En Argentine, les églises des missions
sont construites en grès rouge, ainsi qu'une partie des bâtiments destinés
aux jésuites (logement, cloître, école). Les habitations des indiens et
les ateliers sont en pierre noire ou blanche.
En Bolivie, les missions jésuites
sont en bois.
En 1732, il y aura 30
missions regroupant 141 000 indiens. Au lieu d'enseigner l'espagnol aux indiens
guaranis, ainsi que l'exigeait l'Espagne, les jésuites ont appris le guarani
et tout l'enseignement (école, artisanat, catéchisme,...) se faisait en guarani.
C'est à Loreto qu'a été imprimé le premier livre d'Argentine, et il était
écrit en guarani. Mais un système aussi idéal devait forcément déplaire aux
colons cupides, surtout les colons portugais du Brésil qui voyaient dans les
missions un réservoir d'esclaves potentiels, et suite à la manipulation du
roi d'Espagne par son épouse portugaise, les jésuites ont été expulsés et
les indiens qui n'avaient pas été capturés pour l'esclavage sont partis se
réfugier dans la forêt. Les missions sont tombées en ruine. De nombreux projets
sont en cours de réalisation pour leur reconstruction.
Missions jésuites en Argentine
4 mai 2010
Dés 1549, les jésuites arrivent au
Brésil pour évangéliser les « sauvages » d'Amérique. C'est à Loreto, en
1609 que sera construite la première « réduccion », nom donné aux missions
jésuites dont il ne reste aujourd'hui que des ruines. Loreto est situé au
nord-est de l'Argentine, région qui appartenait alors au Paraguay. Les indiens
étant très attirés par la religion chrétienne, les missions vont se multiplier
en Argentine, au Paraguay et en Bolivie. Les indiens convertis sont regroupés
dans des cités organisées en un système communautaire autonome. Pendant
150 ans, les missions jésuites ont vécu pratiquement isolées du monde extérieur
avec un mode d'organisation unique au monde.
Nous avons visité les
trois principales missions : Loreto, la plus ancienne, dont il ne reste que
des ruines mangées par la forêt. Les murs sont encerclés par les arbres tels
des échafaudages végétaux. La mousse recouvre tout. Pourtant Loreto était
la plus grande des missions et abritait jusqu'à 7 000 indiens guaranis. Santa
Anna, plus modeste, et où on devine mieux la disposition des bâtiments.
Enfin, le joyau, la mission
la plus connue, San Ignacio ! Au lever du soleil le portail de la cathédrale
se pare d'orange. Un délice pour les yeux ! Les travaux de restauration déjà
bien avancés permettent de parfaitement comprendre ce qu'était la vie dans
ces « cités ».