Bolivie
POTOSI : 11 juin 2010
Potosi est à 4 090 mètres. C'est la ville
la plus haute du monde (145000 habitants). Je rêvais de voir Potosi... Potosi,
c'est à la fois les tristes conditions de vie des mineurs, et une ville où
l'art baroque rayonne dans toute sa splendeur.
10
ans après la découverte de la montagne d'argent, Charles Quint éleva la ville
au rang de ville impériale et lui donna pour devise : « Je suis la riche Potosi,
le trésor du monde, la reine des montagnes et la convoitise des rois. » Tout
simplement.
La montagne fut exploitée pendant trois siècles par les espagnols. La quantité
d'argent exportée et gaspillée par l'Espagne est énorme. La « mita », travail
forcé et gratuit par alternance dans les mines, dans des conditions épouvantables,
a entrainé la mort de 6 millions d'indiens ainsi que de noirs venus d'Afrique
par le biais du commerce triangulaire.
Ils mouraient d'épuisement ou empoisonnés par les vapeurs du mercure servant
au traitement de l'argent.Au début du XIX è siècle, les filons d'argent commencent
à s'épuiser et la population de la ville tomba de 165 000 à 9 000 habitants.
La découverte de l'étain au XXè siècle a relancé un peu l'économie de la ville,
mais elle est de nouveau retombée par manque de rentabilité.
Potosi,
c'est donc ce constant dualisme entre la richesse apportée par les mines, et
les pénibles conditions de vie des mineurs qui l'exploitent. En arrivant à Potosi,
on est saisi par la hauteur des terrils de déchets sortis de la montagne et
on visualise de fait l'importance des galeries. La montagne est complètement
trouée et de nombreuses galeries menacent de s'effondrer. Il est question de
fermer certains secteurs par mesure de sécurité, mais les mineurs s'insurgent...
c'est leur gagne-pain qui est remis en question.
Tableau bolivien symbolisant la trinité
de l'histoire bolivienne :
les mines
la religion
la Pachamama (la mère Terre)
La robe de la Vierge représente
le Cerro Rico (la montagne riche )
La
ville de Potosi est très en pente, les rues sont étroites et très vivantes.
Partout, des églises, dont on ne voit parfois que la façade richement sculptée
entre deux maisons, d'autres fois, de majestueuses battisses comme la cathédrale.
Le soir, nous faisons la visite de la cathédrale avec le guichetier qui a du
coup fermé le guichet pour nous guider. La cathédrale est en réfection, la visite
se fait à la lueur d'une petite lampe de poche ! Nous aurons droit à une vue
de nuit sur la ville depuis le haut du clocher (à 4100mètres).
Le couvent Santa Theresa des Carmélites, transformé en partie en Musée, décrit
dramatiquement le cadre de vie de ces recluses involontaires : la deuxième fille
des riches familles espagnoles entrait à 15 ans dans cette prison pour ne plus
en ressortir. Les objets en argent sont les cadeaux courants des familles pour
le clergé. L'argent de Potosi bien sûr...
Et
puis, en dehors de tous les monuments historiques, Potosi c'est aussi la Plazza
Centrale et son animation, les marchands de glace, les vendeurs de jus d'orange.
Les femmes viennent avec un enfant dans le dos, deux ou trois autres qui courent
à côté et s'installent pour vendre quelques bonbons ou autre babiole.
Le
soir, les rues sont très animées, les monuments historiques joliment éclairés,
la température est agréable (avec pull alpaga et polaire quand même !), l'air
est pur. On ne se croirait pas à plus de 4000mètres d'altitude ! Potosi, la
ville de tous les extrêmes, est pourtant une ville où on se sent bien...
Quelques
heures de goudron nous permet d'arriver à Sucre, une ville coloniale
qui a été la capitale de la Bolivie et l'est encore un peu... Toute blanche,
avec des rues étroites surplombées de balcons en bois, c'est une ville assez
tranquille et reposante après l'Altiplano. Nous ne sommes plus qu'à 2800 mètres
d'altitude. Nous y ferons une agéable étape de deux jours.
Dans toutes les villes il existe une
quantité incroyable de bureaux d'avocats regroupés par rue ou
par quartier. Les enseignes se succèdent et au milieu nous avons trouvé
celle-ci, très surprenante.... en y regardant de plus près,
c'était une petite chapelle !
"Sainte Rita,avocate
des cas impossibles"
Nous
rejoignons ensuite le marché dominical de Tarabuco à 80 km de
Sucre. Marché très typique, pas seulement touristique puisque les indiens viennent
de loin pour y participer.
Les
gens sont plus habitués aux touristes, en ont moins peur par conséquent ce qui
permet quelques échanges. Le marché est animé et pourtant calme.
Les femmes et les hommes portent de curieux
couvre-chefs en cuir qui pourraient ressembler à des copies de casques de
conquistadores...
On vend au marché beaucoup de
produits d'artisanat, principalement des tissus et vêtements. Puis on retrouve
tous les objets et vêtements en série qui font partie de tous les marchés
du monde (tennis, survêtements, vaisselle plastique...).
Notre
prochaine étape est Santa Cruz. Nous empruntons pour nous y rendre une
jolie piste à travers la montagne. C'est une partie de la route du Che,
la dernière parcourue par le Docteur Ernesto Guevara avant de rejoindre
Villa Grande où il sera capturé puis exécuté.
Les gâteaux à la crème
sont très prisés des boliviens.
Les empenadas et les saltenas sont des
chaussons frits fourrés à la viande ou au fromage.
Défilé des écoliers
pour fêter l'anniversaire de leur école. Cela dure toute la journée.
A droite, cabine téléphonique
presque française...