Passage du Rio Grande par le bac...
Bolivie

Missions jésuites de chiquitos. 17 juin 2010.

Nous quittons les montagnes pour descendre très vite dans la plaine de Santa Cruz. Rapidement, la température monte jusqu'à 34° et l'humidité nous fait transpirer à grosses gouttes. L'air extrêmement sec de l'Altiplano n'est plus qu'un souvenir... A Santa Cruz, nous retrouvons Nicolas à l'aéroport. Notre voyage à trois commence alors...

Nous partons dés le lendemain vers l'est, El Oriente, en direction du Brésil, où sont les missions jésuites de Chiquitos. L'histoire de ces missions est semblable à celle des missions argentines : les jésuites suivent de près les explorateurs espagnols quifont des incursions de plus en plus à l'est à la recherche des pays de l'or. La première mission fut celle de San Xavier, fondée en 1692 par le père José de Acre.
L'organisation des missions est confiée à trois prêtres qui les géraient de façon militaire. La formation qu'ils ont donné aux indiens a permis aux Chiquitanos d'exceller dans la taille du bois et la confection d'instruments de musique. Ce savoir s'est perpétué jusqu'à nos jours.
Alors qu'en Argentine les indiens qui n'avaient pas été capturés pour l'esclavage par les portugais s'étaient enfuis dans la forêt, les Chiquitanos ont continué à vivre dans les réductions (missions) ; ils ont même parfois achevé eux-mêmes les travaux lorsque ceux-ci étaient inachevés, comme à Santa Anna. Alors que les missions argentines sont en ruine, les missions boliviennes sont entières et on retrouve l'agencement initial : l'église avec de part et d'autre le collège et le cloître, et la grande place autour de laquelle se situent les logements indiens.
Les églises ont été rénovées 230 ans après le départ des jésuites, par un prêtre suisse, Hans Roth. La rénovation de l'intérieur est différente selon les églises et chacune a son charme personnel, parfois claire et simplement décorée, d'autres fois excessivement dorée et assombrie par le plafond en bois.

L'extérieur est beau et accueillant. Les églises sont pleines au moment des offices, de quoi faire rêver nos prêtres... Une certaine désinvolture y règne cependant : les jeunes y viennent avec leur petite amie assis épaule contre épaule, les enfants y dégustent du pop-corn et jouent ensemble d'un rang à l'autre ; et si un chien rentre joyeusement dans l'église, personne ne songe à le chasser, mais certains joueront avec lui. Il y a aussi un va-et-vient continu qui fait que l'on n'assiste pas forcément à la totalité de l'office.

San José de Chiquito

 

A droite le clocher ; par le portail, on entre dans le cloître

Au milieu, l'église

A gauche, l'école

La grande place est devenue le centre de la ville autour de laquelle d'innombrables motos tournent doucement, sans bruit pétaradant, en couple amoureux ou en famille avec deux ou trois enfants ; parfois une mère donne le sein à son bébé pendant le trajet.

La nuit tombe dés 18h30 et il y a du monde mais pourtant tout est calme.

A côté des haciendas éparses se trouvent toujours un étang pour abreuver le bétail. Les petits cochons courent ou dorment sur la route, en totale liberté.
Accroché à une branche ténue, un nid se balance au vent.
Au bord de l'eau, de jolis oiseaux guettent le poisson.
Entre les missions, c'est déjà la forêt, très sèche cependant. La poussière s'accumule sur les arbres qui bordent la piste. Parfois une jeune pousse, toute verte encore, émerge au milieu du feuillage rougi de poussière. Des arbres aux magnifiques fleurs jaunes dépassent plus haut, au-dessus des autres, à la recherche de lumière. Des marais assez nombreux humidifient un air déjà très chaud.
Nous rejoignons Santa Cruz que nous ne ferons que traverser pour nous rendre au Parc Amboro où se trouvent, dit-on, beaucoup d'animaux. La forêt est dense et très verte, ce qui n'est pas étonnant lorsque l'on voit les gros nuages qui l'enveloppent. En fait, le parc est plus ou moins à l'abandon et nous ne verrons guère d'animaux. Nous nous promenons cependant dans la Forêt des Fougères Géantes, qui mérite bien son nom.
Un chemin taillé dans la jungle nous fait découvrir ces fougères qui sont devenues des arbres splendides. Partout des lianes et un fin crachin devenu pluie nous donne l'ambiance de la forêt amazonienne voisine. Aucun anaconda n'a daigné nous surprendre, pas plus que l'ours à lunettes, ni le jaguar...
Ce qui n'empêchera pas les photographes de se régaler...
Nous rejoignons ensuite Sucre, puis Potosi sur des pistes poussièreuses, certes, mais au milieu d'un paysage magnifique.
Entre Amboro et Sucre, nous traversons la région des plantations de la feuille de coca.
Marché à Sucre

Et puis, le 30 juin, après deux semaines passées en notre compagnie, Nicolas décide de continuer seul pour marcher à travers ces délicieux paysages.

Nous l'avons donc laissé sur la route, chargé d'un énorme sac à dos, pour vivre son aventure à lui.

Nous espérons le retrouver à La Paz !

Sur l'altiplano, la route surplombe de superbes canyons colorés. Nicolas a de plus en plus envie de les parcourir à pied...
Plus au nord, Oruro est une charmante ville minière, très vivante et sympathique. Les vendeurs de papayes, d'ananas, de jus d'orange et de gélatine colorée surmontée d'une choupette de crème chantilly occupent la place centrale où, comme toujours, nous adorons regarder battre le coeur de la ville.
Bus et minibus sont toujours joliement décorés.
Nous nous dirigeons ensuite vers le Parc de Sajama, le plus haut sommet de la Bolivie...
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