Equateur
La route des volcans. 18 septembre
2010.
Quittant la côte Pacifique, nous nous
dirigeons vers le centre du pays. La route monte, traversant des paysages
très brumeux sous un crachin quasi constant. Bien entendu, la végétation est
luxuriante. Des vaches noires et blanches paissent dans les prés verts ; on
se croirait en Suisse ! Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que l'Equateur est
appelé « La Suisse des Andes ».
Il
y a aussi beaucoup de plantation de cacao et bien sûr de bananes. Nous rencontrons
aussi des vergers de maracuja, de tomates de l'arbol (tomates poussant dans
un arbre(fruit), d' ananas et de tant d'autres fruits dont on n'arrive pas
à retenir le nom.
Le
Cotopaxi, 5897 m, volcan éteint, est le deuxième sommet de l'Equateur. Nous
hésitons à entrer dans le parc national vu le brouillard épais qui nous entoure;
le garde du parc nous dit que l'on peut voir le volcan qui se dégage du fait
de l'action des vents tournants. Nous nous trouvons rapidement à la Laguna Limpiapungo,
à 3830 mètres sans avoir encore quitté le brouillard. Lors de la montée vers
le parking du refugio, à 4400 mètres, la pluie se transforme en neige et le
vent devient violent .



Tout
près de l'équateur, nous atteignons le parking dans une véritable bourrasque
de neige. Nous ne monterons pas les classiques 200 mètres qui nous séparent
du refuge et permettent d'approcher le glacier ; la visibilité est nulle et
nous réservons nos forces à des balades plus agréables. De plus, étant passés
en moins de 24 heures du niveau de la mer à 4400 mètres, les effets de l'altitude
se font sentir et je ne suis pas très bien. Un mal de tête naissant, un état
un peu nauséeux ne me donnent aucun courage. Klaus n'a, lui, aucun problème,
si ce n'est qu'il n'a pas envie de sortir.
Nous dormons à la Laguna, à 3830m, sans rien avoir vu de notre volcan. Le lendemain,
le ciel se dégage un peu et toute la journée le Cotopaxi joue à cache-cache.
Peu
après, trois jeunes routardes nous abordent. Leur surprise est grande de trouver
à cet endroit loin de tout un véhicule venant de la région de France où elles
habitent. Elles ont une forme éblouissante et sont déjà bien redescendues lorsque
nous les prenons dans le fourgon. Elles ne voyagent ensemble que pour quelques
semaines ayant chacune un programme différent, qui les mènera sur les routes
d'Amérique du Sud pour une année.
Petite
démonstration de Florence qui tend à prouver que dans l'hémisphère
sud, on marche bien à l'envers ! En arrière-plan, un volcan de
4700m, avec trois sommets, éteint depuis...9 millions d'années.
Mais
déjà nous apprécions cet impressionnant sommet et son glacier qui déboule de
tous les côtés sur plus de 1000 mètres. Un petit renard, à peine effrayé, nous
regarde, curieux... Certaines plantes sont typiques du parc du Cotopaxi comme
la corne de verano, à droite en jaune, qui n'est pas plus grande qu'un bouton
d'or.
Alors
que nous quittons le parc, le Cotopaxi nous apparaît en entier, dans la magnifique
lumière du soleil couchant.
Nous
faisons une boucle pour rejoindre la Laguna de Quilotoa. Les montagnes couvertes
de forêts ou de cultures sont abruptes. Des maisons sont accrochées par-ci,
par-là, avec la plupart du temps un tout petit sentier pour seul accès, où cheminent
hommes, femmes et enfants chargés d'énormes sacs sur leur dos.
Nous
entamons une longue descente qui nous amène à Banos, une charmante ville au
pied du volcan Tungurahua (5016 m). Ce volcan est bien connu des amoureux des
volcans car sa dernière éruption ne date que de 2006. Mais nous ne ferons que
l'entrevoir ; les nuages le cacheront pratiquement tout le temps de notre séjour.
Nous
avons la surprise de retrouver nos trois routardes du Cotopaxi ! Mais pour nous
l'arrêt sera trop court car depuis deux jours je souffre d'un violent mal de
tête et il est urgent de retrouver des altitudes plus basses pour passer la
nuit. Je regretterai beaucoup de ne pas avoir pu profiter d'un endroit aussi
magique.
Grâce à lui, des bains thermaux sont présents un peu partout dans la ville et
nous profiterons avec délice de la piscine chaude pour l'une et...très chaude
pour l'autre. Les gringos en ressortent tout rouges et déjà à moitié cuits !
Banos est aussi une ville très touristique, d'un tourisme essentiellement équatorien,
avec tout ce que cela implique : boutiques de souvenirs, hôtels et restaurants
multiples.
Les
boutiques de sucreries, l'une à côté de l'autre, proposent toutes la même chose
: morceaux de canne à sucre, sucres d'orge, pâte de fruits de goyave dans des
petites boites en bois comme celles du camembert.
Et
puis en ville, on découvre la fabrication du sucre d'orge. Là aussi , dans chaque
boutique s'alignant le long des rues, un homme travaille ces longs rubans qui
donneront naissance au sucre d'orge. De temps en temps, il coupe un petit morceau
pour le donner au passant.
Retrouver
les enfants grâce à Skype est toujours un bonheur.
Nous finissons un petit déjeuner tardif ; en France on se prépare
pour l'apéritif du soir. Pas toujours facile de jongler avec les 7 heures
de décalage horaire !
Ambato
est une grande ville pas du tout touristique. L'ambiance est tout à fait différente.
Un immense marché attire, en particulier le lundi, les habitants des villages
voisins, tous vêtus de leur habit de fête. Il y a beaucoup de monde dans les
rues et nous découvrons le marché couvert : très propre, ordonné, il rassemble
une très grande activité.
On y mange pour trois fois rien, assis sur le coin d'un banc, des produits très
typiques du pays. A Ambato, se trouvait le coin des poissons et crustacés, celui
du chancho (porc), du pollo (poulet) et celui du cuy (cochon-d'Inde) ! Tout
est inévitablement accompagné de riz et bananes plantains en chips ou frites
(bon mais bourratif !!!).
"La
Police Nationale vous conseille d'utiliser les passages piétons..."
Nous
quittons de nouveau la vallée pour remonter vers le Chimborazo. Montagne mythique
et célèbre ! La terre étant aplatie, ce volcan est, à une altitude de
6310m, le sommet le plus éloigné du centre de la terre. Nous arrivons dans l'après-midi
à l'entrée du parc, à 4500 m. Comme d'habitude nous sommes à la limite des nuages
et le volcan est totalement caché. Nous redescendons vers Guaranda pour passer
la nuit plus bas. En quittant Guaranda, le lendemain à 6h du matin, le volcan
nous apparaît en ombre chinoise, magnifique, immense.
Le
temps d'arriver à l'entrée du parc, les nuages se forment déjà et nous décidons
alors de ne pas entrer dans le parc et de tourner autour du volcan pour l'admirer
sous tous ses côtés. De nombreuses vigognes paissent et nous amusons avec elles
car, à la fois curieuses et craintives, nous pouvons les approcher parfois assez
facilement. C'est la première fois que nous les revoyons depuis notre séjour
au parc de Sajama, en Bolivie, il y a plus de deux mois déjà.
C'est
un joli animal, à la fois fin et puissant. Pour communiquer, elles ont un cri
qui ressemble à celui de la pie. En milieu d'après-midi, quand le Chimborazo
est de nouveau caché par les nuages, nous redescendons dans la vallée. Mais
un peu plus loin, nous sommes déjà arrêtés par un troupeau d'alpagas.
Alors
que le rez-de-chaussée est occupé par les étals de fruits et légumes, de chocolat
brut au centre, et de nombreuses boutiques où sont fabriqués sur place jus de
fruits et milkshakes, le premier étage est le royaume des cuisines populaires,
si courantes dans tous les marchés d'Amérique du Sud.
Ils
sont énormes, beaucoup plus gros que ceux que nous avions vus au Pérou, sans
doute car ils sont bien emmitouflés ! L'épaisseur de la laine est incroyable.
Nous les regardons jouer, se poursuivre, nous regarder aussi, et même...cracher
! Heureusement ils crachaient en l'air et pas dans notre direction ; nous n'avons
donc pas fait la mauvaise expérience du capitaine Haddock !
Et
nous repartons vers Cuenca...
Et
nous arrivons à la Laguna Quilotoa, à 4000 mètres d'altitude. C'est un lac de
cratère immense, d'une magnifique couleur bleue. Ce cratère, que l'on imagine
avoir été rempli un jour de lave bouillonnante, est impressionnant. Un sentier
permet de descendre jusqu'au lac et un autre d'en faire le tour mais cette dernière
promenade est assez vertigineuse car sur le bord du cratère.
Les
fleurs sont comme toujours très présentes et magnifiques. De grands arbres,
dépourvus de feuilles et chargés de fleurs rouges, oranges ou jaunes, font des
taches colorées au milieu de la forêt.