Equateur
Puerto Lopez. 10 septembre 2010.
Puerto Lopez est une petite ville sur
la côte Pacifique. Depuis longtemps, elle apparaissait comme un but, l'endroit
où nous allions nous poser quelque temps. Nous ne serons pas déçus. La ville
apporte tout ce que peut désirer le routard fatigué, plage, océan, température
agréable, de bons restaus aussi et beaucoup à faire et à voir.
L'Equateur
nous apparaît aussi différemment. Ici, le hamac est roi ! Présent devant les
maisons, les gens s'y prélassent les pieds en l'air, les enfants s'y balancent
et les touristes s'y allongent pour boire un verre face à la mer. La musique
change aussi ; la flute de pan est remplacée par la guitare et les mélodies
se rapprochent des mélodies cubaines. Douceur des maisons en bambou ou roseau
aux toits de palme, quelques palmiers …
Tout
d'abord le Parc national de Machalilla va nous accueillir trois jours de suite.
En fait, il n'y a pas grand-chose à y voir sinon une jolie plage et quelques
balades. La forêt est classée en : « Forêt sèche », comme celle du parc Podocarpus
était : « Forêt humide ».
Et
c'est vrai qu'elle est aussi sèche que l'autre était humide ! Pas de feuilles
sur les arbres ; le gardien m'explique qu'elle est toujours comme cela car il
ne pleut jamais. En fait, pendant la semaine passée à Puerto Lopez, nous aurons
chaque jour un peu de pluie, qui parfois ne durait que quelques minutes, d'autres
fois la moitié de la nuit ou de la journée.
Du
haut du mirador du parc, nous verrons un spectacle fantastique ! Durant quelques
heures, des baleines sont venues se promener, jouer et sauter sous nos yeux.
Nous étions seuls à admirer ce spectacle étonnant. Etant situés en hauteur,
nous pouvions les voir très loin avec les jumelles. Le lendemain, elles ne sont
pas revenues.
Alors,
nous sommes allés les voir en bateau, une excursion d'une journée à la
Isla de la Plata. Une heure et demie de bateau pour arriver à l'île, mais en
chemin... Elles étaient là, trois dont sûrement un petit. L'excitation chez
les touristes était grande, chacun essayant d'éterniser ces moments par une
jolie photo.
Tout
émoustillés de ce spectacle, nous continuons vers l'île de la Plata où un petit
treking de deux heures nous promènent au milieu de ces curieux oiseaux, les
fous aux pattes bleues.
Mais les baleines ne préviennent pas et souvent la photo est prise quand elles
sont retombées à l'eau ou quand le bateau est au creux d'une vague. Elles sont
assez proches du petit bateau et c'est extraordinaire de voir ces monstres de
18 mètres de long et de plusieurs tonnes s'élever hors de l'eau et retomber
sur le dos, ou battre l'eau de leur longues nageoires.
Il y a d'autres oiseaux, toujours en
couple..
Par contre, les albatros sont restés
cachés derrière des arbustes et nous n'avons pu que les deviner.
Le lion de mer, lui, était à
la pêche...
Après
une rapide pause repas, notre bateau nous emmène de l'autre côté de l'île pour
une baignade avec masque et tuba au milieu de nombreux poissons colorés et brillants
au soleil que je ne pensais n'exister qu'en aquarium !
Rapidement,
le bateau nous ramène à Puerto Lopez, sans même s'arrêter près des baleines
que nous voyons en chemin. Une heure et demi de bateau qui saute sur les vagues
parfois brutalement, l'eau qui gicle sur les côtés et arrose tout le monde.
Grand silence... nous attendons d'arriver au port, baignés dans ce qui n'est
déjà plus qu'un souvenir, les baleines, les oiseaux, les poissons... fatigués
certes, mais heureux ! Tous partent se reposer à leur hôtel ; mais pour moi,
la journée n'est pas encore terminée, car notre guide Paola change de casquette
et devient mon professeur d'espagnol ! Nous resterons encore deux jours à Puerto
Lopez pour que je puisse prendre encore quelques cours. (Réf dans infos
pratiques)
Il y en a partout, en général en couple,
et nous passons sans problème à côté d'eux. Certains couvent un œuf de la
taille d'un œuf de poule et un peu bleuté.
Au
retour de l'île, nous avons la surprise de voir garé à côté de notre fourgon,
un véhicule connu. Nous retrouvons Arthur, ce suisse que nous avions rencontré
il y a plus d'un mois au Pérou. Nous sommes très heureux de le revoir car nous
nous entendons bien avec lui.
Nous
passons deux jours ensemble, bercés par son accent suisse très tranquille, puis
nos chemins se séparent, sans doute définitivement puisqu'il part vers la Colombie,
le Vénézuela et redescend par le Brésil. C'est toujours difficile de se séparer
quand on sait qu'on s'est retrouvé pour la dernière fois. C'était déjà
le cas pour Igor, Rachel et les enfants qui sont en ce moment au Brésil, et
pour Patrice et sa famille qui ont rejoint la France.
Devant
nous, sur la plage de Puerto Lopez, les bâteaux de pêcheurs arrivent chaque
matin pendant des heures. Le spectacle est extraordinaire ! Des poissons de
toutes sortes sont débarqués et en très grandes quantités.
A
l'arrivée des bateaux de pêcheurs, des centaines d'oiseaux se précipitent
pour quérir quelque poisson directement dans les barques ; spectacle
digne de Daphné du Maurier...
Au
milieu des poissons déposés à même le sable, circulent les moto-taxi
et camionnettes des grossistes, les vendeurs de glace, de jus de coco et de
plats cuisinés variés.
Les
bateaux sont chargés de requins, d'espadons, de raies et de bien d'autres
poissons dont une partie est immédiatement débitée sur des étals ruisselants
de sang et vendus sur place.
Les
pélicans sont aussi du festin. Nous aimons les comptempler quand ils
se balancent dans les vagues, ou piquent de très haut sur un petit poisson.
Parfois ils se regroupent et s'envolent vers les pays tempérés
pour l'été, vers le sud donc !
Après
une semaine à Puerto Lopez, nous continuons notre route vers le nord et arrivons
à Manta que nous visitons rapidement ; le marché aux poissons (où nous ferons
l'acquisition d'une jolie langouste...) et, juste à côté, le chantier naval
où sont fabriqués les bateaux en bois. Il y règne une grande activité et nous
voyons les bateaux à chaque étape de la fabrication. Nous assistons au déblocage
d'un de ces navires avant la mise à l'eau. Trois bulldozers y travaillent et
l'excitation de tous est très grande.
Les
restaus du port servent milkshakes et plats de riz au poisson ou crevettes accompagnés
de bananes plantain frites et en chips. Très consistant, mais délicieux
!!!
Notre
prochaine halte sera une plage inconnue des touristes. Les pêcheurs habitant
les petites maisons sur la plage très accueillants. Les jeunes garçons
s'élancent sur des radeaux improvisés à la recherche de
crabes.
Il fait gris, le brouillard donne un
certain flou au paysage, il pleut, c'est l'équateur !
Pedersales
sera notre point le plus au nord et aussi notre dernière halte dans cette virée
pacifique. Un homme nous aborde en français ; il est prêtre, catalan, et appartient
à l'Ordre de Foucault, le même Ordre que nos chères amies, les petites sœurs
Françoise et Odile. Alors que leur gaieté est un rayon de soleil, ce père est
bien triste et attend « que Dieu l'appelle auprès de lui ».
Nous sommes très près de l'équateur, que nous passons le lendemain. Longeant
les bassins d'élevage de crevettes, c'est le GPS qui nous indiquera notre passage
dans l'hémisphère nord (latitude 0), du côté de chez vous ; aucun panneau de
signalisation sur la route.
Nous quittons cette sympathique petite
ville, et, toujours les yeux fixés sur notre GPS, repassons l'équateur et
partons plein sud, direction...
Patagonie !
Nous
ferons l'inévitable halte à Montecristi. Cette petite ville fabrique
les panamas de réputation mondiale. Ces chapeaux de paille d'une finesse
extraordinaire demandent parfois 3 mois pour leur fabrication et sont vendus
jusqu'à 800 dollars ! Idéal pour ceux qui veulent frimer sur les
ports de plaisance...
Leçon
d'espagnol...