Nord du Pérou. 20 août 2010.
Nous descendons en altitude et arrivons dans une région où les rizières sont accrochées au versant de la montagne et dans le fond des vallées. Il y a de plus en plus de cultures, céréales, bananiers, grenadiers, orangers et citronniers... plus nous descendons et approchons de l'océan.
Lorsque nous approchons de Trujillo se dressent soudain des clôtures de part et d'autre de la route et sur des km nous découvrons des cultures...d'asperges. Elles sont bien gardées, avec des barrières et des postes de contrôle surveillés par des hommes armés.
Chan-Chan est le fief de la civilisation Chimu. La période chimu est située entre la période Moche (prononcer motché) et les Incas.
Sur 14 km de long et 1 km de large s'étendent les ruines de 9 citadelles. Chacune correspond au règne d'un roi qui y a sa sépulture. A sa mort, une autre citadelle est construite.
Cette étrange petite bête est un chien ; eh oui ! C'est "LE" chien péruvien, une race très ancienne, et les péruviens n'en sont pas peu fiers !
Avec ses quelques poils blonds sur la tête, et quelquefois aussi sur la queue comme un éventail, sa peau totalement lisse, nous ne le trouvons pas vraiment beau...
Seule la Huara de la Luna est ouverte au public, la Huara del Sol ayant été détruite à 75% par les espagnols qui, pour s'emparer des richesses qu'elle pouvait contenir, détournèrent le cours de la rivière Moche vers la Huara. L'action de l'eau sur le sable et l'adobe (briques de terre) a détruit progressivement l'édifice.
Entre les deux Huaras s'étend une grande plaine où se trouvaient autrefois les habitations de 20 000 personnes.
La Huara de la Luna est composée de 5 temples superposés. Selon un calendrier déterminé, un nouveau temple était construit sur le précèdent, l'enfouissant partiellement. Seule, la place Mayor permet la vue d'ensemble : chaque étage correspond à un temple.
La culture Moche est bien connue car les temples sont de véritables livres ! Les céramiques couvrant les murs racontent les rites et coutumes, assez violents d'ailleurs... Les dessins concernent essentiellement le rituel des sacrifices faits aux idoles pour calmer « El Nino », le vent chaud et destructeur venant du nord.
Chez les Moche, comme dans bien d'autres civilisations, lorsqu'un important personnage décède, il doit être accompagné. La Senora de Cao sera accompagnée dans l'au-delà par deux grands officiants. A ses pieds, on retrouve le squelette d'un enfant de 2 à 3 ans, couché en position foetale, et mort par strangulation.
Les murs des 4ème et 3ème temples sont dégagés. La fouille des autres temples obligerait la destruction des temples supérieurs.
Le 5ème temple est inachevé.
Un peu au nord de Huanchaco se trouve un village, El Brujo. Entre le village et la mer, dans le désert, 5 pyramides se dressent noyées dans le sable. La plus ancienne remonte à 5 000 ans. La plus récente, datant de 800 à 1 500 après JC, a révélé en 2002 un véritable trésor : la Senora de Cao...
Les personnes des autres tombes, tout comme les sacrifiés rituels, auront bu une décoction de cactus de San Pedro, une plante hallucinogène avant d'être égorgés ou étranglés.
La Senora de Cao n'aura pas été seule pendant le grand voyage...
Sa peau est pétrifiée par un procédé utilisant la poudre de cynabre (pierre rouge d'où est extrait le mercure), et l'on voit encore les tatouages sur les bras et les jambes.
La Senora de Cao est conservée, à côté du site, dans un musée qui ressemble à un bunker gardé la nuit par 6 hommes bien armés. Ce sont eux qui ont aussi assuré notre sécurité quand nous avons passé la nuit sur le parking,... à l'extérieur du bunker bien sûr !
Au Pérou, comme dans la plupart des pays du monde, les enfants ont un uniforme pour aller en classe.
La "programmation" commence très très tôt !
Nous contournons Trujillo pour nous arrêter à Huanchaco, une petite station balnéaire où nous comptons bien nous reposer. Nous sommes tout de suite abordés par Roberto, un péruvien de 55 ans, producteur et exportateur d'asperges pour l'Allemagne essentiellement. Je lui demande tout de suite où peut-on acheter des asperges et je le vois plongé dans une grande perplexité... En fait les péruviens ne mangent pas d'asperges et il est impossible d'en trouver à la vente ! Roberto parle très bien allemand, ce qui est reposant pour nous après l'espagnol, et nous passons quelques heures à discuter à côté de notre véhicule, la balade au bord de mer devra attendre.