Argentine
Plus on s'approche, plus le bruit monte, plus la passerelle sur laquelle on marche s'approche de la surface de la rivière de plus en plus rapide. Une semaine plus tôt, la garganta del diablo était fermée au public car inondée. Le niveau de l'eau a à peine baissé. La passerelle se termine au dessus des cascades, qui se déversent avec fracas juste sous nos pieds. Des nuages montent et descendent, et nous éclaboussent à l'occasion...
Nous avons choisi d'aborder les chutes par « el caminar inferior », le chemin du bas. Nous marchons un certain temps dans la forêt, tout en entendant le bruit des chutes assez proches. Et puis soudain on les voit ! Elles sont à peine visibles dans le brouillard qui se dégage. Un brin de déception nous éreint. Cela ne durera pas car quelques dizaines de mètres plus loin, un panorama exceptionnel s'offre à nous.
Le parc est immense et on circule au milieu des lianes et des très hauts arbres. Mais les oiseaux y sont dans leur environnement et ont cependant perdu leur liberté... Nous ne vous montrerons donc que ce fameux toucan, oiseau fétiche de ces régions de la grande forêt, mais que l'on a peu de chance de voir en liberté.
Tout à fait différent ! Nous ne sommes plus directement au-dessus des chutes mais la vue d'ensemble est magnifique. Cependant il manque le grondement de l'eau, diminué par la distance. Une passerelle permet néanmoins de s'approcher très près des chutes : fouettés latéralement par l'eau apporté de la chute, le courant violent sous nos pieds, puis le bout de la passerelle qui surplombe la chute, tout est très impressionnant. Plus d'un appareil photo a dû renoncer à fonctionner après avoir éternisé ces moments... De notre côté, les sacs plastique n'assurant plus une étanchéité suffisante sous les trombes d'eau, nous avons préféré mettre nos appareils à l'abri dans nos sacs.

Les cataractes d'Iguazu 8mai 2010

On avait vu beaucoup de photos, lu des descriptions du site, mais le spectacle des sources d'Iguazu dépasse tout ce que l'on peut imaginer ! C'est grandiose, époustouflant, émouvant...

Elles sont là, les vraies chutes. On reste pétrifié devant un tel spectacle ! Les appareils photos passent de mains en mains, on se photographie mutuellement.

Le chemin se transforme en une série de passerelles fort bien aménagées, sécurisées, où même les fauteuils roulants peuvent circuler. Les chutes sont visibles sous tous les angles ; tous les points de vue sont exploités. Le spectacle est saisissant et toujours différent.

Une plate-forme nous permet d'approcher « un salto », un saut, au plus près ; c'est un immense rideau d'eau qui se déverse à quelques dizaines de mètres de nous. Le bruit de tonnerre nous suit partout. Et ce qui est surprenant, c'est que dans ce cadre extraordinaire, nulle peur ne nous étreint, et pourtant... on n'ose imaginer ce que serait une chute dans cet enfer aquatique !
Nous pensions avoir vu le meilleur sur le chemin du bas ; mais « el caminar superior », le chemin du haut, allait nous ménager d'autres surprises, d'autres émotions. Au lieu de voir les chutes du bas, nous les voyons du haut. Les passerelles passent sur les différents bras d'eau, parfois directement au niveau de la chute, parfois une dizaine de mètres en retrait. Et le spectacle est tout aussi fascinant ! Les chutes sont en arc de cercle, sur différents niveaux et à chaque moment nous abordons une vue différente. Le fracas de l'eau, toujours présent, les couleurs de l'eau, le mouvement de l'eau et le brouillard qui se dégage du pied de chaque chute où explosent des projections d'eau tel un feu d'artifices en noir et blanc ; nous vivons un spectacle inoubliable.
Un jour de pause sera nécessaire avant de passer au Brésil et de retourner voir les chutes côté brésilien, où cela s'écrit Iguaçu.
Dans la forêt environnante, des tamanoirs gambadent. Peu sauvages et très attirés par le contenu des sacs à dos, ils sont aussi très à l'aise près des chutes. Sans problème ils cheminent, grâce à leurs longues griffes, sur les rambardes des passerelles au-dessus du vide, frôlant les promeneurs !

Vue de la passerelle de "el caminor inferior"

La même passerelle vue de "el caminor superior"
Le reste de la journée, nous parcourons de nouveau les chemins du haut et du bas. Le ciel n'est plus voilé et les arc-en-ciel naissent et disparaissent dans les cascades.
Une certaine crainte m'étreint au début car finalement, les passerelles semblent bien fragiles et on imagine la chute si elles cédaient. Et puis, plus on reste, plus on s'habitue, et c'est avec délice que l'on se penche pour contempler ce spectacle fascinant. Les groupes viennent et partent rapidement. Nous restons là longtemps et profitons pleinement des moments de faible fréquentation. Spectacle unique, inoubliable
Le lendemain, nous retournons aux chutes. Nous prenons le petit train qui nous emmène tout au bout du site. De là, une succession de passerelles franchissant des bras de rivière d'une largeur impressionnante nous amène à la « garganta del diablo ». Vous l'avez compris, il s'agit de la gorge du diable. Elle porte bien son nom : de loin déjà on voit une fumée diabolique monter du fond de la gorge.

Vraiment, cet endroit est diabolique et mérite bien son nom !

La gorge se termine en arc de cercle et l'eau chute de tous les côtés, les cascades se rencontrent en un bouillonnement épouvantable.

Et..... souriez , s'il vous plaît !
Les colibris, ces tout petits oiseaux au long bec pointu, as du sur place et extrêment rapides à la fois !
C'est trempés, mais heureux, que nous quittons le site des chutes pour nous rendre au Parc des oiseaux voisin. De très grandes volières dans lesquelles nous circulons nous mettent en contact direct avec les oiseaux de la forêt. Les toucans au long bec et toutes sortes de perruches et autres oiseaux nous frôlent à grande vitesse.
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