Pérou
Retour au Pérou. 4 mai 2011.
Dès la frontière péruvienne, on se sent
plus à l'aise avec la langue espagnole. Le manège des petits scooters-taxis
typiques du Pérou et de l'Equateur qui tournent autour du poste frontière
à la recherche de quelque client, nous ramène 6 mois en arrière...
Afin de ne pas contaminer le pays, le service sanitaire péruvien nous demande
de déposer tout produit végétal et animal venant du Brésil. Nous voilà obligés
de nous séparer de notre gousse de cacao que nous avions mis si longtemps à
sécher et que nous voulions offrir à Antoine !
Le
lendemain nous arrivons à Puerto Maldonado et retrouvons avec plaisir cette
ambiance péruvienne si différente du Brésil ; les femmes de petite taille, aux
jupes bouffantes superposées, longues nattes dans le dos et petit chapeau sur
la tête. Mais c'est un Pérou que nous ne connaissons pas encore, le Pérou amazonien.
Dés
le passage de la frontière, nous notons une grande différence avec le Brésil
; ici pas d'élevage extensif, seulement des petites fermes isolées avec peu
de terrain. La route est tracée dans la forêt et tout de suite , de nombreux
papillons aux couleurs magnifiques voltigent.
Le
bleu domine. Nous nous « battons » avec eux pour tenter de les photographier
! Quand ils volent ils sont trop rapides, quand ils se posent ils ferment leurs
ailes... Ils ne resteront que dans notre souvenir, à moins que...
A
Puerto Maldonado une réserve de papillons nous permet de les voir, filmer et
photographier dans une grande volière, mais ceux-là ne sont pas les mêmes que
ceux rencontrés en liberté. Ils sont cependant tous plus beaux les uns que les
autres !
L'Ennemi
mortel du papillon , ce sont les engrais et les insecticides, produits très
utilisés au Brésil, c'est pourquoi nous n'avons vu que très peu de papillons
là-bas. Mais dans la grande forêt, ils sont certainement aussi nombreux qu'au
Pérou.
A puerto Maldonado, nous séjournons dans
un parc faisant office de camping. Petit parcours aménagé dans la forêt jusqu'au
bord du Rio …
Un mirador permet de voir au-dessus de
la forêt et d'admirer les oiseaux.
Le
jardin botanique, superbe ! Nous passons une agréable journée en pleine nature,
bercés par les chants des oiseaux. Klaus en profite pour se reposer car la douleur
au dos se fait de plus en plus forte. Mais il fait toujours humide et nous aspirons
à trouver un air plus sec et plus supportable.
Maracuja,
corosol et d'autres plantes magnifiques...
Plus
de 500 km nous séparent de Cuzco, mais nous savons maintenant que la route sera
bonne. Nous quittons la ville dans l'après-midi et roulons une bonne centaine
de km jusqu'à la nuit (elle tombe vite ici, 18h). Nous traversons d'étranges
villages sur une vingtaine de km... Beaucoup de monde sur la chaussée et grand
trafic de bus et taxis, mais les villages sont composés de maisons faites de
plastique, plus ou moins ouvertes, dans lesquelles on entrevoit des télés, des
ordinateurs, canapés ; les boutiques sont bien achalandées et les gens habillés
correctement ne respirent pas la misère. Ainsi que nous l'apprendrons plus tard,
pluies et glissements de terrains ont sans doute détruit les villages faits
de maisons de bois et ce que nous voyons là sont des villages de réfugiés. Les
inondations sont nombreuses et parfois l'eau arrive à hauteur de la route.
Le
lendemain, nous suivons une large rivière où se succèdent les chantiers des
chercheurs d'or. Mais le temps de la pioche et du chapeau chinois est révolue
; aujourd'hui ce sont des bulldozers et des camions qui retournent le sol des
rivières et des montagnes.
La
route traverse de jolies forêts que l'on peut admirer de haut car les montagnes
commencent à apparaître et nous montons progressivement jusqu'à 1000m. La véritable
montée vers le col s'amorce dans un cadre peu habité. Cette route a désenclavé
les quelques villages oubliés de tous et déjà des maisons se construisent tout
au long du goudron, ainsi que de très très nombreuses stations-service ! On
revit le Far-West avec les constructions de villes le long de la ligne de chemin
de fer !
De fréquents panneaux montrent l'endroit en 2005 et en 2010, date de la fin
de la construction de la route. En voyant ces images, de plus en fin de période
de pluie, on se rend compte que nos craintes concernant cette piste étaient
justifiées. Sans aucun doute, sans goudron, nous aurions eu beaucoup de boue
et peut-être aussi la route coupée, nous obligeant à un détour de milliers
de km ! Nous n'osons même pas y penser ! Cela aurait été un cauchemar...
Mais
la réalité c'est cette magnifique route qui monte, qui monte toujours... En
3 heures, nous passons de 1000 m à plus de 4700 m où se trouve le col. La pression
dans la tête augmente, le souffle devient court. De chaque côté du col se trouvent
deux sommets de plus de 6000 m , mais nous ne ferons que les entrevoir car le
ciel est couvert et il pleut parfois.
Au col, des enfants accourent (mais comment
font-ils pour courir à cette altitude?) pour obtenir quelque chose des voyageurs,
l'ouverture de cette route étant pour eux une aubaine. Petits visages brûlés
par le soleil, ils ont un adorable sourire . Nous retrouvons les femmes au
costume typique.
Nous
sommes pressés de redescendre car cette montée rapide en altitude est assez
difficile après notre séjour dans les basses terres. Mais la descente est plus
dosée ; à 3500m cela remonte déjà à 4000 m, et ainsi 4 fois de suite !
Nous
nous retrouvons finalement dans la vallée à Urcos, à une cinquantaine de km
de Cuzco et passons notre première nuit andine à 3200m au bord d'une charmante
laguna, gardés par les rondes de nuit de la police locale.
A
Cuzco nous restons les deux premières nuits et journées au camping, dans
une totale inactivité et un repos très attendu. Le matin, lamas et alpagas viennent
paître l'herbe autour du fourgon.
La
coupe alpaga ressemble un peu à la coupe caniche ; on laisse un peu autour
de la tête et aux pattes (comparez l'image du dessus avec celle de droite)
C'est
l'occasion de rencontres entre les « enfants » ; petit chien et petit lama se
cherchent, se craignent et apprennent à se connaître. Les lamas s'ajoutent aux
poules et petits chiens du camping. Une immersion en pleine nature...
Les
trois nuits suivantes, nous les passons sur le parking d'un hôtel 3 étoiles.
Plus proches du centre ville, il a aussi wifi ; mais la connexion sera en fait
très très capricieuse et nous ne pourrons guère honorer nos rendez-vous sur
skype. Klaus récupère très doucement et cette halte tant attendue à Cuzco se
révèle indispensable. La piscine est superbe ! mais elle est froide et pour
nager, mieux vaut mettre des protections aux genoux, elle ne doit pas faire
plus de 50 cm de profondeur !
Avant
de quitter Cuzco, nous allons faire un tour en ville. C'est une jolie ville
où il fait bon se promener surtout que la température y est plus
agréable qu'en août. Les maisons sont ornées de balcons
de bois sculptés.
Cette
magnifique église a été construite à la place du
Temple du Soleil de Cuzco, détruit par les espagnols. Ils avaient tout
de même laissé la base, un solide mur inca (gris plus foncé
sur la photo) en guise de fondation !
Nous allons à Pisac, un site inca que nous avons déjà vu en août et que nous
désirons revoir. Le paysage est totalement différent puisque nous sommes maintenant
en fin de saison des pluies. Beaucoup de cultures de céréales s'épanouissent
sur les terrasses ; partout de la verdure ou des champs prêts à être récoltés.
Comme tous les sites incas, Pisac est haut dans la montagne.
Merci à tous ceux qui nous ont aidés, Pascal et Philippe, Dominique et Mireille.
Merci à l'Intiwatana , le Temple du Soleil de Pisac, qui sans doute a aussi
apporté sa petite pierre à cette guérison, une pierre inca bien sûr !
Nous nous attardons près du Temple du Soleil, fascinante construction où les
pierres magnifiquement ajustées se fondent dans le rocher. Le temps est capricieux
et le soleil alterne avec la pluie ou la grêle. Malgré cette marche assez longue,
le lendemain, après une bonne nuit, Klaus peut se dire guéri.
Au
petit matin, nous nous rendons à un belvédère pour y prendre le petit déjeuner
et attendre que les nuages se dissipent. Nous avons devant nous la Sierra Real,
la Cordillère Royale, qui part de La Paz en Bolivie et remonte vers le nord.
Elle compte plusieurs sommets de plus de 6000 m.
Comme
sur tout lieu où les touristes sont supposés s'arrêter, les femmes installent
leur boutique d'artisanat, le même artisanat depuis l'Equateur jusqu'au Sud
du Chili ! Nous n'avons jamais réussi à savoir où était la fabrique ; il semble
que les vendeurs ne le savent pas eux-mêmes...
L'une après l'autre, les femmes montent sur le chemin venant du village, un
sac ou un enfant sur le dos, poussant un âne chargé de toute la marchandise.
Les montagnes mettront longtemps à se dégager, ce qui nous permettra de sympathiser,
un grand moment étant pour elles la visite de « nusetra casa, pequena, pero
todo es acqui ! » (notre maison, petite, mais tout est là ).
Nous
quittons Cusco et la Vallée Sacrée et partons pour rejoindre ...
le Pacifique !