Brésil

12 novembre 2016.

Nous continuons notre tournée des plages, et chacune d'elles nous apporte de nouvelles découvertes. Un trait commun à toutes (et au Brésil en général!), l'immense gentillesse des habitants. Morro Branco est la ville où nous avions quitté la côte en mars dernier. Nous venions alors de l'est alors que maintenant nous venons de l'ouest. Nous avions passé près d'une semaine dans cette petite ville.

Tout de suite, on nous reconnaît et les gens sont heureux de nous revoir. Très peu de touristes étrangers viennent dans cette partie nord du Brésil et les habitants sont toujours contents de nous voir ; alors quand en plus, une demi-année après nous revenons, ils sont très touchés.

La spécialité artisanale de Morro Branco est la composition d'images avec du sable de différentes couleurs.

La plage a changé... Quand nous arrivons, c'est marée haute et même très haute puisque c'est apparemment le jour de la plus grande marée ! Sous le restaurant, les vagues grondent entre les pilotis, et parfois éclaboussent même les clients entre les planches. Le lendemain matin, plusieurs cabanes de plage évaluent les dégâts faits dans la nuit et sur la plage gisent de nombreux débris arrachés aux maisons.

Das Meer ist sehr aufgewühlt und die Wellen bedrohen das Restaurant.

Très matinaux, nous nous levons un matin à 4h30 pour voir le lever de soleil dans les dunes et sur les falaises (cela te rappelle quelque chose, Mi?). Le soleil rougit l'ocre des falaises, rosit le blanc du sable des dunes, il fait doux, c'est superbe !

Wir stehen sehr früh auf, um den Sonnenaufgang zu beobachten.

Nous avions ensuite choisi de voir Macau, une ville en bord de mer dont nous ne savons rien. De part et d'autre de la route, des pompes à pétrole s'activent à remonter leur précieux produit, des tuyaux de tout diamètre l'acheminent chez Petrobras, bien présent dans la région. Pendant ce temps, des centaines d'éoliennes captent le vent, très fort par ici. Certaines ont été fabriquées par GDF-Suez, d'autres par Alstom, et par d'autres entreprises encore. Partout où il y a des dunes, les éoliennes sont là aussi.

Macau est une ville entourée de marais salants dont la mousse blanche s'envole dans le vent. La ville semble construite au milieu du sel. Une ville propre, où on ne voit pas de gens désœuvrés, où l'on semble heureux de vivre. Et où nous sommes, comme toujours, bien accueillis !

Die Stadt Macau ist von Salinen umgeben.

La route ne longe pas la mer et pour accéder aux plages c'est presque toujours un aller-retour de 20 à 50 km. L'intérieur du pays est très sec. Dés que l'on quitte la côte, la température augmente et s'élève de 32° en bord de mer à 38° à l'intérieur. Tout au long de la route, des arbres très secs. Parfois on voit un feuillage vert ; en certains endroits, dépassant tous les arbres, émergent les touffes vertes des palmiers ; l'herbe est brune ; tout est sec, sec, sec...

La saison des pluies va de décembre à avril ; voilà donc 6 mois qu'il n'a pas plu. Et partout on nous a dit que les pluies n'ont pas été abondantes lors de la dernière saison.

Jedes Mal wenn wir die Küste verlassen, steigt die Temperatur von 32° auf 38° und alles ist sehr trocken. Die Regenzeit geht von Dezember bis April, aber letztes Jahr hat es wenig geregnet.

Der Kaju Baum ist sehr groß. Seine Äste können neue Wurzeln bilden und so wird der Baum immer größer. Die Früchte sind gelb, rot oder orange. Unter der Frucht hängt die Nuss wie ein kleines Komma. Die Frucht ist wie Gummi und hat viel Flüssigkeit. Man macht damit sehr gute Säfte.
A l'approche des petits villages, parfois à peine quelques maisons, se dressent des arbres immenses qui s'étendent en largeur en posant de temps en temps quelques nouvelles racines ; le feuillage est fourni, vert foncé et procure beaucoup d'ombre ;
trouant le feuillage apparaissent les fruits jaunes, rouges ou oranges ; comme une virgule, la noix est attachée à la base du fruit. Il s'agit bien sûr du cajouyer qui nous donne les noix de cajou.
Le fruit de cajou se mange aussi. Quand on le coupe, sa consistance est caoutchouteuse, il n'y a bien sûr ni pépins ni noyau, et un jus s'écoule abondamment. Pour en extraire complètement le jus, on mâche la pulpe. Le jus est légèrement acidulé et très rafraîchissant. Ce fruit est consommé fréquemment en suco, le jus de fruit. Il y a de plus en plus de nouvelles plantations de cajouyers.

Nous connaissions le vélomoteur.

Voici le vélo à moteur !

Il y a bien peu de voyageurs étrangers au Brésil. Sans doute sont-ils effrayés par la taille gigantesque de ce pays qui est aussi grand que toute l'Europe, du Cap nord à Gibraltar et du Portugal à l'Ukraine ; et les mers européennes sont ici des terres. A moins que les voyageurs ne soient effrayés par la langue, le portugais  ? ou encore par la réputation du Brésil d'être un pays dangereux ?

Im Norden von Natal startet die Straße BR101. Sie ist weniger bekannt als die Ruta 40 in Argentinien, welche das ganze Land von Norden nach Süden durchquert. Die Straße BR101 durchquert Brasilien auch von Norden nach Süden und führt an der Küste entlang.

Au nord de Natal se trouve le départ de la BR 101. Cette route est moins connue des voyageurs que la Ruta 40 qui traverse toute l'Argentine dans un axe nord-sud. Pourtant la BR 101 se trouve être aussi longue que la Ruta 40 et traverse le Brésil dans un axe Nord-sud aussi, tout en restant assez près de la côte.
Nous passons à Maracajau, une petite ville tout en ruelles où nous ne trouvons pas de place pour nous arrêter. Nous avisons un « estacionamento » vers un restaurant. Tout est fermé, désert. Puis arrive une jeune femme qui nous dit tout d'abord que nous ne pouvons pas rester et voit si nous pourrions aller chez le voisin. Puis elle m'explique que deux gros chiens dangereux sont lâchés pendant la nuit. Je lui promets de ne pas sortir la nuit, elle est sceptique, j'ajoute que nous avons douche et toilettes dans le fourgon. Et c'est d'accord.

(Voir le fourgon à droite sur la photo ci-dessus). Nous passerons là deux nuits, au bord de la mer, avec un délicieux restau à côté du fourgon car en fait cet endroit n'est ouvert que pendant la journée. La mère de la propriétaire est d'origine anglaise. Tout le monde est si aimable ! Et là encore, c'est gratuit... Nous partons en excursion en bateau voir les coraux à 7km au large, et nager avec les poissons multicolores.

Wir fahren mit dem Boot 7 km weit von der Küste weg, um die Korallen zu bewundern und mit den bunten Fischen zu schwimmen.

Nous passons Natal, le point le plus à l'est du Brésil, puis Récife un peu plus au sud. Là nous nous rendons à l'aéroport pour demander une prolongation afin de pouvoir rester trois mois supplémentaires au Brésil. Voyant mon passeport , le policier dit tout de suite : « Pour les français, impossible ! Pour les allemands, je vais voir. » Ce fut impossible aussi pour les allemands mais de toutes façons cela n'aurait rien changé pour nous puisque nous nous ne séparons pas. Il nous reste 19 jours et nous sommes au point le plus éloigné de toutes les frontières !

Au sud de Natal, la plage de La Pipa est très célèbre au Brésil pour la beauté de son décor. Mais pour nous ce sera une autre découverte. Nous avisons un camping, une écolodge, où nous cheminons à travers une forêt épaisse. Notre fourgon est à la limite du passage. Tout véhicule plus haut ou plus large ne pourrait plus passer.

Der Strand La Pipa südlich von Natal ist sehr berühmt für die Schönheit der Landschaft, aber für uns wird es eine weitere Entdeckung.

Cela nous fait un choc car nous n'étions psychologiquement pas prêts pour quitter le pays. Une solution s'offre à nous, que nous ne retiendrons pas : prendre l'avion pour un pays frontalier et revenir tout de suite. Trop de temps dans les aéroports (presque autant que pour la France !) et trop cher aussi. Nous nous résignons donc à nous diriger vers la frontière tout en comptant les jours avec la plus grande précision.

Wir sind in Recife, wo wir erfahren, dass wir unseren Aufenthalt in Brasilien nicht verlängern können. Es bleiben nur 19 Tage und wir sind am äußersten Punkt der Grenzen.

Nous nous installons dans la forêt. Pas de soleil pour les panneaux solaires donc pas de frigo. Heureusement, nous disposons de celui du camping. On nous le met en route. Quand je veux y mettre notre provision de jus de fruit, d'açai et de bière, un lézard s'échappe du bac à légumes. Une très grande sauterelle est à demi frigorifiée sous le freezer. Quand je l'ai déposée dans la forêt, elle a dû vraiment se demander d'où elle revenait !

Wir fahren zu einem ökologischen Campingplatz im Wald. Am nächsten Tag sehen wir viele kleine Affen, die uns besuchen kommen.

Au matin, nous voyons un peu d'agitation dans les arbres. Une bande de petits singes vient nous rendre visite. Nous leur donnons quelques biscuits comme nous le montre le gardien. Ils prennent appui sur notre main avec leurs petites pattes, toutes douces, et grignotent le minuscule morceau que leurs toutes petites dents peuvent saisir. Ils communiquent avec un adorable gazouillis.
Nous les reverrons le soir et le lendemain matin. Le repas leur plaira davantage : ananas et papaye au menu ! Une mère porte son petit sur son dos. Trop jeune encore pour se cramponner tout seul, elle le remet constamment en place avec des gestes d'une grande tendresse. Le petit est minuscule et sa tête pas plus grosse qu'une cerise !
Ces singes sont si petits que l'on pourrait les mettre dans la poche. Il ne faut pas s'étonner qu'ils soient devenus très rares ! Mais ce singe minuscule, qui pèse trois fois rien, en impose indubitablement par son nom : le singe mico leon de cara dourada !

Ci-dessus, décoration d'un mur extérieur avec des bouteilles d'Heineken !

Wir waren schneller als wir gedacht haben, um das Land zu verlassen. Wir halten in Araçatuba in der Mercedes Werkstatt. (Oben,eine Wand wird mit Bierflaschen decoriert)

Plus au sud, nous nous accordons une journée de plage à Sao Miguel de Los Milagres. Nous revenons à Canavieiras pour revoir nos amis à qui nous avions promis de revenir en octobre. Promesse tenue, nous arrivons le 31 ! Nous y avons la pluie toute la journée, et quelle pluie ! Au restaurant, les employés tentent de refouler l'eau qui traverse le toit, puis le patron nous accompagne avec un parasol vers notre fourgon que nous retrouvons dans une vraie piscine !

Nous quittons nos amis, le fourgon lesté de régimes de bananes et de papayes cueillis par Luzia le matin même. Notre Luzia ne pourra retenir une fontaine de larmes émotives tandis que nous nous faisons de grands signes d'adieux (souvenirs d'enfance avec Louis et Odile) . Nous pensions encore à ce moment-là revenir dans les semaines à venir ; nous savons aujourd'hui que ces adieux sont quasi définitifs...

In Canavieras, wir verlassen unsere Freunde mit vielen Bananen und Papayas, die von Luzia am Morgen gepflückt wurden. Wir dachten, dass wir in den nächsten Wochen wiederkommen würden. Wir wissen jetzt, dass wir nicht mehr wiederkommen werden…

A Santa Cruz de Cabralia, nous vivrons nos derniers moments de plage brésilienne puis ce sera le départ pour la traversée est-ouest de tout le pays pour rejoindre la Bolivie. Nous faisons de longues journées de conduite et arrivons à Araçatuba en avance sur notre programme pour la sortie du pays. Nous nous arrêtons là au garage Mercédès afin d'offrir une petite remise en forme à notre fourgon. Brésil et Argentine sont les deux pays d'Amérique du sud où le Sprinter est fabriqué. Les pièces de rechange y sont plus faciles à obtenir.
Nous restons deux jours au garage. Nous vivons là dans notre fourgon pendant que les mécaniciens travaillent sans relâche. Le garage nous apporte nos repas quand nous le désirons. Nous avons accès aux douches et toilettes du personnel. La nuit, nous avons le garde et les deux chiens pour nous surveiller. Tout de suite le garde nous dit que les chiens jappent mais ne mordent pas. Quels bons gardiens... !

Poursuivant notre route vers la Bolivie, nous approchons du Pantanal sud, et un toucan croise notre route. Le lendemain ce seront deux aras.

Wir fahren nach Bolivien und nähern uns dem südlichen Pantanal. Ein Tukan überquert die Straße, am nächsten Tag sind es zwei Aras.

Nous retournons sur la piste du Pantanal sud car comment pourrions-nous passer à côté sans y retourner ? Au début, nous ne voyons que très peu d'oiseaux, pas d'autres animaux. Sans doute était-ce l'heure de la sieste car au retour nous serons plus gâtés ! Les caïmans nagent le nez en l'air ou sortent sur la berge pour une petite bronzette.

Wir kehren zurück auf die Piste zum Pantanal.

Des capivaras broutent l'herbe au bord de la route sans nous quitter du regard, quelques biches font une courte apparition. Puis nous voyons un petit singe avec un bébé sur le dos qui traverse la piste devant nous.

Capivaras fressen Gras entlang der Straße und ein kleiner Affe mit einem Baby auf dem Rücken überquert die Straße. Kaimane schwimmen mit erhobener Nase im Wasser oder liegen in der Sonne.

C'est cela la nature ! Personne ne nous amène les animaux et il faut toujours une bonne part de chance pour les voir. Dans les excursions organisées, les guides savent où les animaux ont leurs habitudes. Mais on n'est alors jamais seuls et quel plaisir pour nous de chercher et d'admirer, sans bruit, les animaux seuls tous les deux !
Arrêtés sur un pont, nous entendons de sourds grognements, continus. Au loin sur un arbre nous voyons de très gros animaux noirs que nous identifierons ensuite comme étant des singes. Il y en a trois ou quatre noirs, deux autres gris . Les grognements ne cessent jamais et même parfois s'intensifient. Quand nous repasserons une heure plus tard, les singes auront disparus.

Nous avons passé en tout 10 mois au Brésil et nous aurions aimé y rester encore. Le pays est immense et très varié que ce soit au point de vue du climat, des habitants, ou des paysages. Mais maintenant le voyage continue vers l'ouest, direction le Pacifique !

Wir haben 10 Monate in Brazil verbracht und wir wollten noch länger bleiben. Das Land ist sehr groß und sehr unterschiedlich in der Landschaft, im Klima und von den Leuten. Aber die Reise geht weiter nach Westen, Richtung Pazifik!

Wir sind zurück in Morro Branco, der Stadt an der Küste, in der wir im März schon waren.

A la station-service de Miranda où nous avons dormi, le petit déjeuner sera agrémenté par la visite dans les arbres de nombreux aras vermelhos (rouges) qui discutent et se disputent, puis s'envolent en groupe d'un arbre à l'autre. Quel magnifique spectacle !

In Miranda, an der Tankstelle wo wir geschlafen haben, kommen vielen Aras während unseres Frühstücks. Sie streiten und fliegen von einen Baum zum anderen. Es ist ein wunderbarer Anblick!

Sie kommen wieder am Abend und auch am nächsten Morgen. Diese Affen sind so klein, dass wir sie in unsere Tasche stecken könnten. Sie sind deshalb sehr selten geworden. Eine Mutter trägt ihr kleines Baby auf dem Rücken, sein Kopf ist so klein wie eine Kirsche! Sie sind sehr klein, wiegen fast nichts, aber haben einen großen Namen: der Affe mico leon de cara dourada!
Wir halten auf einer Brücke und hören Schreie. Weit oben auf einem Baum sehen wir große Tiere, es sind Affen. Eine Stunde später, als wir wieder vorbei fahren, sie sind nicht mehr da.
Au-dessus du fourgon, un "caoutchouc" (nom de la plante grasse en France, ici un arbre gigantesque). Ci-dessous, ananas, maracuja, lemon, mandarines, et, à droite, cajou.
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