finir
le Rotterdam, énorme bateau de croisière. Mais nous n'avons pu assister qu'à
son entrée dans l'écluse car c'était l'heure de la fermeture du Centro de Visitantes
(17h).
Ce
canal draine un flux d'argent invraisemblable et pourtant il faut payer 15$
pour la visite de l'écluse (vue du haut seulement). Et comme si cela ne suffisait
pas, il faut encore payer la petite bouteille d'eau 2,50$ alors qu'elle ne coûte
partout ailleurs que 1 $ (on meurt de soif là-haut!). Mesquinerie de ma part,
penserez-vous … Sans doute, mais, quand on ajoute le tout, cela commence à faire
beaucoup....
Il fait très chaud et nous cherchons les coins d'ombre. La cathédrale est en
travaux ; nous irons voir San Felippe. La clim nous glace ! Nous commençons
déjà à sentir les effets de nos nuits d'hôtels avec clim (même réglée à 24°)
et klaus a bien mal à la gorge.
A
San Felippe, nous avons pu voir que même Dieu était contaminé par la folie du
dollar. Pour les aumônes, on peut verser l'argent directement sur son compte
en banque....
Traduction
Ci-dessus: Avec ton aide, nous pourrons
donner à Saint Judas Tadeo un nouvel autel. Donations
Ci-contre : Saint Judas Tadeo
Compte courant banque générale
Eglise catholique - Autels
N° ..................
Le musée du canal de Panama nous intéresse avant tout. A peine entrés dans le
hall, nous nous mettons à trembler de froid à cause de cette maudite
clim toujours réglée si basse ; Klaus n'en peut plus avec son
mal de gorge. De plus on nous annonce que toute la partie concernant les français
est fermée en ce moment. Notre sang ne fait qu'un tour et nous quittons très
vite l'endroit. Nous n'allons quand même pas être encore plus malades
seulement pour lire les louanges des américains ! Et en plus, payer pour cela !
Le
petit quartier des français, charmant avec l'adorable maison blanche de l'ambassade
de France (qu'il est bon de voir flotter un drapeau français quand on est loin
de chez soi …) nous ravit. L'action des français concernant le Canal est mise
en valeur ; on y lit l'importance primordiale que Ferdinand de Lesseps et les
autres y ont joué, comme ce médecin (panaméen je crois) qui a découvert le moustique
responsable de la fièvre jaune.
Un hommage d'un peuple
reconnaissant. Cela fait chaud au coeur....
Avant de quitter Panama City, nous allons
voir le mont Ancon, une colline devenue parc au milieu de la ville. Le gardien
nous dit qu'il y a plenty of animals ! Des venados (cerfs), des singes, des
iguanes et tant d'autres petites bêtes !
Finalement, nous avons fait une très
agréable balade jusqu'au sommet, la vue était superbe, mais en ce qui concerne
les animaux, nous en sommes restés à la découverte de deux petits rongeurs
semblables à des écureuils sans queue...
C'est sans regret que
nous quittons Panama City...
Nous
allons visiter El Valle, une petite ville située dans la montagne et dont le
Petit Futé dit le plus grand bien. A Panama la chaleur était étouffante. Ici,
il fait plus frais car nous sommes maintenant à 1000m.
On
nous dit que l'on va donner aux oiseaux les restes du repas. Les oiseaux ne
tardent pas à arriver, jolis et bagarreurs. Nous nous régalons ! (à regarder
les oiseaux bien sûr, pas avec les restes du repas !)
Ce
sera la meilleure partie de El Valle. Car à la grande cascade, nous serons déçus.
C'est 5$ pour voir la cascade, 5$ en plus pour se baigner et si on veut faire
un grand tour, les prix montent jusqu'à 65$ ! Quand on voit le pipi de chat
qui coule en contrebas, on se dit qu'on est loin des cataractes d'Iguazu, et
que chez nous, la moindre cascade, gratuite même, sera plus spectaculaire que
celle-ci.
Nous
visitons le jardin des Orchidées, charmant, avec de nombreuses orchidées, de
grandes à minuscules, dont beaucoup que nous ne connaissions pas. L'endroit
est agréable, les gens adorables.
Retour
en ville. La visite du marché aux poissons est un spectacle qui nous ravit toujours
et dés le matin nous réfléchissons à tout ce que nous allons acheter en revenant
au fourgon. En attendant, nous rejoignons le centre historique tout proche.
Nous
rencontrons ici de nouveau le Rotel-Tour, cet organisme de voyage allemand que
l'on a rencontré dans toutes les parties du monde !!! En Inde il y a 40 ans,
à Ouro Preto au Brésil il y a six ans, sur la Carretera Austral au Chili l'an
dernier, et en Mongolie il y a trois ans en plein désert de Gobi. Les gens sont
dans le bus dans la journée et dorment dans des sortes de tiroirs pour la nuit.
Nous leur abandonnons sans regret la visite du marché artisanal...
Nous
en ressortons bien tristes aussi en nous promettant de ne plus mettre les pieds
dans un zoo.
Le
lendemain, nous visitons le jardin botanique ( le Nispero) où se trouvent accessoirement
des animaux. En fait c'est un zoo avec des animaux en cage, tristes, sans espace,
un lieu mal entretenu. Même les caïmans font pitié ! Nous réalisons que la plupart
de ces animaux, nous les avons vu dans leur espace de vie, en liberté, jaguar,
caïmans, tapir, singes et ces merveilleux aras ; animaux si beaux dans leur
milieu et si tristes dans ces cages...
Nous
quittons El Valle sans en voir plus, persuadés de plus en plus que le touriste
est vraiment pris pour un imbécile.... Il paraît, selon certains, que la visite
de l'arbre carré (que nous avons oubliée de faire) est aussi un attrape-nigaud.
En route vers la frontière, nous nous sommes arrêtés quelques fois pour la visite
d'églises puis nous nous préparons à découvrir le Costa Rica.
Infos pour les voyageurs :
Pour retirer le véhicule du port,
la procédure peut être longue (prévoir la journée) mais on peut le faire soi-même
sans transitaire. Nous avons préféré rester dans l'hôtel à Panama plutôt que
de prendre un hôtel à Colon.
Tout d'abord il faut prendre une assurance
pour le véhicule : à Panama, National Seguro, la Excelencia qui se trouve
devant le métro Iglesia del Carmen. Pour le fourgon, 15$ pour un mois.
Faire 5 photocopies des documents :
carte grise, passeport du propriétaire (identité + tampon d'entrée dans le
pays), assurance, permis de conduire.
Le lendemain, se rendre en taxi au
Terminal Routier ; bus pour Colon à 6h20 et 6h40 (et toutes les vingt minutes).
Prix 5 $. Descendre au carrefour qui va à droite vers le port (sans entrer
dans la ville de Colon). Prendre un taxi pour aller au port de container (le
taxi coûte 2,50 $, tarif qui nous a été donné par la douane).
Retirer la BL (bill of lading) , chez
Evergreen pour nous, et en faire trois photocopies. On fait au propriétaire
du véhicule une autorisation d'entrer dans le port(40$).
Aller à la douane qui se trouve dans
la zona Franca de Colon. Faire l'importation.
Retourner au terminal de container.
Payer (400$ pour nous). Puis le propriétaire du véhicule va au port et sort
le véhicule avec douane et police.
Il y a beaucoup de temps d'attente,
il faut de la patience... Partis à 6h de l'hôtel nous avons pris le bus de
6h20, sommes arrivés à l'ouverture des bureaux d'Evergreen (8h) et tout était
fini à 14h. Petit conseil : pour faciliter les choses, demander qu'on vous
écrive l'adresse du bureau suivant. On le donne au taxi qui se débrouille
pour trouver où c'est. Cela fait gagner beaucoup de temps.
Nous
allons visiter l'écluse de Miraflores sur le canal de Panama, la plus proche
de Panama City. Tout est très bien organisé pour que le visiteur ait une vue
sur le canal depuis différents étages, le plus haut étant le 4ème. Un film est
diffusé où les US sont mis en valeur (ce sont les meilleurs bien sûr
!) et les français beaucoup moins, ben voyons...