Uruguay
Uruguay. 14 février 2011.
Ce samedi après-midi, nous quittons Carcarana
et nos cousins d'Argentine pour nous diriger vers l'Uruguay. Nous pénétrons
dans le pays après avoir franchi, sur de gigantesques ponts, deux grands fleuves,
le Parana et l'Uruguay, frontière entre les deux pays. Alors que le premier
draine des eaux brun rouge, les eaux du second sont bleues et claires.
La
première ville uruguayenne est totalement déserte en ce chaud dimanche après-midi.
Tout le monde est en train de se baigner ou de faire une parrilla sur les bords
du fleuve. Mais pour nous, une halte dans cette ville a surtout pour but de
faire le premier acte indispensable dés l'arrivée dans un nouveau pays : retirer
de l'argent local au distributeur de banque. Quelques billets en poche et nous
nous sentons beaucoup mieux ! Nous verrons plus tard qu'en Uruguay, on peut
souvent payer en pesos argentins et même en dollars US.
Le
Rio Parana et le Rio Uruguay confluent pour former le Rio de la Plata, immense
estuaire de plusieurs centaines de km de long et plusieurs dizaines de large.
Ses eaux sont elles aussi brun rouge et baignent de nombreuses plages de sable
blanc et fin où s'alignent parasols et vacanciers très très bronzés !
Le
côté sud du Rio est en Argentine et le nord en Uruguay ; les deux capitales
se font presque face : Buenos-Aires, point de départ de notre périple sud américain,
et Montevideo, nom exotique et enchanteur, qu'il nous reste à découvrir. Nous
traversons des régions très agricoles où les champs de soja et de maïs
couvrent la totalité du terrain, séparés ici et là par de nombreux petits cours
d'eau. L'Uruguay est un pays vert et l'eau n'y fait pas défaut ! Il y a assez
peu de véhicules et les routes sont bien dégagées et agréables, du moins de
ce côté du pays.

Nous
arrivons à Colonia, « LA » ville historique de l'Uruguay. Il faut dire que ce
pays est bien petit, 7 fois plus petit que la France pour une population de
3,5 millions d'habitants, la moitié dans la capitale. A la frontière,
on nous donne une autorisation de rester dans le pays pendant... un an ! au
lieu des 3 mois habituels dans les autres pays. Nous nous demandons si nous
arriverons à remplir une semaine ici... Mais cette autorisation de un an, valable
aussi pour le véhicule, est bien intéressante pour ceux qui veulent laisser
leur véhicule sur le continent sud américain et faire une pause longue durée
en Europe avant de continuer leur voyage.
Colonia
Del Sacramento, un nom qui recèle tout un programme ! Cette petite ville fait
face à Buenos-Aires et a eu de tout temps son sort lié à la grande capitale
d'en face. Port de prédilection des contrebandiers, elle fut occupée par les
espagnols, les hollandais et les anglais, et servait de base d'échanges entre
les deux pays sans subir les taxes argentines. Lorsque l'Argentine a baissé
le taux de ses taxes, la raison d'être de Colonia s'est évanouie.
Ville
agréable dotée d'une cité nouvelle très animée, et d'un centre historique très
très calme …. jusqu'à 10heures du matin, heure d'arrivée des touristes. Mais
malgré les nombreuses boutiques de souvenirs, restaurants et hôtels, malgré
les groupes de touristes qui se succèdent, Colonia reste un endroit paisible.
La très grande majorité des touristes arrivent en bus ou en bateau depuis Buenos
Aires. Là-bas, chaque agence de tourisme a une excursion vers Colonia à proposer.
En
Europe, les monuments historiques sont très présents dans chacune des villes
et, à côté, Colonia fait un peu figure de maison de poupée,
sa richesse historique étant tout de même très limitée...mais cependant bien
exploitée !
Le Chivito, plat populaire en Uruguay,
souvent servi pour 2 personnes comme ici. Il comprend (voir à gauche
la recommandation de la casa) :
Sur un lit de frites, de salade et
de tomates, une tranche de beeksteack (très très fine !), jambon,
fromage, oeuf frit et lard frit, olives.
Les notions de gastromie ne sont pas
identiques dans tout le monde !
Pour
stationner, nous optons pour une petite place au centre de la « ville historique »,
au bord du Rio De La Plata. Nous passerons d'ailleurs une bonne partie de l'après-midi
à nous reposer et travailler sur nos ordis, tout en écoutant tomber une pluie
aussi violente que rafraîchissante. Elle ne s'arrêtera guère de la nuit et c'est
toujours sous la pluie que nous quittons Colonia pour Montevideo. La température
baisse tout de suite et c'est avec kway et même polaires que nous ferons quelques
pas dans la ville de Montevideo en fin d'après-midi.
Capitale
de 1,5 millions d'habitants, Montevideo s'allonge le long du Rio de la Plata
; à l'est le port, suivi vers l'ouest de plages alternant avec des espaces verts
avec des palmiers ou des arbres fleuris. Une très longue promenade de plusieurs
km longe la mer où marchent, courent, de nombreux sportifs tout au long de la
journée. La ville se termine en une petite presqu'île et là se trouve le centre
historique et le centre ville moderne avec de nombreux magasins et une grande
activité. Mais Montevideo est en fait une petite ville dont on a vite fait le
tour !
Nous
quittons la ville par le bord de mer, non, le bord du Rio de la Plata. De grands
immeubles d'une esthétique discutable, propres à absorber une grande population,
à peine plus luxueuses que nos cages à lapins, s'alignent face à l'estuaire
bordé de plages, aux eaux toujours brunes. Peu de monde sur les plages, nous
sommes en semaine.
Le
centre, plus récent, n'est pas vraiment beau... on attendait mieux ! Visible
de loin, un immeuble un peu béton dépasse tous les autres. Autour de
la place principale, au demeurant bien agréable, d'autres immeubles, sans âme,
offrant leur façade ornée des grosses boites des clim pour chaque appartement.
Moche. Et quelques immeubles vitrés modernes. Ensemble disparate qui ne séduit
pas vraiment. Mais peut-être n'avons-nous pas su apprécier Montevideo. Un mal
de genou m'empêchant de bien marcher, le vent froid alternant avec des averses,
le ciel gris, tout cela a peut-être erroné notre jugement.

Son
centre historique se limite à quelques rues où on découvre une église et de
superbes demeures coloniales, la plupart dans un état de délabrement avancé,
qui ferait le bonheur d'une certaine Dominique, grand chef de la restauration
historique... Certaines sont consolidées par des coulées d'un béton disgracieux
pour éviter l'effondrement, d'autres ont des protections pour éviter les chutes
de pierres sur les passants. On dirait que tout cela est en attente d'une lointaine
restauration ; il reste à espérer que la végétation n'aura pas fait éclater
les murs auparavant, ni tout envahi !

Et
puis nous arrivons à Maldonado et Punta del Este. Tout change ! Ici, ce ne sont
que stations balnéaires aux plages bondés, aux boutiques remplies de souvenirs,
d'articles de plage et de vêtements soldés (nous arrivons à la fin des soldes
d'été). Car nous sommes maintenant au bord de l'océan atlantique, aux eaux claires
et bleues. Punta del Este est le Saint-Tropez uruguayen, de renommée internationale.
D'immenses immeubles modernes occupent la presqu'île battue d'une part par les
flots s'écrasant sur les rochers, d'autre part abritant de grandes et jolies
plages bondées où la mer est calme .


Nous
ne nous attardons pas à Punta Del Este et poursuivons vers le nord retrouver
le Parque Santa Teresa. Ce parc occupe un terrain militaire de grande superficie
, en bord de mer. Preuve que les militaires peuvent agréablement faire profiter
tout le monde de leurs possessions (ce n'est pas le cas chez nous où les terrains
militaires en bord de mer restent en friches !), le Parc Santa Teresa est aménagé
en terrains de camping, plus ou moins sauvage selon les goûts, au bord de magnifiques
plages de sable fin et blanc, au cœur d'une forêt dense recélant pleins de petits
sentiers.
A
la périphérie de certaines villes nous voyons plusieurs de ces
immeubles assez laids. Il peut y en avoir une dizaine l'un à côté
de l'autre et ils ressemblent à des immeubles inachevés.
En
fait, ce sont des... cimetières. Pour gérer le manque de place
en ville, les tombes sont superposées,trois à quatre rangées
sur la hauteur d'un étage. Une galerie permet d'accéder à
l'étage où se trouve la tombe désirée. Je vous laisse
imaginer le nombre de morts reposant dans ces seuls quatre blocs ...
Un
endroit frais, un peu comme une serre à ciel ouvert, regroupe une densité de
plantes tropicales, au milieu desquelles s'écoulent l'eau de petites fontaines
; un mirador où on peut, bien installé à l'abri, observer les oiseaux évoluer
sur un étang. Dans la forêt, des petits campements sont aménagés provisoirement,
regroupant familles et amis le temps d'un séjour de vacances. Tous amoureux
de la nature, l'ambiance y est extrêmement calme et sympathique. Le camping
y est autorisé pour trois nuits minimum. Nous passerons donc dans ce délicieux
endroit trois journées agréablement reposantes, puis nous partons pour le Brésil
tout proche !
C'est
sans regret que nous quittons l'Uruguay où nous avons finalement réussi à passer
10 jours. Le pays n'est guère dépaysant ; on y retrouve nos plages bondées,
les routes encombrées dans sa partie est, et puis, constatation de tous les
voyageurs, le pays est cher ! Il n'y a pas grand-chose dans les supermarchés
et pourtant pour chaque shopping, on se retrouve avec quelques objets dans les
mains et une facture salée totalement inattendue. Nos trois jours à Santa
Teresa nous auront au moins prouvé que dans chaque pays, il y a toujours aussi
quelque chose de bien !
Mais
peut-être l'Uruguay récèle-t-elle des trésors qui
nous ont échappés ... ???