Colombie
15 janvier 2017
Nous retrouvons Cartagena, mélange d'une
ville ancienne chargée d'histoire et d'une ville moderne grouillante de vie.
Nous aimons beaucoup cette ville où nous venons pour la troisième fois. En
cette période de vacances colombiennes, les touristes sont nombreux, les familles
de colombiens s'ajoutent aux habituels touristes étrangers. Mais nous ne sommes
pas là pour le tourisme !
Il
convient de trouver tout d'abord le moyen d'envoyer notre fourgon dans un conteneur
au Panama. Cela sera réglé très vite grâce à la diligence de Carolina chez Enlace
Caribe (Senor La Rota). Voici la troisième fois que nous travaillons avec eux ;
leur sérieux, la précision et la rapidité pour régler les formalités sont très
reposantes pour nous. Arrivés au bureau le vendredi 5 janvier dans l'après-midi,
nous repartons une heure plus tard avec un rendez-vous pour le mardi suivant
afin d'entrer le fourgon dans le conteneur.
Pendant
le week-end d'attente, nous sommes restés à l'hôtel Bellavista qui accueille
sur son parking les voyageurs en véhicules. Le patron est français ce qui arrange
bien les choses. Cet hôtel en rez-de-chaussée est un endroit charmant avec un
patio ombragé où poussent des arbres au tronc énorme, tourmenté et emprisonné
de lianes, et un petit couloir où donnent les chambres. Tout serait délicieux
si l'endroit n'était pas aussi vétuste. Il lui faudrait un bon lifting pour
redevenir un petit paradis.
Sur
notre parking, c'est le paradis des moustiques et de ces petites mouches qui
piquent en laissant de grandes taches rouges qui démangent terriblement... Pour
rejoindre la mer, on traverse la rue et on se trouve sur la plage où grouillent
les vacanciers. Aujourd'hui, le Bellavista est entouré d'immenses tours de 30
étages et le mirador n'arrive plus qu'à la hauteur d'un premier étage. Espérons
que cet hôtel témoin d'un autre temps saura résister à la pression immobilière.
Le
mardi suivant, nous sommes de retour chez Carolina pour donner à notre
fourgon son nouveau garage. Cela se passera sans encombres. Pour moi du moins...
N'étant pas autorisée à entrer dans le port avec Klaus, je passerai ces trois
heures d'attente à écouter de la musique.
Pendant
ce temps, Klaus peine sous le soleil avec les formalités de police. Comme en
2011 quand nous avions envoyé le fourgon en France, on apporte trois palettes
et Klaus doit vider entièrement le fourgon ! Le chien de la drogue arrive, renifle,
fouille dans la couette, s'assoit sur les oreillers (et dire que nous venions
de tout faire laver !). Il est très intéressé par la chambre à air de rechange
et par mes chaussures de montagne.
Finalement
le chien ne s'y intéresse pas ; mais la police, si. Les bouteilles seront donc
décapsulées, un indicateur trempé dedans, et le chien invité à renifler ces
objets sans intérêt pour lui. Dendé et lait de coco finirons à la poubelle...
à mon grand désespoir sauf quand j'ai réalisé qu'il y en avait ailleurs dans
le fourgon, là où Klaus n'avait pas vidé.
Dans
ces dernières, deux petites bouteilles d'un liquide blanc . Serait-ce de la...
Deux autres petites bouteilles contenant un liquide orange, où c'est écrit en
brésilien, sont aussi douteuses... Mon dendé, l'huile de palme essentielle à
tout plat brésilien !
Klaus devra ensuite tout ranger, enfin
plutôt remettre plus ou moins en vrac dans le fourgon. Puis le fourgon est fixé
dans le conteneur. Le scellé est fixé. Il est midi, tout est fini pour la Colombie.
Panama sera un autre jour...
En
sortant de chez notre transitaire, chargés de nos sacs à dos nous attendons
un taxi. La direction de Bocagrande, où se trouve notre hôtel, fait rire les
chauffeurs et refuser de nous emmener. Quand enfin on trouve un taxi, on pense
tout d'abord que ce sont les embouteillages qui leur faisaient refuser cette
direction. Il n'en est rien et la raison nous en sera donnée grâce à la police.
Il y a deux routes parallèles pour se rendre là-bas et notre chauffeur
veut prendre celle de gauche, mais le policier envoie toute la circulation vers
la droite.
Notre
chauffeur se bute et va quand même à gauche. Le policier siffle et crie pour
l'arrêter. Il s'en suit une dispute entre les deux , ce qui nous fait bien rire
car on ne pourrait imaginer cela chez nous. Ce qui se passe, c'est que la mer
était très forte les derniers jours et les vagues de deux mètres éclaboussent
toute la route de droite. On verra même plus loin que dans certaines rues de
Bocagrande, les voitures ont de l'eau jusqu'à mi-hauteur des roues. Et c'est
de l'eau de mer ! C'est donc tout simplement à cause de ce sel que les taxis
ne voulaient pas y aller.
Dés
que le fourgon est dans le port, nous déménageons donc à Bocagrande, qui signifie
« la grande bouche ». Autrefois, Bocagrande était une île et ce nom de Boca
Grande était celui du passage vers la mer. Une digue a été construite vers le
XVIIIè siècle, afin d'empêcher les bateaux ennemis et pirates d'accéder à la
ville et au fort San Felipe. Aujourd'hui la digue est devenue route et Bocagrande
un des quartiers les plus construits tout en hauteur.
C'est
un quartier très vivant, avec beaucoup de restaurants, d'hôtels et de boutiques
et est très animé surtout le soir. La mer est là, partout. Nous aimons beaucoup
ce lieu surtout quand on a sur place un hôtel où se réfugier quand on a besoin
de calme. Et cet hôtel Barlovento est magnifique. Très grande chambre, lumineuse,
jolie déco, personnel adorable et serviable, petit déj super, bref ! Tout ce
qu'il nous fallait avant d'attaquer l'aventure centraméricaine car, de ces pays,
nous ne savons rien et nous avons tout à découvrir.
Histoire
drôle : Des femmes passent devant notre table au restaurant, mendiant depuis
la rue. Chacune porte un enfant et la dernière, sans doute pour ne pas perdre
sa chance, porte aussi un enfant bien emballé, bien dorloté, mais qui s'avère
être en fait une poupée ! On prend vraiment les touristes pour des imbéciles !
De
Cartagena, où nous sommes maintenant en vacances, nous allons visiter le jardin
botanique. Du parking, nous entendons de sourds grondements, des souffles plutôt...
Etrange... la caissière me dit que ce sont les singes. Quels grands monstres
allons-nous donc trouver ?
Ce
jardin est délicieux. Des petites cascades font entendre leur bruissement, la
réflexion des arbres immenses se mêle à celles des fleurs et des palmiers.
Nous
voyons courir des sortes de petits lézards. On dirait qu'ils volent ! Et klaus
les a même vu courir sur l'eau !
Une
famille de minuscules grenouilles, celles qui sont si vénéneuses quand on les
touche, saute sur l'herbe, cherchant refuge sous les feuilles.
Un
très grand iguane pose sur le tronc d'un arbre. Ils ne sont vraiment pas beaux...
(encore un exemple du mimétisme : les iguanes n'ont
pas ces dents, la bouche est bien au-dessus !)
Clin
d’œil à mes amis homéo !
Un
paresseux est accroché en haut d'un arbre et une guide rencontrée dans le jardin
m'explique où le trouver. Nada. Je la rencontre de nouveau et elle m'indique
de nouveau où il est ; une chance, c'est qu'il ne se déplace pas vite ! Re-nada.
Si nous l'avons raté, on ne pourra pas dire que moi j'ai paressé !
Et
il y a encore les singes. Je les cherche et les trouve là-haut dans les arbres.
Ils se reposent et bougent peu. Ils ont une jolie couleur café et sont assez
grands. Mais ils ne disent plus rien. (excusez le flou de
la photo prise au grand zoom...)
Le
Gloria, bateau école de la marine nationale, l'équivalent colombien de notre
Bélem, effectue pour les vacances la tournée des ports colombiens. On est autorisé
à monter à bord et à faire le tour du pont. C'est son dernier jour à Cartagena
et la foule se presse.
Le lendemain, alors
que nous emmenons notre fourgon vers son container, nous verrons le Gloria
voguer vers la mer. Quel joli spectacle !
Les
marins, très aimables, posent de bon cœur avec les touristes. Nous avons une
pensée émue pour notre fiston qui a pu visiter le Bélem durant ses études.
Nous
allons visiter le musée de l'or de la période précolombienne.
Pour y entrer on passe une porte comme celle d'un coffre-fort et la police est
bien présente. Les pièces exposées sont très jolies, souvent petites et si bien
travaillées.
Celles-ci,
en apparence toutes semblables, sont en fait de tailles différentes et en se
mettant dans l'alignement, on ne voit qu'une seule pièce par rangée. C'est remarquable
de précision !
Nous
irons voir aussi le musée de l'Inquisition. C'est surtout l'histoire qui en
est retracée et non pas les instruments de torture comme nous l'avions vu une
fois en Espagne. Certaines images me poursuivent encore, 20 ans après... Pendant
l'Inquisition, de toutes les personnes jugées, aucune n'a été reconnue innocente.
En toute objectivité sans aucun doute...
Lors de notre départ vers la France en
2011, à 19h la ville était complètement déserte, tous les magasins et restaurants
fermés. Cette fois il y a une grande animation dans les rues et beaucoup de
monde pour admirer le coucher de soleil sur la mer. Par delà les remparts,
Boca Grande se dessine. Le ciel rougit dans une ambiance de contemplation
très silencieuse.
Note
aux voyageurs : nous avions laissé faire un autre devis chez un autre
transitaire, Olivier Chetanneau). Enlace Caribe demandait 800$ de moins. Le
seul défaut, c'est que le Senor La Rota ne répond pas aux mails.
Dans les infos pratiques, nous donnerons le mail de Carolina qui, elle, répond
très vite, parle anglais et répond aussi au téléphone.
Ce
qui est magnifique dans ce jardin, c'est que les animaux sont en liberté
et non en cage. On doit les chercher car ils ne sont pas toujours au même
endroit, et parfois on ne les trouve pas... (à droite,
arbre immense ; petite personne à côté, moi)
Nous
allons visiter le Fort San Felippe. Après la visite nous sympathisons
avec une famille colombienne en vacances à Cartagena. Une très
grande famille ! Une des filles m'a demandé combien j'avais de neveux.
Quand j'ai dit 13, elle a éclaté de rire et m'a dit qu'elle en
avait 62 ! et même 90 si on comptait le côté de son mari...
Le
21 mai de l'an 1590, Miguel de Cervantes a demandé l'autorisation au roi d'Espagne
de se rendre à Cartagena. Et c'est ici qu'il a écrit son Don Quichotte, sans
se douter que la célébrité de ses écrits passeraient ainsi les siècles.
Le dernier jour à Cartagena, nous allons
dans la ville historique. Il y a énormément de touristes dans les rues ! Cela
nous rend assez mal à l'aise, nous redoutons la foule...
Les vendeurs de jus de fruits ou de fruits
déambulent en proposant leurs produits qui sont délicieux et
bon marché !
Et le dimanche 15 janvier
2017, à 5h du matin, après 10 jours passés à Cartagena, un taxi nous emporte
à 100km/h dans les rues vides de la ville vers l'aéroport où nous allons
prendre l'avion pour Panama.
Au revoir, belle Cartagena !
Bye bye, nice Colombia !
Adios, querida America
de Sur !
En mal d'enfant....
(petit chien dans un porte-bébé)