Bolivie

PARC NATIONAL DU SAJAMA. 1er Juillet 2010.

Le Sajama est, à 6540 m, le plus haut sommet de la Bolivie. Il est situé à l'ouest du pays, tout près de la frontière chilienne. Un peu plus à l'ouest encore, deux autres sommets font la frontière avec le Chili ; l'un d'eux, le Volcan Parinacota, dont la forme conique parfaite rappelle le logo de Paramount, culmine à 6342 m. Il est souvent confondu avec le Sajama. Nous les voyons de loin alors que nous nous dirigeons vers le parc.

Le village de Sajama, la halte pour les montagnards qui s'élancent à l'assaut des sommets ou pratiquent simplement des petits ou grands trekkings, est à mi-chemin entre le Sajama et le Parinacota. Son église, bien branlante semble-t-il, est à l'image du village, petite et ancienne. Le village attend les touristes et tous se plaignent qu'il n'y en aie que bien peu. Sans doute ceux-ci sont-ils plus attirés par les montagnes entourant La Paz ? Et pourtant, le Parc National de Sajama ne manque pas de charme !
Nous passons nos deux premières nuits à côté des geysers, à 4400 m d'altitude. Deux vigognes y ont élu domicile et nous les rencontrons plusieurs fois par jour. Un peu curieuses, elles s'approchent parfois du fourgon pour nous regarder. Nous les regardons aussi...
Le matin, les geysers fument. Nous aimons cette ambiance étrange. Le vent est comme toujours assez violent ; la température baisse rapidement à la tombée de la nuit. Nous montons un peu pour admirer le coucher de soleil sur le Sajama. Le lendemain Klaus monte à près de 5OOO m et « passe » au Chili, le temps d'une photo. Il n'y a personne, nous sommes totalement seuls, seuls avec les deux vigognes.
Les trous d'où provient l'eau des geysers sont impressionnants ; nous les sentons sans fond, ou alors si loin dans les profondeurs de la terre ; l'eau est claire et si elle ne bouillonne pas, quelques bulles arrivent constamment du fond.

L'eau est très chaude sans être brûlante sauf là où elle bouillonne bien sûr. Les fumerolles ont une odeur indéfinissable, qui n'est pas du souffre.

Il est plaisant de se promener dans cet endroit rempli de mystère, seuls, le matin ou le soir.

Après la deuxième nuit, nous traversons la vallée pour nous rendre par une montée bien raide au pied du Sajama. Là encore Klaus monte à 5000 m, un peu au-dessus du camp de base situé à 4800 m. Vigognes et lamas sont au rendez-vous.
Les quinuas sont des arbres de taille moyenne, qui poussent en haute altitude. Les forêts de quinuas sont présents jusqu'à 5000 m sur les pentes du Sajama. L'écorce de l'arbre est composée de multiples couches rouge foncé, fines comme du papier, et recouvre un bois gris clair. Les rayons du soleil dans l'air absolument pur font briller ce rouge de manière superbe ; cet arbre ferait le bonheur d'un ami RTM bien connu. Nous aurions aimer lui en rapporter un morceau de branche, mais désolé Didier, cela risquerait de compliquer le passage des frontières...
Une indienne a dû repérer le fourgon de loin. Elle nous attend et nous aborde au retour de notre promenade pour nous vendre bonnets, gants, couvertures... Elle est surprise lorsque je lui dis que j'ai déjà deux bonnets boliviens et elle pense que je les achetés à Sajama. Elle n'imagine pas, sans doute, que l'on trouve les mêmes articles dans tout le pays. Elle me montre sa maison, loin, loin dans le fond de la vallée et me demande pour redescendre avec nous. Quand je lui dis que nous dormons sur place, elle remballe sa marchandise et se met en route, très heureuse des photos de France que je lui ai données.
C'était très amusant de voir son effarement à imaginer que nous vivions dans un milieu aussi hostile en voyant la neige dans nos montagnes en hiver ; elle pensait qu'en France comme en Bolivie les gens habitaient à 4000 m et nous plaignaient déjà d'y avoir tant de neige. Je l'ai rassurée en lui disant que chez nous, personne ne vivait plus à 4000 m, tout comme ici personne ne vivait dans les glaces du Sajama.
Cette plante des hautes altitudes est étrange... D'abord nous avons cru à une mousse recouvrant le rocher. Une plante vieillie et cassée nous a révélé des branches épaisses et dures émettant de petites prolongations ; au bout de chacune d'elle se trouve une fleur verte. L'extrême densité de ces fleurs en fait un bloc si compact et si dur que rouler dessus en voiture ne les détériore même pas.
Le jour suivant, nous retraversons la vallée en direction du col séparant le Volcan Parinacota de l'autre haut sommet. Plus nous montons, plus il y a de sable. Vers le haut, à quelques centaines de mètres de dénivelé du col, la montagne ressemble à une dune. Nous nous arrêtons là par la force des choses.
Une petite promenade, ici à plus de 4400m me laisse complètement essoufflée, ce qui ne m'empêche pas d'admirer le merveilleux panorama.
Cette petite plante, haute de quelques centimètres, est la nourriture recherchée des dizaines de lamas que nous voyons paître à ces hautes altitudes, sur des terrains où rien ne semble pousser.
Au retour, une pente assez raide, et de plus sableuse, aura raison de notre vaillant véhicule. Il cale peu avant le sommet de la pente. Manier pelle et plaques de désensablement à 4400 m est une grande première pour Klaus...
Le soir, des centaines de lamas reviennent en file indienne de lointains pâturages vers les fermes où ils passeront la nuit, à l'abri du vent dans des enclos de pierres.
Après avoir passé notre dernière nuit au village de Sajama, nous reprenons la route vers La Paz.
Et en supplément, les cabines téléphoniques du département de Santa Cruz, à l'est de la Bolivie, aux confins de la forêt amazonienne, vous comprendrez pourquoi...

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