Argentine
Le départ sera moins plaisant car la
pluie tombée toute la matinée a rendu les routes boueuses et nous empêche
de repartir... nous serons bons pour attendre le lendemain et revoir des quantités
d'oiseaux dont un groupe de centaines de cigognes qui tournaient autour de
nous à basse altitude !
Merveilleuse nature !
Un peu plus loin, une
troupe d'autruches gambade au bord de la route, un adulte et une cinquantaine
de jeunes : la mère et ses enfants ou … sortie maternelle ???
La réserve est une très
vaste étendue d'eau avec des îles flottantes, des marais, des étangs. Le
camping est au bord du lac, bien aménagé avec petite maison-salle à manger
individuelle au toit de chaume et parilla (grill) ainsi que tous les accessoires
utiles (électricité, fontaine, fil pour le linge...). Nous y restons d'emblée
trois nuits. Si la première nuit il y a quelques touristes argentins, par
la suite nous serons vite les seuls clients.
Une petite balade à pied nous fait
découvrir quelques spécimens de la faune. Les oiseaux sont petits ou grands,
très colorés et souvent ont un grand bec. Nous les voyons jouer ou se
battre sur le chemin.
Deux jeunes garçons pêchent au bord
de l'eau. Nous échangeons quelques mots avec eux et les reverrons au retour
de notre promenade.
Parc National Ibera :
2 mai 2010
Nous nous dirigeons vers
le nord-est de l'Argentine en direction des missions jésuites et les chutes
d'Igazu. Mais auparavant, nous faisons un crochet par la réserve naturelle
d'Iberia. Pour s'y rendre, nous allons jusqu'à Mercedes, en plein pays gaucho.
De là, nous prenons
une piste en latérite rouge sur 100 km. Sur la dernière partie de la piste
que nous parcourons à la nuit tombante, nous voyons de nombreux oiseaux
et des animaux étranges... Nous nous familiariserons bientôt avec eux.
Un petit animal nage
dans l'eau , puis plonge. Une loutre peut-être ? On en revoit un plus loin
; non, ils sont deux l'un derrière l'autre ! Non, il y a un corps allongé
derrière : c'est un caïman ! Le premier que nous voyons en liberté. Nous
le suivons jusqu'à le voir s'éloigner, bâton brillant dans la lumière du
soleil … moment de grande émotion. Mais nous en revoyons plus tard qui paressent
dans l'eau.
Au retour, les enfants
sont montés sur le mur pour pêcher. Dans les herbes devant eux, un museau
veille, ne les perdant pas du regard... Un des enfants perd un poisson en
le sortant de l'eau ; il ne descend pas le chercher. Lentement le caïman
s'approche du bord et pose délicatement sa tête sur un caillou, puis ne
bouge plus. Un peu plus loin, un autre surveille (à droite du garçon).
Nous revoyons aussi
cet animal bizarre le lobito de rio, qui est, parait-il, le plus gros rongeur
au monde. Les lobitos de rio sont assez drôles, à mi-chemin entre le hamster
et le marcassin dont l'adulte a la taille. Ils se plaisent dans l'eau mais
broutent l'herbe. On les voit souvent en famille et ils ne sont guère sauvages.
Nous décidons de faire
une excursion de deux heures en bateau. Une merveille ! Le bateau nous mène
entre les îles et nous pouvons découvrir et admirer les animaux en liberté.
Habitués aux bateaux, ils ne se sauvent pas et nous approchons ainsi les
caïmans, des centaines de caïmans ! à moins de deux mètres. Il y en a même
un qui était à côté du camping au départ du bateau et n'avait pas bougé
d'un cm à notre retour, deux heures après ! On comprend que ces animaux
vivent longtemps vu l'effort qu'ils produisent...
Un grand oiseau protège
ses petits poussins au nombre de quatre ou cinq. Blottis sous ses ailes,
seuls les deux plus téméraires seront visibles. Dure loi de la nature !
on ne peut qu'être ému en voyant à moins de 10 mètres trois caïmans se faisant
bronzer, mine de rien.
Un venado de la pampa,
sorte de biche, espèce rare particulière à ce parc, nous regarde sans crainte.
Il broute tranquillement et sautille dans l'eau. Plus tard, nous en revoyons
un avec des bois plus longs sur le bord de la route. Doucement, il s'enfonce
dans les hautes herbes de la pampa et devient invisible si ce n'est le mouvement
des bois qui se devine encore.
Et puis des oiseaux,
encore des oiseaux ! Cigognes, hérons et autres échassiers barbotant dans
l'herbe du lac ou retournant la boue, petits oiseaux tombant comme des flèches
pour pêcher quelque poisson imprudent. Et tous ces oiseaux blancs, gris
au long bec qui s'envolent à notre passage. Se promener est féérique !
Sur la route une énorme
araignée velue traverse sans se presser. Elle a, pattes repliées, la taille
de la paume de la main. Klaus fait remarquer que, pour la photo, on aurait
dû mettre la main à côté, mais … aucun de nous deux ne s'était proposé pour
le faire !