Colombie

Le centre de la Colombie. 20 juin 2011.

La Colombie est un pays très montagneux. Trois chaînes presque réunies à la frontière avec l'Equateur s'étirent en éventail vers le nord : la cordillère occidentale, la cordillère centrale et la cordillère orientale à l'est de laquelle s'étend l'Amazonie.

(A 4000m, les vaches paissent une herbe grasse.)

Deux des quatre grands fleuves colombiens occupent les vallées ente les cordillères : le Rio Cauca entre les chaînes occidentale et centrale dont nous suivrons le cours quasiment sur tout son parcours jusqu'à l'Atlantique, et le Rio Magdalena qui suit la vallée parallèle entre les chaînes centrale et orientale sur le trajet de laquelle se trouve Bogota. Chaque chaîne compte des sommets de plus de 4000m voir même 5000m..

Sur les routes de Colombie, on trouve beaucoup de fossiles roulants qui, ici, s'appellent "Renault 4 Master" !

Quittant Popayan, nous traversons de nombreux champs de canne à sucre et croisons beaucoup de "tren de caneo", trains de canne, un camion traînant quatre remorques formant un immense convoi.

La Colombie est le pays de la panela : on fabrique la panela en pressant la canne à sucre, puis en chauffant le jus pour évaporer l'eau jusqu'à une consistance mielleuse ; on le verse dans des moules où il durcit très rapidement. Ce sont les blocs de panela que l'on trouve partout en vente et qui, additionnée d'eau et de jus de citron, donne une boisson très répandue. Ci-contre, fabrique artisanale de panela.

A Armenia, nous arrivons dans la Zona Cafetera, et toutes les collines sont recouvertes de plantations de café, alternées avec des bananiers. Nous nous rendons au Parque del Cafe pour en savoir plus sur la culture du café. Nous serons déçus en ne trouvant là qu'une sorte de Dysneyland doublé d'un Wapiti, parc d'attraction au prix d'entrée exorbitant pour nous, et de plus surpeuplé ce dimanche. Renonçant à la visite, nous ferons cependant un joli trajet au milieu des champs de café.

Nous allons tout de suite voir la Vallée de Cocora, célèbre pour ses Palmas de Cera, les palmiers à cire. Nous ne serons pas seuls ce dimanche dans la vallée ; de nombreuses voitures sur la toute petite route, les restaurants bondés et les cavaliers d'un jour extrêmement nombreux.

Le Palma de Cera est l'emblème de la Colombie. C''est un arbre protégé car il devient de plus en plus rare.

Sur la route de la Vallée de Cocora, les militaires assurent la sécurité des touristes essentiellement colombiens .

"Voyagez en sécurité, votre armée est sur la route".

Le lundi, l'affluence a nettement diminué et nous pourrons, presque seuls, profiter de la nature.
Nous nous dirigeons vers une petite ville perdue dans la montagne du nom de Marsella où se trouve parait-il un joli jardin botanique. Nous la croyons à quelques km de la grande route, mais est en fait à plus d'une heure de là. La route nous promène encore au milieu des champs de café dont certains se trouvent sur des versants abrupts, à se demander comment on peut faire la culture et la récolte !
Un habitant de Marsella me dit que la vie est très difficile en ce moment pour les gens de la ville car la récolte du café donne du travail entre août et décembre et le reste de l'année, ils vivotent avec la culture des oranges, bananes ou tomates...
Le café présente d'abord une fleur balanche, puis les graines se développent. Elles sont accrochées directement sur la tige. Vertes d'abord, elles seront récoltées quand elles seront rouges (à partir d'août). Les graines seront ensuite séchées, sur la route pour les exploitations familiales, et deviennent blanches.

La graine est entourée d'une coquille qui, une fois cassée, laissera apparaître le grain de café vert.

Ces grains verts seront enfin torréfiés pour donner le café tel qu'on le connaît.

Le jardin botanique de Marsella est très plaisant. Malgré le ciel capricieux (il faut bien arroser les plantes...) nous ferons une agréable promenade au milieu d'une végétation exhubérante parmi laquelle les fleurs exotiques seront autant de jolies taches de couleurs.

Le cimetière de la ville est assez particulier. Comme dans les civilisations précolombiennes, les morts sont enterrés dans des tombes "provisoires", sur les terrasses horizontales.

On se retourne et on voit cela :

Quatre ou cinq années plus tard, les restes sont déposés dans la tombe familiale, dont les tiroirs garnissent les murs...
Le Parc los Nevados est un parc national où se trouve le Nevado Ruiz (5325m), un des six sommets couverts de neige en Colombie. C'est un volcan présentant une activité suffisante pour imposer des mesures de précaution ; les trekkings sont interdits aux alentours, un guide est obligatoire pour aller sur le versant du volcan et « toucher la neige »... ce qui fait rêver les colombiens prêts à payer le bon prix d'entrée au parc, un peu moins cher cependant que pour les étrangers (50 € pour deux heures pour 2 personnes et un véhicule). Nous expliquons au guide que pouvant toucher la neige dans notre jardin une partie de l'hiver, nous ne sommes pas prêts à payer une telle somme pour ne peut-être rien voir car le brouillard était très épais, ce qu'il a d'ailleurs parfaitement compris (nous ne devions pas être les premiers à tenir ce discours) et nous redescendons à 3800m passer l'après-midi à attendre la levée des nuages.
Ils ne se lèvent pas, mais étant quelque peu entêtés, nous dormons un peu plus bas et remontons le matin à notre belvédère où nous finirons tout de même par apercevoir le sommet. Le volcan fume ; d'un côté (à gauche) il dégage une fumée grise quasi-constante et par derrière se forment par intermittence de gros cumulus de vapeur. Ce matin-là, nous avons 5° à 3800m ; deux heures plus tard et beaucoup plus bas, nous aurons plus de 30°...
Deuxième ville du pays avec ses 2,5 millions d'habitants, Medellin n'était pas pour nous attirer. La veille, un éboulement, dans lequel se trouvait une voiture, ayant eu lieu 50 km avant la ville, on nous oblige à faire un détour de 3 heures (à 15 km/h en moyenne) sur une piste traversant la Colombie profonde. Sur le trajet, les habitants sont installés devant leur maison pour regarder passer le ruban de véhicules détournés, spectacle tout à fait exceptionnel pour eux !
Le sourire montre la fierté de ce papa ayant sa petite fille sur les genoux et au volant, sur le périphérique très roulant de Medellin ... 2,5 millions d'habitants.
Nous ne pouvons éviter Medellin car où que l'on aille, il faut traverser la ville. Notre trajet nous fait passer par chance à côté de l'Office du Tourisme où on nous regarde entrer comme si nous étions des extra-terrestres... Ayant réalisé notre côté cependant humain, un employé va nous donner de nombreuses informations sur ce qu'il y a à voir dans la ville et la région.
On nous déconseille le Parc National des Orchidées, d'un accès difficile dans une région pauvre et peu sûre. Un dernier argument va nous convaincre définitivement : le Choco est une région extrêmement pluvieuse, 10 mètres par an ; c'est même la région la plus pluvieuse au monde ! Plus accessible et moins arrosé, le Jardin Botanique de la ville nous comblera par ses délicieux arrangements d'orchidées et autres plantes exotiques.
L'aquarium, son voisin, va nous émerveiller par ses poissons exotiques de toutes les couleurs nageant dans des aquariums de la hauteur de la pièce, d'une eau parfaitement claire et dans de magnifiques arrangements de plantes ou de coraux. Les voraces pirhanas, toujours en groupe, ne semblent pas bien agressifs... En fait, dans la nature, leur agressivité augmentent au cours de la journée avec la température de l'eau ; ils finiront, quand l'eau est très chaude, par s'entredévorer ! Mais en aquarium, cela ne peut arriver...
Spectacle non au programme mais ô combien captivant : un petit poisson jaune est mort et est pris en charge par une crevette rouge qui essaie de le transporter sans doute pour le manger. Bien vite, un garde alerté par l'animation soudaine va venir retirer le défunt avec une épuisette. Les spectateurs vont alors se disperser...
Emotion chez les gardes de l'aquarium : des oeufs viennent d'éclore et les parents montent la garde, repoussant les autres poissons qui, mine de rien, s'offriraient bien un petit extra...
Cette plante de montagne appartient à un écosystème situé entre 3500 et 4200m. Sa croissance est très lente, 1 cm par an. On la trouve au Costa Rica, Panama, en Equateur et surtout en Colombie.
Dans les "forêts" que nous avons rencontrées, la plupart des spécimens mesuraient entre 1,50 et 2 mètres, et avaient donc plus de 150 ans. En haut de la plante se trouve de très jolies fleurs.
A proximité de Medellin, on nous indique la petite ville de Guatape où se trouve un caillou spécial et un joli lac. Le lac est artificiel et le barrage judicieusement placé forme une immense étendue d'eau avec tout un réseaux de bras isolant îles et presqu'îles.
Le caillou, la piedra, est un grand bloc de plus de 200 m de hauteur. On peut monter au sommet par 700 marches. Nous nous contenterons de la vue déjà magnifique depuis le parking et laissons les plus courageux voir la vie de plus haut !
La route de Medellin à Cartagena traverse encore des montagnes. Souvent, il pleut. Sur le bord de la route, de nombreuses habitations précaires en plastique abritent des familles nombreuses. La pauvreté est omniprésente.Nous pensons qu'il s'agit de réfugiés, soit des victimes des éboulements, soit des personnes déplacées pendant la guerre civile ou à cause de l'activité des FARC; ils seraient plus de 10% de la population du pays !
Sur toutes les routes de Colombie circulent d'immenses camions. Beaucoup d'entre eux transportent des containers, surtout high cube, dans tout le pays. C'est le seul pays où l'on verra autant de containers transportés !
Notre chemin nous conduira au rythme de pluies tropicales diluviennes, d'arrêt prolongé dû à un container tombé de son véhicule, d'achats de mangues et d'avocats aux innombrables vendeurs en bord de route, à la Mer des Caraïbes, à Cartagena, une étape importante pour notre voyage...

Dans les routes de montagnes, ces camions se dépassent et l'on est toujours surpris de voir combien tous les conducteurs sont attentifs pour faciliter les dépassements. Ici, pas de coups de klaxon ni d'appels de phare lorsque l'on trouve un véhicule en face de soi ; on freine et on se pousse sur le côté. Que l'on est donc loin de l'agressive conduite de chez nous !

Ci-contre, établi d'un cireur de chaussures.

Sa croissance est très lente, et, de plus il ne donne des fruits qu'après ... 120 ans ! Il est évident que depuis longtemps plus personne n'en plante ! Ce palmier pousse jusqu'à 2500m, mais nous en avons vu à près de 3000m. Son tronc est très haut et très mince. De plus, ils sont isolés les uns des autres. Quand un vent violent se lève, on le voit osciller et on s'attend à le voir se rompre, mais tels le roseau face au chêne...il plie et rompt pas (enfin, pas toujours...)
L'aquarium le plus grand, haut de deux étages et immense, abrite les plus grands poissons. Le Piracucu est le seul poisson d'eau douce fossile au monde. Bien des générations se sont succédées depuis les 20 millions d'années que ce poisson existe ! C'est le plus grand poisson d'eau douce au monde ; il atteint à 8 ans sa taille adulte, 4, 50 m pour 200kg et ne vit que (!) 15 ans...
<==précédent suivant==>