Pérou

Arequipa et le sud du Pérou. 24 octobre 2010.

De Pisco, nous rejoignons Nazca, célèbre par ces fameuses lignes découvertes fortuitement en 1939 par un aviateur allemand. Ces lignes sont tracées dans le désert, sur quelques cm de profondeur. En fait on dirait que les cailloux ont été retirés de ces lignes et on ne voit que le sable. Le désert à Nazca s'étend sur une très grande surface, ce qui a permis la réalisatiobn de ces lignes et figures.

A Nazca, un bon touriste prend un petit avion et va survoler trente minutes le désert pour voir les lignes et les photographier. Nous ne l'avons pas fait ; les avions qui nous survolent effectuent de nombreuses courbes et nous aurions trop peur pour notre estomac, d'autant plus qu'à travers le plexiglas, les photos...

Nous sommes donc restés à terre pour voir de près ces fameuses lignes.

En fait, on ne connait pas l'origine, ni la signification de ces lignes qui ne sont vraiment visibles que du ciel. Certains ont parlé de calendrier, d'autres de repères pour des extra-terrestres... On ne sait pas non plus quand ces lignes ont été traçées. Cependant, comme je l'ai déjà précisé dans le précédent article, quand on tire une ligne entre Tiwanaku au sud du lac Titicaca et la prequ'île de Paracas où se trouve le candélabre, on passe par Nazca. Ce n'est sûrement pas un hasard !
Sur la route d'Aréquipa, nous nous arrêtons au cimetière de Chauchilla. Au milieu du désert, des tombes de quelques mètres carrés sont habitées par des momies, ou des ossements. Les momies sont étonnamment bien conservées. Leurs cheveux atteignent parfois deux mètres de long !
Plus de 600 km nous sépare d'Aréquipa. La Panamericana longe la côte du pacifique et nous sommes toujours dans ce désert côtier. Mais cette fois, il n'y a plus de poulets. Le désert est magnifique, beaucoup de sable, beaucoup de dunes. La mer est d'un vert émeraude profond et les plages de sable blanc s'étendent sur des centaines de km. Nous avons beaucoup de chance car, depuis Pisco, le ciel est bleu et le soleil brille, ce qui est exceptionnel en cette saison sur la côte Pacifique.

Les tombes sont généralement conçues pour abriter trois personnes, mais on voit parfois des familles bien plus nombreuses. Ces momies ont traversé les siècles ; que restera-t-il de nous dans cent ans ?????

L'atmosphère qui règne à cet endroit est extraordinaire. On se sent reparti dans un autre monde, un monde très ancien, et le désert environnant aide à cette sensation.

Lorsqu'une rivière descend de la montagne, le désert fait place à de superbes oasis. Nous avons traversé un village où on ne cultivait que les oliviers. Et nous, chauvins, qui pensions que l'on en trouvait que sur les bords de notre Méditerrannée !

Parfois ce sont les rizières à perte de vue, jusqu'à la prochaine montée où il n'y a plus que des dunes.

Avec presque un million d'habitants, Arequipa est la deuxième ville du Pérou. Le centre historique regroupe de nombreuses maisons coloniales construites en pierre de lave blanche, c'est pourquoi on l'appelle "La ville blanche". Ces demeures superbes, parfois de véritables palais, sont à présent occupées par des banques, des entreprises, et chaque petit restaurant a son plafond voûté et ses murs blancs.

Le monastère de Santa Catalina est un couvent tout à fait en dehors du commun ! Il était du dernier cri pour les riches héritières espagnoles d'y entrer en religion, en apportant une dot conséquente bien entendu.

Le monastère est une véritable petite ville, avec des rues qui portent toutes le nom d'une ville d'espagne. Les murs des maisons sont peints avec des pigments naturels couleur rouge, et les maisons qui s'alignent le long des rues sont de vraies demeures de luxe.

Certaines religieuses possédaient leur maison de trois à quatre pièces, où la cuisine tenait une place très importante !

Elles pouvaient avoir jusqu'à quatre servantes !

En fait, ce monastère était aussi un lieu de luxe et de fêtes.

En 1870, le pape a mis fin aux cellules privées, rappelant les religieuses à une vie plus communautaire.

Alors qu'un volcan voisin est en éruption, les 5 mètres de neige et de glace qui recouvrent l'Ampato fondent. Des archéologues travaillant sur les flancs de la montagne, découvrent une momie qui, libérée de la glace, avait dévalée la pente, depuis le sommet de l'Ampato. Juanita venait de revenir vers le monde des vivants pour nous faire redécouvrir son peuple, les Incas..

Les archéologues savent que pour mieux connaître l'histoire de Juanita, ils disposent de peu de temps : dés que l'éruption volcanique sera terminée, la neige recouvrira l'Ampato. Vers le sommet, ils retrouvent des cordes incas, des feux ayant servi à la cuisine, des traces de campement, et beaucoup d'objets...

Juanita, une très belle jeune fille de 12 ans, vierge et non mature, avait été choisie pour être sacrifiée afin de calmer la colère des dieux se manifestant par une éruption volcanique.

Ils sont venus de Cusco, à pied, à plus de 500km, pour monter à 6288 m sur le Volcan Ampato. Là Juanita boira un breuvage, une forte chicha, puis recevra le coup de massue sur la tempe qui l'enverra rejoindre la déesse Inti...

Juanita repose actuellement au musée d'Aréquipa. Elle est belle. En position semi-foetale, un peu de glace recouvre son corps, elle est conservée à -20°, dans une humidité de 98%, telle qu'elle était là-haut, au sommet de son volcan.

Je n'ai trouvé nulle part une photo de Juanita, c'est dommage...

A Arequipa, comme dans d'autres villes au Pérou, on entend le matin une musique, douce et joyeuse à la fois, qui s'approche, s'approche, s'approche... Le camion de ramassage des ordures ménagères annonce son arrivée...

Nous nous dirigeons vers le Canyon de Colca, haut lieu touristique comme nous le découvrirons plus tard. Nous approchons les volcans de plus de 6000 m.
Lorsque nous arrivons dans l'après-midi au canyon, il pleut, il fait froid, le vent souffle... La vue étant très limitée, nous ne nous arrêtons guère. La piste très caillouteuse ne nous permet pas d'aller bien vite, et nous arrivons à Cabanaconde à la tombée de la nuit et sous une pluie battante. Nous n'avons vu pratiquement personne sur le chemin...
Avec une chaîne de volcans en arrière-plan, le train, tout comme nous, doit franchir un col à plus de 4500 m. Trois locomotives pour sept wagons, que transporte-t-il donc ?
Ils arrivent, d'abord un groupe de trois, puis un seul, qui planent si bas au-dessus des touristes que je me demande s'il n'y a pas quelque charogne apportée là volontairement... L'idée n'est pas sotte puisqu'un guide me dit que cela est interdit ; des agences touristiques y avaient donc pensé ! Finalement, on pourrait aussi sacrifier chaque jour un touriste, ils sont si nombreux ...
Le lendemain, il fait beau et nous partons de bonne heure pour "el cruce de los condores", le carrefour des condors. Quelle surprise en arrivant ! de nombreux bus de touristes sont déjà présents, les boutiques de souvenirs sont installées, et les touristes, agglutinés sur les rochers, attendent les condors...
Et nous voilà repartis sur l'Altiplano, à plus de 4000 m, pour rejoindre le lac Titicaca.. Retrouver les hauts plateaux est pour nous un bonheur ! Le paysage dans la lumière du soir est magnifique. Nous sommes au printemps et, dans les lagunas, des centaines de flamants roses sont arrivés.

Arequipa, à 2300 m d'altitude, est une ville entourée de volcans de près de 6000 m et secouée par des séismes, dont les plus récents eurent lieu en 1958 et 1950.

Le Volcan Ampato, 6288m, fut en 1995 le théâtre d'une merveilleuse aventure...

Pour rejoindre Sorata, en Bolivie, nous décidons de contourner le lac par le nord. Sur le chemin, les gens nous font des signes amicaux, les bus et camions klaxonnent. Cet endroit est inconnu des touristes ; plus tard, nous comprendrons pourquoi !
Après avoir parcouru une bonne partie de la rive est du lac, nous arrivons au poste frontière où les policiers nous annonce qu'il n'y a pas de passage possible à cet endroit. Il faut retourner de l'autre côté ! On nous propose de passer "illégal" et d'aller ensuite voir notre consulat à La Paz... Forts de notre expérience de la dernière entrée au Pérou, nous déclinons cette offre sympathique (et sûrement intéressée !) et repartons sur nos pas, très contents cependant de notre superbe balade.
De la rive ouest du lac, nous découvrons, de l'autre côté du lac, les superbes sommets de la Cordillère Royale, en Bolivie. C'est là notre prochaine étape.
Nous retrouvons aussi le lac Titicaca, toujours aussi bleu, toujours aussi beau.
Vélo-taxi en usage seulement sur la rive ouest du lac Titicaca, au Pérou. Le passager est à l'avant et bénéficie d'une vue imprenable. Mais que de frayeurs dans les embouteillages où il se retrouve aux premières loges...

Nous quittons le Pérou, ce pays qui nous a tant séduit et où nous avons passé plus de deux mois.

Nous espérons y revenir un jour...

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