Brésil

Brasilia. 17 avril 2011.

Nous quittons Salvador et l'océan pour nous diriger vers le centre du Brésil et sa capitale, Brasilia. Un trajet de 1500 km que nous franchirons en deux jours et demi. La route est très agréable, peu de circulation en général et nous traversons de jolies régions, toutes très vertes.

Il y a un peu partout des flaques d'eau, des champs inondés ; on voit que l'eau ne manque pas. Nous sommes presque toujours en altitude, entre 500 et 1200m, et sur ces plateaux, d'immenses champs de mais, de soja ou de coton s'étendent à l'infini. On croirait voir les champs de blé de la Brie ou de la Beauce...
Les champs de coton sont en fleurs ; nous ne les avions vus que prêts à la récolte et très secs en Ouzbékistan (pour en savoir plus sur la culture du coton, consultez notre site Asie 09 Ouzbekistan). Et puis ici, tout est mécanisé et les dimensions des champs n'ont rien à voir avec les parcelles récoltées à la main de l' Asie Centrale.
Nous arrivons à Brasilia en début d'après-midi et cherchons le camping indiqué sur le guide. Comme nous le verrons plus tard, Brasilia est ville très bien structurée où il est facile de se repérer et de circuler. Notre problème à nous est que, sur le plan de la ville, nous ne savons pas où nous nous trouvons et pas non plus où nous allons, l'adresse du camping sur le guide étant incomplète. Arriver à bon port sera assez laborieux ! (pour les interessés, coordonnées Gps dans infos pratiques, ça aide...)
Brasilia est une étrange capitale née de l'utopie d'un président, Kubitschek. Son idée était de désenclaver l'ouest du pays totalement isolé et peu peuplé, et d'attirer les populations du Nordeste en particulier, pauvres et sans emploi. A 1200 mètres d'altitude, dans cette zone désertique, il a construit de 1956 à 1960 une ville moderne où chaque monument officiel est une œuvre artistique symbolique, et où l'urbanisme serait un modèle.
Nous commençons notre visite par la Torre de Television, une tour métallique où un ascenseur nous amène à une plateforme d'où nous avons une magnifique vue sur la ville. C'est également pour le nouvel arrivé le moyen de se repérer un peu dans la ville.

Vue du ciel, ou sur un plan, la ville a une forme d'avion :

Le fuselage est l'axe principal, est-ouest, formé d'une autoroute à 12 voies (6 de chaque côté). De part et d'autre se trouvent les principaux monuments : la Tour de Télévision, la Cathédrale, le Théâtre, le Musée, la Bibliothèque, les ministères...

Les ailes de l'avion, de forme arrondie, sont les zones d'habitations divisées en superquadras. Chaque superquadra est censé être une petite ville avec son école, ses commerces... Pas de nom de rue mais des numéros : superquadra 3, lot 2... Deux très grands axes nord-sud, l'ASA norte et l'ASA sul, formés chacun de trois routes , desservent les superquadras et permettent de se rendre rapidement d'un côté de la ville à l'autre.
Le grand croisement des ASA avec le fuselage est un ensemble de différents niveaux routiers, et là se trouvent aussi deux immenses centres commerciaux.

On dit que Brasilia, on aime ou on n'aime pas ! Nous, nous avons aimé même si nous n'y sommes restés qu'une journée (déjà bien vu notre allergie aux grandes villes).

La Bibliothèque et le Musée (coupole blanche et ronde) sont de construction plus récentes. Nous userons nos pieds devant leurs magnifiques expositions de photos...

Les ministères, 6 de chaque côté et tous pareils (pas de jaloux !) sont d'horribles blocs de béton défigurés de plus par l'ajout de clim à l'extérieur ! On passe...

Le Congresso Nacional est un ensemble de deux tours parallèles avec de part et d'autre deux grands bols, l'un à l'endroit et l'autre renversé. Le tout est agrémenté de jolis bassins et se trouve en-dessous du niveau de la rue.

Une immense esplanade avec différentes oeuvres d'art, des hommages à Kubitschek et Malraux (et oui, il est passé par ici).

Les deux monuments les plus jolis sont assurément les monuments religieux : la Cathédrale et le Sanctuario Don Bosco qui est un peu à l'écart des autres monuments.

Enfin, le Sanctuario Don Bosco, imposant quadrilatère vu de l'extérieur, se révèle un endroit presque envoutant avec ses murs en petits carreaux de verre, dégradés du mauve au bleu, rose dans les coins. Son lustre, imposant pourtant, s'harmonise parfaitement. J'ai eu la chance, profitant d'une visite guidée d'un groupe, de le voir allumé , une minute seulement, magnifique lumière jaune réfléchie par les milliers de facettes des petits cubes de cristal. Baignant dans le bleu, il se dégage de l'endroit une paix impressionnante. Inutile de dire que j'ai adoré...
Sur la route du Pantanal, nous faisons un petit crochet par la ville de Goias. Ancienne capitale de l'état de Goias, elle doit aussi sa création à l'or présent partout. Mais Goias n'a rien du côté tapageur de Ouro Preto. Les églises sont modestes et sans la moindre décoration dorée, seulement du bois peint.
Le Palais du Gouverneur est une vaste demeure de plein pied, blanche et bleue, où les pièces sont sobres et meublées avec goût ; le salon est de style Louis XV, c'est tout dire...
Une ravissante vaisselle de porcelaine semble attendre les convives. Le jardin est petit et frais. C'est un endroit où il devait faire bon vivre...
La ville est pleine de charme, tranquille avec ses pavés irréguliers (terribles en voiture !) ses maisons coloniales joliment restaurées et son kiosque à musique transformé en buvette. Il fait chaud, plus de 32°, et la ville semble tourner au ralenti.

Tout en haut, une grande piscine permet de faire quelques brasses, entourées de tables et chaises sous des parasols, et au-dessous un dégradé de petits bassins ; une famille peut ainsi s'installer sous SON parasol et entrer dans SA piscine pour se rafraichir. Avec cela, un bon restau où on peut se laisser ensuite aller dans des hamacs pour une bonne sieste digestive...Un bonheur !

Un petit mot sur les balnéario en Amérique du sud. Il s'agit de piscines, souvent très grandes et très fréquentées.

La profondeur est bien modeste par contre... de 50cm pour les enfants à 90cm voir 1,30m (rare!) pour les adultes. Car les gens ne nagent pas. Ils entrent dans l'eau pour se rafraichir et il est parfois impressionnant de voir comme ils sont serrés dans l'eau malgré la taille de la piscine. Dans toute l'Amérique du sud, nous n'avons vu quasiment personne nager correctement. On patauge parfois une sorte de crawl mais sans mettre la tête sous l'eau et, au bord de mer, peu de gens s'aventurent avec de l'eau au-dessus de la poitrine.

Au camping de Salta en Argentine, se trouve une gigantesque piscine, de la taille d'un petit lac. Tous les voyageurs la connaissent ; personne ne l'a vue remplie. Et pour cause ! Salta est au nord de l'Argentine, et en été, tous les voyageurs sont au sud, en Patagonie. Lors de notre dernier passage à Salta, en novembre, on préparait la mise en fonctionnement de la piscine, mais elle était quand même encore vide !

A Santo Antonio, Juliana et Carole, deux jeunes étudiantes en français viennent nous rendre visite.

Entre Goias et Cuiaba, nous choisissons une petite route, nous donnant ainsi plus de chances de voir des animaux sauvages. Et nous en verrons beaucoup ! Renards, tatous, animaux semblables à de petits tapirs et bien d'autres non identifiés, tous écrasés au bord de la route ; un caïman réduit à l'état de carpette...ah non ! c'était un bout de pneu... Dans la famille des vivants, nous verrons quand même des groupes d'autruches et de grands troupeaux de bovins. Les fazendas (fermes) sont immenses et pour rendre visite à son proche voisin, il faut faire pas mal de km.
Le lendemain, nous aurons plus de chance. Un oiseau vole lourdement vers un arbre où il se pose. Son bec brille au soleil, grand et large, de couleur rouge-orangé. C'est un toucan ! Un peu plus bas dans le même arbre, il y en a un deuxième dont le grand bec brille également au soleil. C'est la première fois que nous en voyons en liberté en Amérique du sud.
Un peu plus loin, un vol d'aras bleu foncé passe lentement au-dessus de nous. Magnifique. Ce sont des moments d'intense émotion... Le même soir, nous atteignons le Pantanal, Sanctuaire de la Nature... juste un an après être arrivés en Amérique du sud.
La forme de la Cathédrale symbolise une couronne d'épines, représentée par les arches blanches. Le niveau de l'intérieur est un étage sous le niveau de la rue.
La décoration est minimale : un chemin de croix discrètement peint, un grand Christ en croix, et... une délicieuse copie de la Pieta de Michel-Ange offerte par Jean-Paul II. C'est l'unique copie officielle réalisée exactement dans les mêmes dimensions que l'original de la Basilique Saint-Pierre au Vatican.
En entrant, on est frappé par la luminosité et le dépouillement du lieu.La Cathédrale est ronde à l'intérieur comme à l'extérieur.
A quelques km de la ville, le balnéario Santo Antonio (décidément le Brésil devient une histoire de famille !) nous offre une agréable halte de 2 jours. Construit en pleine forêt, il groupe une partie sauvage au bord d'une rivière formant des piscines naturelles, et une partie plus organisée avec un ensemble de piscines bien bétonnées.
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