Pérou
Cusco et la Vallée Sacrée. 22 Juillet
2010.
C'est à Raqchi, à 140 km au sud de Cusco
que nous avons fait connaissance avec les ruines incas. Le coup de foudre
fut immédiat... Loin de Cusco et ne faisant pas partie du « billet groupé »
de la Vallée sacrée, le site est moins visité que les autres. Nous y sommes
arrivés dans l'après-midi et avons visité ces ruines très étendues où, entre
deux bus, nous étions totalement seuls. La musique indienne des boutiques
situées à l'entrée nous signalait l'arrivée d'un bus, et son extinction le
départ. Le mur du temple de Viracocha, haut de 12m, a résisté à trois tremblements
de terre. Sa base est en pierre et la partie supérieure en pisé,
tout comme les autres habitations du site.

Nous
dormons sur le parking du site dans un calme fantastique, avec nos voisins,
Patrice et sa petite famille que nous avions rencontrés à Igazu, puis à Sucre
et enfin à Puno. Nous nous retrouverons régulièrement jusqu'à notre départ de
Cusco. Nous avons eu l'autorisation de revenir sur le site avec le même billet
le lendemain, mais « muy temprano » (très tôt). Nous y serons dés 6h30, seuls
avec de temps en temps la rencontre de paysans travaillant sur le site. Les
ruines de pisé prennent de magnifiques teintes rosées au lever du soleil. Le
silence est total. L'ambiance est magique... Avant de reprendre la route vers
Cusco, nous grimpons en haut d'une colline, vers le mirador, qui nous donne
une vue spectaculaire sur l'ensemble du site et les montagnes et villages voisins.
Plus
loin, nous entrons dans un secteur aux petites ruelles séparant des cours. Autour
de celles-ci, s'alignent les habitations. A côté, un grand ensemble
de maisons circulaires de chacune 8 mètres de diamètre, tout en pierre, sont
les lieux où on stockait les marchandises. On en a dénombré plus de 150 ! Elles
sont toutes reliées entre elles par des murs, protection anti-sismique de l'époque.
A Cusco, nous prenons un ticket groupé
qui nous permet de visiter 12 sites de la Vallée Sacrée et 4 musées à Cusco.
Vélo d'un marchand de glaces...
Nous ne décrirons pas les sites, chaque catalogue de tourisme pouvant le faire
mieux que nous. Ce qui nous a frappé, c'est que chacun des sites est totalement
différent et nous apprend chaque fois un peu plus sur la vie, la connaissance
et l'architecture des villes incas.
Pisac,
une ville avec citadelle, habitations et temples, sans oublier les terrasses
qui dégringolent du haut du site jusqu'au fond de la vallée.
A
Ollantaytambo, les magnifiques et gigantesques dalles en porphyre rouge du Temple
du Soleil, inachevé à cause de l'arrivée des espagnols, gardent
tout leur mystère quant à leur acheminement et leur ajustage parfait.
Les
terrasses de Moray, dont aucune explication certaine n'a pu être donnée, plonge
dans l'émerveillement au fur et à mesure que l'on s'achemine vers le centre,
situé 150 m plus bas. Certaines théories avancent qu'il s'agirait d'un centre
d'expérimentation pour les différentes cultures.
En toile de fond, des
glaciers s'élèvent majestueusement à plus de 6000 mètres
dans un ciel presque toujours bleu.
Les
salines de Maras, regroupent plus de 4000 bassins qui dévalent le long
de la montagne. Certains bassins étaient exploités avant l'arrivée
des Incas.
Une source salée, d'un débit
de 7 litres/minute alimente les bassins. L'exploitation se fait essentiellement
en hiver, pendant la saison sèche (c'est à dire en ce moment).
Les hommes montent sur leur dos les sacs
de sel dont un camion viendra prendre livraison plus haut.
Bien
qu'étant en altitude, différents cactus se développent
en pleine nature. L'aloès est le plus présent, souvent utilisé
comme clôture.
Le
système hydraulique de Tipon où nous retrouvons comme toujours les terrasses
alimentées par tout un système de canaux. Les Incas avaient compris que sur
les flancs de la montagne, les cultures étaient tributaires de la saison des
pluies.
En élaborant ces systèmes d'irrigation et les terrasses, les cultures pouvaient
être faites tout au long de l'année et les récoltes plus nombreuses. On retrouve
cette pratique dans bien des régions du Pérou d'aujourd'hui.
A Tipon, l'eau du rio n'était pas suffisante pour arroser toutes les cultures.
Les Incas ont donc construit un aqueduc qui permettait d'amener l'eau à partir
d'un rio plus éloigné. En suivant cet aqueduc, nous avons découvert un autre
site en cours de restauration qui semble tout aussi immense que celui de Tipon.
Pikillaqta
est une cité pré-inca de la culture Wari construite entre 500 et 900 après JC.
Elle s'étend sur 2 km et pourrait être un ancien centre militaire. Ses rues
sont rectilignes, larges et bordées des murs des habitations qui pouvaient avoir
deux à trois étages. Se promener au milieu de ces ruines est une immersion dans
un autre monde.
La
culture inca est de tradition orale et quand l'espagnol Pizzaro, analphabète,
fit éliminer les professeurs de l'époque, c'est toute la mémoire inca
qu'il fit disparaître. On ne sait donc rien sur la vie des incas, sur leurs
connaissances fantastiques en hydraulique, architecture, et tout leur savoir
pour tailler, ajuster, déplacer des blocs de pierre aussi immenses. Tout ce
que raconte les guides n'est que supposition, ou théories plus ou moins fantaisistes
des archéologues. Mais le mystère reste, et restera sans doute, entier.
Nous
avons toujours dormi sur le parking des sites pendant notre tour de la Vallée
Sacrée. Cela nous permettait d'être sur place avant l'arrivée des bus de touristes
et de profiter de ces lieux au coucher et lever du soleil dans un calme absolu.
Le Machu Pichu ne nous offre pas ces possibilités. Il n'est pour le moment,
pas au programme de notre voyage.
Nous
sommes en hiver, la saison sèche au Pérou. Ce qui est cependant
frappant, c'est de voir les champs cultivés à chaque étape
de la production, du champ labouré au blond des céréales
prêtes à être moissonnées, en passant par les jeunes
pousses vert tendre.
Nous nous apprêtons à quitter
Cusco et faisons nos adieux à la sympathique petite famille champenoise
que nous ne rencontrerons plus désormais puisqu'ils partent plus vite
que nous vers l'Equateur pour rejoindre la France fin aout.
Nous leur souhaitons bon vent !