Chili
SAN PEDRO DE ATACAMA. 26 mai 2010
Nous quittons Pumamarca en Argentine
et nous dirigeons plein ouest pour rejoindre, à 480 km, San Pedro de Atacama,
au Chili. La route monte très vite et nous passons en quelques dizaines de
km de 2600m à plus de 4000m où se trouve le premier col. Dés lors, nous ne
quittons plus les hautes altitudes jusqu'à San Pedro. La traversée d'un immense
salar (lac salé) nous fait découvrir l'exploitation moderne du sel. Au milieu
du Salar, une maison et un petit monument en sel ; à côté des grands tas de
sel, on voit aussi les briques de sel pour la construction de murs ou de maisons.
Un monde bien étrange...
Nous
passons la nuit à Susques à 3500m. Le lendemain, la route remonte immédiatement
et nous ne quittons plus les 4000 m. Les cols se succèdent et nous mènent jusqu'à
4900m. La frontière se trouve sur le Paso de Jama à 4200m ; mais nous n'effectuons
que les formalités pour l'Argentine; pour le Chili nous devons aller à San Pedro.
Nous
voici dans l'Altiplano, la Puna comme disent les gens du pays. L'Altiplano est
un immense plateau situé à haute altitude entre deux chaînes de montagnes. Des
panneaux routiers nous demandent de prendre garde aux lamas et tout de suite,
nous découvrons d'adorables vigognes à peine effrayées ; lorsqu'on s'arrête,
elles s'éloignent tranquillement. Les vigognes font partie du groupe des lamas,
mais elles sont sauvages alors que les lamas sont domestiqués. Nous les rencontrons
surtout à proximité des salars et toujours à plus de 3500m d'altitude. Les vigogne
sont très nombreuses dans cette région des Andes.
Les
paysages sont magnifiques, les salars se succèdent offrant des palettes de couleurs
sans cesse renouvelées. Les volcans apparaissent, de plus en plus nombreux.
Un peu de neige les recouvre car il y a quelques jours encore, la route était
fermée suite aux chutes de neige.
Nous
partons vers les geysers del Tatio, à une centaine de km de piste de San Pedro.
Nous y retrouverons nos amis français. Il y a tant à voir sur le chemin que
nous arrivons à la nuit tombée. Quittant San Pedro (2 440 m) , nous grimpons
pour nous retrouver très vite à 4 000m sur l'Altiplano.
La descente sur San Pedro s'effectue
très rapidement ; en 40 km nous descendons de près de 2000m, un soulagement
pour moi qui commençais à ne plus être très bien (mal de tête, malaise,...).
Tout de suite on respire mieux et c'est en pleine forme que nous arrivons
à San Pedro de Atacama.
Le Lazcar (5400 m), volcan encore en
activité, s'est couvert de neige fraîche. Sa dernière
éruption date de 2007.
Au camping, nous retrouvons la petite
famille de Rachel et Igor, et Catherine et Gilbert dans leur camping-car.
Beaucoup d'autres voyageurs sont arrivés
aussi.
San
Pedro est un gros village resté assez traditionnel (en apparence). Le goudron
s'arrête à la limite du village, c'est à dire que toutes les rues sont en terre
battue. Un éclairage tamisé (quand il n'y a pas de coupures de courant ) fait
suite au coucher de soleil nappant d'orange maisons et toitures.
La
charmante petite église du XVII è siècle accueille les fidèles et... surtout
les touristes. Elle est très longue, recouverte de terre et de paille, comme
toutes les maisons traditionnelles. La charpente est en bois de cactus, le plancher
irrégulier joue sous nos pas. Comme dans toutes les églises ici, on s'y sent
bien.
Dans les rues de San Pedro de Atacama,
il y a beaucoup de boutiques. Deux sur trois sont des agences proposant des
excursions autour de la ville et beaucoup plus loin.
Nous sommes habitués au désert désertique,
sans ville ni êtres humains. Cela change !
Nous
allons voir la vallée de la Muerte, où il n'y a rien que du minéral. On remonte
en voiture dans une gorge bordée de rochers et falaises rouges, puis on arrive
dans un monde de dunes.
Le
salar de Atacama, le plus grand du Chili, s'étend sur plus de 100 km . Sa croûte
de sel prend , sous l'effet du vent, la forme de sculptures hautes de plus de
60 cm.
Dans
une lagune du salar, les flamants roses font une halte sur leur trajet de migration.
Ils sont nombreux et on peut les observer facilement à partir des routes de
sel aménagées. Ce salar est le seul endroit où le flamant chilien vient pour
la nidification.
Nous
arrivons le soir pour admirer le coucher de soleil sur la lagune et sur les
nombreux volcans. Nous avons la chance d'y passer la nuit. Les gardes de la
réserve partent à 19h et reviennent le matin à 7h.
Nous
serons complètement seuls le matin pour observer les flamants au lever du jour
et resterons jusqu'à midi. Nous sympathisons avec les gardes qui nous proposent
de rester ici pour toujours si nous aimons...Triste sort du voyageur qui se
doit de reprendre la route... mais je ne suis pas sûre que nous pourrions rester
dans un pays si extrême, hiver froid surtout la nuit, été torride à plus de
40° !
Carabineros du Chili
Un ami toujours
Les
vigognes gambadent , la plupart en petits troupeaux ; elles nous regardent passer,
puis retournent à leurs « pâturages », au milieu des flaques d'eau gelée.
Nous
longeons une rangée de volcans dont le plus célèbre, le Licancabur, veille sur
San Pedro du haut de ses 5 916 m. Il nous a semblé que son voisin émettait de
la fumée à partir de son cratère jaune souffre et de ses flancs...
Un
magnifique lac apparaît sous nos yeux. Une quantité de vigognes y paissent,
des canards et des oiseaux nagent et inspectent sérieusement le fond de l'eau
à la recherche d'une nourriture qui semble abondante malgré l'altitude et le
froid. Une nuée de lapins courent de tous les côtés dans la falaise. Nous ne
nous lassons pas d'admirer toute cette vie. Erreur fatale ! Nous prenons un
retard qui nous obligera à conduire sur une terrible piste tôle ondulée avec
le soleil en plein dans les yeux puis, la nuit.
Nous attaquons le retour vers midi et
nous retrouverons tous épuisés au camping le soir ; nous ne dormons guère
la première nuit à plus de 4000 m.
Nous passons une bonne soirée tous ensemble
et nous séparons le lendemain ; eux partent vers les côtes chilienne et la
chaleur. Nous nous retrouverons sans doute encore...
Une
oasis dans le désert. Une petite rivière coule au fond d'un canyon.
Elle donnera vie à des vergers de grenadiers, figuiers, poiriers,...
En ce moment, c'est l'automne et il n'y a plus que quelques grenades accrochées
aux arbres.
Emmitouflés,
nous admirons le spectacle qui a déjà commencé. Tout est noyé dans des colonnes
de vapeurs qui montent jusqu'à 10m. Le soleil commence à éclairer les montagnes
environnantes de lumière orangée. Les véhicules des agences font le tour de
geysers à toute vitesse. Nous préférons les voir à pied, mais sommes tous déçus
par la hauteur du jet, moins de 1,50m.... Nous nous attendions à voir des jets
de 10 m de hauteur ! En fait, ce sont les fumerolles qui montent à plus de 10
m, le matin avant que le soleil n'arrive.


Tôt
le matin, à 6h30, les premiers véhicules des agences arrivent avec les touristes
; partis de San Pedro vers 4 h, ils viennent admirer les geysers qui sont, dit-on,
le plus joli au lever du soleil. Nous sommes aussi sur la place ; il fait –15°,
et heureusement pas de vent. Chez nous le chauffage n'a pas démarré. Klaus est
inquiet et craint que le gasoil ne soit figé. Il transmet très vite son inquiétude
à Igor et Gilbert, d'autant plus qu'un véhicule hollandais est immobilisé là-haut
depuis deux jours.
Les
geysers sont à 4 300 m ; ce sont, paraît-il, les plus hauts du monde (pourtant
de l'autre côté de la frontière, chez les voisins boliviens, il y en a d'un
peu plus hauts encore...).
Nous
regagnons nos véhicules pour nous réchauffer et prendre un petit déjeuner. Quand
le soleil a déjà chauffé un peu les véhicules, on tente le démarrage, et après
un peu d'angoisse, les trois véhicules finissent par démarrer ! Il fait plus
chaud, la hauteur des fumées de vapeur a bien diminué, les touristes sont repartis.
Alors, nous descendons en voiture près de la « piscine chauffée » et profitons
pleinement des geysers, bien plus jolis sans toute cette vapeur ! Nous sommes
seuls (à 11 quand même ) et restons fascinés devant ces jets mousseux qui sortent
brûlants du sol. Les enfants se baignent dans la piscine, à côté de laquelle
l'eau qui s'écoule est transformée en glace au bout de quelques mètres. Rachel
et ses enfants font cuire des œufs dans une passoire, et ça marche !
De notre côté,
nous partons à la découverte de la Bolivie, l'Altiplano, vers
les très hautes altitudes et le froid ...