Equateur
21 décembre 2016.
Les formalités à la frontière équatorienne
seront un peu plus laborieuses qu'à celle du Pérou. Il est amusant de constater
que c'était le contraire en 2010 ! Dans le bureau de la police, un poulet
est dans un coin à chercher le frais. Quoi de plus normal qu'un poulet chez
les flics ? Voici donc le poulet équatorien !
Passablement déplumé déjà,il est un
peu malmené par ses collègues dés qu'il met le nez dehors (ceux qui n'ont
pas de casquette bien sûr). Sans doute ceux-ci n'apprécient-ils pas ses relations...
Le policier est sympa et il fait plus
frais dedans que dehors où le thermomètre a déjà largement dépassé les 30°.
Dans
le bureau voisin, la douane, le chef regarde un film d'amour et n'a pas envie
d'être dérangé... il envoie son sbire faire les démarches, mais quand je vais
acheter une bouteille d'eau à la boutique voisine, je trouve celui-ci tranquillement
assis à discuter. Qui s'occupe donc de nous ? Nous en prenons notre parti ;
je sors ma liseuse pour bouquiner et Klaus se plonge dans la carte routière.
Au bout d'une demie-heure au moins, le
film est terminé et le sbire revient avec des papiers qui nous sont destinés.
Entre-temps le chef a voulu savoir... si nous avions des enfants et où ils
habitaient. Personne n'a regardé dans le fourgon bien sûr.
En fait, comme nous l'avons compris plus
tard, le bureau n'a pas d'informatique et doit laisser faire les papiers ailleurs
(peut-être au Pérou ?)
Nous
partons et attaquons d'emblée la montée très très raide à faire absolument en
première ! Le goudron nous a quitté avec le Pérou et la piste commence. Il fait
déjà presque nuit quand nous arrivons à Zumba.
Alors
que je demandais à Mael si ce n'était pas trop dur pour ses parents de ne pas
le voir, il m'a dit que ses parents savaient qu'il est heureux en voyage, alors
ils acceptent. Sage parole que nous avons d'ailleurs toujours partagée. Les
enfants n'appartiennent pas aux parents et il faut accepter qu'ils fassent leur
vie comme ils le souhaitent et non pas comme les parents le souhaitent.
Nous
le quittons, rassuré de n'avoir plus qu'une longue monté à faire pour Zumba ;
là il compte prendre un bus pour la frontière car c'est le dernier jour de son
séjour en Equateur ; nous le voyons prendre d'assaut cette montée raide avec
une vigueur que l'on n'aurait pas soupçonner chez ce petit bonhomme si frêle !
La
piste monte et descend sans cesse, les pentes sont raides, le paysage très vert
et très joli. C'est sur cette piste que nous avions rencontré deux cyclistes
français en 2010. Timidement, Guillaume nous avait demandé si on ne pourrait
pas les prendre avec les vélos car ils en avaient franchement marre de ces montées.
Le
soir nous arrivons à Saraguro, une petite ville très animée. Il ne fait pas
chaud, l'air est piquant. Nous sortons nos pulls en alpaga. Ici, toutes les
femmes sont habillées pareil : jupe longue noire, chemisier blanc, petite veste
rose et chapeau noir. C'est très joli ! A côté de notre fourgon, une femme file
la laine tout en marchant. Quand elle s'arrête, je lui demande de m'expliquer
comment elle fait. Je comprendrai mieux ses gestes que ses paroles !
Sur
la place, un monument qui ressemble à un totem. Sur chaque face est inscrite
une phrase écrite par un homme célèbre différent et quelque peu caricaturé...
Deux
jours plus tard, nous sommes à Cuenca. Cette ville, où nous venons pour la troisième
fois, nous plaît beaucoup. Nous aimons nous promener dans le centre ville, surtout
en cette période d'avant Noël.
Ce
fut le dernier voyage des vélos avec eux, car quand ils nous ont quitté, ils
ont vendu les vélos et continué en transport local. Ensuite, Guillaume
a passé plus de 4 années d'abord au Panama puis au Guatemala alors que son amie
revenait en France.
Sur la place on vend des glaces, mais, sont-ce bien des glaces... ? Certes,
on les met dans des cornets mais la « glace » n'est pas tenue au frais. Cela
ressemble plutôt à de la guimauve ou à une crème pleine de gélatine.
Pourtant curieux d'ordinaire, cette fois nous n'y avons pas goûté. Il faut dire
qu'à côté quelques glaciers vendent des vraies glaces absolument délicieuses,
alors on a choisi...
Quittant
Cuenca, nous montons en altitude, vers le parc national Cajas. Il ne fait pas
chaud du tout là-haut car nous sommes à plus de 4000 m et même dans les nuages
parfois. Trop haut pour dormir, nous redescendons rapidement car la route est
comme toujours bien pentue !
Nous voulons nous arrêter dans un village. C'était la fête ici et cela se termine
juste. La place centrale est couverte de poubelles, assiettes, couverts et verres
en plastiques, papier gras, bouteilles plastique et canettes, au milieu desquelles
les gens continuent d'évoluer. Nous y repenserons en Colombie où pendant
les fêtes, les gens mettaient leurs détritus dans les poubelles, celles-ci étant
sans cesse vidées par le personnel de la ville. Rien de comparable avec ce que
l'on voit ici ! Nous préférons continuer notre route.
Nous
retrouvons le quenua, cet arbre à l'écorce particulière qui peut pousser jusqu'à
l'altitude de 5000 mètres.

La première nuit, nous dormons pendant 14 heures ! Nous devions être sans doute
un peu fatigués... Car, si souvent on nous croit en vacances, il faut rappeler
ici qu'un voyage n'a rien à voir avec des vacances ! Les voyageurs sont
tous des couches-tôt car les journées sont très fatigantes. En dehors de toutes
les tâches habituelles à la maison, mais dans un espace plus restreint, nous
roulons souvent et nous voyons beaucoup, beaucoup de choses durant la journée.
Tout cela, notre cerveau doit le travailler et ce travail intellectuel n'a rien
à voir avec celui d'une vie sédentaire. De plus il y a le stress de la conduite
pour Klaus, de la langue pour moi. L'espagnol n'est pas une langue que nous
maîtrisons bien et il est parlé différemment selon les pays et même les
régions. Comme en France. Essayer de comprendre demande toujours un grand effort.
Pas toujours couronné de succès d'ailleurs.
Le lendemain nous sommes au bord de la
mer. C'est cela les Andes ! La bande de terrain à basse altitude est très
étroite. A moins de 100 km de la mer, on peut franchir un col à 4000 m ou
plus.
(à droite, bougainvillés
en bordure de route)
Nous
arrivons au petit village de pêcheurs d'Ayangue. Nous sommes en semaine, la
ville est paisible. Sur la plage la plupart des boutiques et restaus sont fermés.
Mais vu leur nombre, on imagine ce que cela doit être le week-end car c'est
en fait un endroit très touristique pour les habitants de Guayaquil.
Ayangue
et sa plage, son bon petit restau et les pêcheurs qui partent et viennent, sera
un lieu très reposant pour nous. Nous y resterons cinq jours. Mario, un équatorien
qui est aussi ici pour se reposer, vient nous faire la causette. Tout est tranquille
ici, dommage que le soleil refuse de se montrer et que la grisaille du ciel
mette une ombre au tableau. La température de l'eau est agréable, plus froide
qu'au Brésil bien sûr, mais on fera chaque jour une agréable trempette. En plus,
la baie étant fermée, il n'y a pas de vagues et nous pouvons nager ! C'est rare
dans l'océan !
Nous
passons ensuite à Puerto Lopez qui est devenue, depuis notre passage en septembre
2015, une jolie ville. Bien sûr on ne retrouve plus ce côté authentique que
nous avions tant aimé en 2010 (nous y avions passé deux semaines) mais sans
travaux, la ville est néanmoins devenue très agréable.
Le
marché aux poissons, bien que plus petit qu'avant, reste aussi un beau spectacle.
(à droite)
à vendre, avis aux amateurs
!
Quittant
la côte, nous partons vers l'Amazonie. Nous passons le col à 4400m au pied du
Chimborazo (6263 m). Heureusement que nous l'avons bien admiré d'un peu plus
loin car il sera ensuite complètement dans les nuages. Nous ne l'avions jamais
vu aussi blanc !
Les
vigognes sont toujours là, de plus en plus nombreuses et de moins en moins sauvages.
C'est normal, le parc du Chimborazo est une réserve de protection et de reproduction
de la faune.
Cette route que nous faisons pour la
troisième fois nous réjouit toujours autant.
Les versants de la montagne sont très
très raides. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas les cultiver
!
Nous
sommes mi-décembre, il fait doux, les Pères Noël sont dans les rues ; les enfants
déguisés en anges, rois mages ou autre personnage, sortent des écoles, très
fiers de leur déguisement. La fin de l'année scolaire approche.
Le
lendemain, alors que nous sommes dans une descente assez raide et très longue,
un cycliste arrive en face. Il monte bien étant donnée la pente. Nous nous arrêtons,
lui aussi. Mael est français, en route depuis... 7 ans avec son vélo ! Il est
content de parler un peu français et nous prenons un café ensemble. Fils unique,
il n'a pas vu ses parents pendant de longues années. Comme ceux de Mathieu,
ils ont décidé de venir passer leurs vacances auprès de leur fils.
Nous
avons déjà parlé de Maria, la gardienne du parking de Cuenca. Petite boule de
tendresse, elle est aussi large que haute (voir photos sur les autres articles
relatifs à Cuenca). Nous avons en fait vu à Cuenca plusieurs personnes ayant
cette même morphologie très particulière (bien que moins extrême que chez
Maria !). Il s'agit sans aucun doute de natifs de cette région.
Nous
arrivons à Banos, ville thermale et touristique. Les bains chauds et très chauds
(même brûlants !) où on a l'impression de cuire, sont bien fréquentés.
La
piscine froide (très !) est vide la plupart du temps. Il faut faire trois stages
de 20 minutes dans l'eau chaude suivie de deux minutes sous la douche glacée
puis la piscine glacée...
Nous
rencontrons un français, Emeric, et sa petite famille. Sa femme est colombienne
et sa petite fille, née un 9 novembre, a le même âge que notre petit-fils.
Elle est née en Equateur et a donc d'emblée trois nationalités : française,
colombienne et équatorienne ! Emeric est masseur et pratiquera sa science d'abord
chez Klaus puis chez moi ; pendant qu'Emeric travaille, Klaus se fera dévoré
par quantité de petites mouches qui abuseront de son immobilité. Le massage
lui laissera bien des traces sur les jambes...
Emeric
vit depuis 4 ans en Equateur. Il habite depuis quelques mois un vieux bus scolaire
qu'il a aménagé en petite maison (ci-dessous à gauche,
l'intérieur du bus). Nous passerons de sympathiques moments
en leur compagnie avant de partir pour l'Amazonie !
En
France, publicité interdite pour les professions libérales. Autre
pays, autres moeurs...