Chili
19 novembre 2015
Nous passons la frontière du Chili après
avoir mangé, dans le no man's land, toute provision indésirable au Chili.
La Patagonie n'a plus aucun cas de fièvre aphteuse, sans vaccination (voilà
qui devrait faire plaisir à un certain Alain P.). La mouche du fruit n'y est
pas présente non plus. Alors cela donne des contrôles sanitaires où tout ce
qui est animal ou végétal devient suspect...
Le
problème pour nous les voyageurs, c'est que suivant l'endroit ou le pays, le
mot suspect n'a pas la même définition. Une fois, c'est la viande cuite ou non
(mais sous vide ou en conserve, ça passe); les produits laitiers (mais les
paquets non ouverts, ça passe); les œufs (mais cuits, ça passe). Après viennent
les fruits et légumes : frais, jamais (pourtant, une fois, pommes de terre,
oignons et ail ne posaient pas de problème).
Et
puis tous les produits d'artisanat d'origine animale ou végétale. Bref, on ne
pourrait plus acheter de souvenir ou faire sa tambouille (les épices seraient
suspectes). Alors en pratique, on déclare quelque chose et on laisse inspecter
le fourgon.
Un
mot pour les voyageurs qui pensent pouvoir cacher des aliments « défendus »
dans les vêtements; ça ne marche plus! les contrôleurs demandent tout de suite
où sont les vêtements (face à ma bonne volonté, ils n'ont rien fouillé).
A
la douane, un femme me demande si je suis au courant des événements en France
et m'annonce les attentats de la veille. Dans une boutique, peu après, je vois
à la télé tourner en boucle des images de guerre, des annonces de morts et de
blessés. Ces images, on les voit en Palestine, en Syrie ou dans d'autres pays
loin de chez nous. De l'autre bout du monde, je vois ces images de mon pays.
Des trekkeurs de retour, coupés du monde depuis plus d'une semaine, regardent
sidérés ces images que l'on n'arrive pas à comprendre. J'aurais tellement aimé
y voir plutôt l'annonce de la naissance de notre petit-fils! Mais sage déjà,
il a préféré attendre et ne pas arriver tout de suite dans ce monde de fous...
Nous
voilà au Chili ! Nous entrons dans le prestigieux Parc du Torres Del Paine,
la capitale du trekking du Chili, de renommée mondiale! Visiteurs, trekkeurs,
alpinistes (ici on dit andinistes) du monde entier se donnent rendez-vous ici
pour profiter des fantastiques montagnes de ce parc.
Un
grand trekking, appelé le W, dont le circuit fait le tour du parc en 6 à 10
jours, est particulièrement apprécié. Mais nous nous sommes souvent demandés
si tous ceux qui viennent ici savent vraiment quelle météo ils vont trouver.
Ce jeune couple de chiliens revient épuisé de 9 jours de trekking, dont les
trois derniers sous une pluie incessante.
Avant, c'était un vent violent, le froid et même un peu de neige.
La
lengua de fuego (la langue de feu) est une plante très commune dans ce parc
et dans d'autres endroits de Patagonie comme le Parc Monte Leon. Les fleurs
sont très petites, d'un rouge flamboyant, et si nombreuses qu'elles colorent
de rouge le buisson qui les porte .
des centaines de guanacos...
A
la fin de la route se trouve le lac Grey. Tout au fond du lac, le glacier tombe
dans l'eau et des icebergs se détachent pour flotter lentement vers la plage
de l'autre côté du lac, là où nous nous trouvons. Le bleu de la glace est merveilleux
sous le soleil.
Cet
iceberg est si haut qu'il dépasse les maisons et la forêt. Nous l'apercevons
de loin.
Cet autre a un aspect cubique.
Nous abandonnons la ballade car le vent
est de plus en plus fort et la pluie se met de la partie. Nous reviendrons
le lendemain matin pour voir les angles des icebergs déjà légèrement émoussés
par la fonte de la glace.
Nous n'avions toujours pas décidé
si nous continuions ou non vers Puerto Natales, c'est à dire le sud et la
Terre de Feu, mais la dernière nuit, le vent sera si violent que c'est sans
regret que nous prendrons la route du nord.
Au
matin, nous voyons quelques trekkeurs enthousiastes et emmitouflés partir pour
leur trekking dans le vent et la pluie. Nous ne les envions pas...
Le
Parc Torres del Paine, c'est une succession de paysages magnifiques changeant
sans cesse, des lacs à des hauteurs variées et de couleurs différentes,
des rivières, des cascades, des montagnes et des glaciers...
Nous
arrivons au parc sous la pluie, pour la première nuit, que nous passons au lac
Azul (lac bleu), là où nous étions pour le nouvel an en 2011. Toute la nuit,
il pleut mais le matin le ciel s'améliore.
A
l'entrée de la plage, une interdiction... "Il n'est pas permis de
se baigner"!