Arménie

19 septembre 2014

La sortie de Géorgie est beaucoup plus rapide que l'entrée ! Ici, pas de glissement de terrain, pas de file de voitures, pas de slaloms pour accéder aux guichets. L'entrée en Arménie est simple au point de vue formalité. Mais avant d'entrer dans le pays, il faut s'acquitter d'une taxe, pourquoi ? on ne sait pas. C'est bien organisé, il y a un distributeur d'argent à l'entrée et une banque pour changer et payer dans le bureau même, 20OOO D, 40 €, mais on ne peut rester que 14 jours (on ne sait pourquoi non plus, mais cela nous suffit).

Un petit rappel d'histoire nous permet d'en saisir la double horreur. Durant la première guerre mondiale, Lénine, déjà fort occupé par sa politique intérieure, a cédé la partie occidentale de l'Arménie à la Turquie, en échange d'une non-agression de la Turquie vers la Russie. L'Arménie, à cette époque, s'étendait jusqu'à la Syrie. Les turcs ont voulu éliminé ces chrétiens arméniens devenus turcs et ont commencé à déplacer les populations, exode au bout duquel se trouvait toujours les exterminations. Les pays occidentaux ont peu réagi au moment du génocide. Cela choque quelque peu ! Mais d'un autre côté, la guerre sévissait en Europe et les turcs cachaient aux éventuels observateurs les assassinats, ne laissant visible qu'un exode organisé. Je ne sais ce que montre de plus le musée, mais l'expo photo suffit pour comprendre le génocide et … baisser le moral devant la bêtise et la méchanceté humaines. Pourtant, c'est le troisième génocide que subit l'Arménie, le plus important, le plus radical. Du temps des tsars, deux « petits » génocides avaient déjà eu lieu dans le quart de siècle qui précédait.

Qu'ont donc fait les arméniens au monde pour qu'on veuille ainsi les éliminer ???

On s'apprête à partir mais il y a juste après la frontière aussi une assurance voiture à payer ; encore 20000 D, 40 € pour dix jours. Tout cela a un étrange goût de racket organisé... Mais tout le monde doit s'y plier, voyageurs comme les locaux. Nous pouvons enfin prendre la route... après avoir fait un nouveau retrait au distributeur !

Tout de suite, l'Arménie nous séduit. De hautes montagnes aux vallées profondes donnent un décor grandiose aux monastères perchés dans des petits villages qui semblent suspendus.

Le premier monastère que nous visitons, Akhpat, est un ensemble de bâtiments comprenant église, chapelle, réfectoire, bibliothèque, cave à vin,...

Nous sommes surpris par la tranquillité du lieu, bien qu'il y ait déjà plusieurs minibus de tourisme sur place. Mais il y a suffisamment d'espace pour ne pas se rencontrer. Ce qui est étrange, et se confirmera tout au long de nos visites en Arménie, c'est que ces endroits ne sont en général pas des lieux de culte. Il y règne pourtant une sérénité plus grandes que dans les églises de Géorgie.

Il y a beaucoup de touristes français en Arménie, alors qu'en Géorgie, ce sont plutôt les allemands...

Le jour même, nous redescendons dans la vallée pour remonter sur la montagne voisine où se trouve le monastère de Sanahin. Nous le visitons encore le soir avant la fermeture, puis reviendrons errer dans les jardins le lendemain matin puisque nous dormons devant le monastère, dans le village.
Nous discutons, en russe, avec une nonne qui nous parle du lieu. Il est amusant de lire sur les guides que l'on parle souvent français en Arménie. De notre côté, les seuls contacts ou presque que nous avons pu avoir en Géorgie et en Arménie se sont faits en russe, la seule langue étrangère connue.
Nous ne traînons pas dans nos visites puisque à peine descendus dans la vallée, nous remontons vers un autre village pour visiter l'église d'Odzun. En réfection, l'extérieur est un peu défiguré par les échafaudages. Le pope du village nous sert de guide et d'une voix monocorde nous explique : l'ancienne église du IV è siècle s'est effondrée ; pour la nouvelle église construite au VII è siècle on a utilisé à certains endroits des pierres de l'église précédente et la visite s'est limitée à nous montrer les anciennes pierres parmi les nouvelles. L'enthousiasme de ce guide nous fait penser que s'il devait animer un groupe, tous les touristes se seraient endormis profondément en moins d'une heure...
Nous partons vers le sud en direction du lac Sevan, une immense étendue d'eau au milieu du pays. Un barrage a été créé du temps des soviétiques ce qui a considérablement augmenté la surface de ce lac au départ naturel.

Cette visite nous a confirmé que nous préférons visiter les lieux sans guide, celui-ci noyant par trop de détails inutiles (il le faut, c'est son rôle) l'essentiel, c'est à dire le ressenti, ce qui pour nous est plus important que de connaître chaque personnage figurant sur un tableau ou chaque pierre rapportée (ce que de toutes façons nous aurons oublié aussitôt).

D'ailleurs nous ne vous ferons pas de description précise des lieux, ce qui risquerait d'être fort ennuyeyx. Ceux qui souhaitent plus de détails sur les monastères les trouveront facilement sur internet...

Nous nous arrêtons dans une ville pour notre premier repas arménien, mais, sans doute n'étions-nous pas dans le bon quartier, nous ne trouverons à manger qu'une pizza, bonne certes, mais on peut faire mieux pour l'exotisme... Nous espérons ensuite trouver un bon café turc et nous arrêtons dans un estaminet affichant « Café ». Nous demandons un turkich coffee et nous heurtons à un mur d'incompréhension, la serveuse perdant immédiatement son sourire... la bonne volonté est face à nous, c'est clair, mais turkich coffee on ne connaît pas. Après bien des explications, le visage rayonnant, la serveuse nous annonce « Mac coffee ? ». Pressés d'en finir, nous disons oui et nous nous retrouvons devant un grand verre de café au lait froid. Là aussi, comme couleur locale, on peut mieux faire... En fait, en Arménie, il ne fait pas bon parler de turc, même pour le café...
Nous quittons Erevan sous le soleil et prenons la route de la montagne, vers le Mont Aragats, 4090 m. Nous apprécions le ciel bleu au-dessus de nous et nous réjouissons de ce beau temps qui nous permettra peut-être d'admirer les glaciers dés ce soir et qui sait le Mont Ararat aussi... Nous montons assez vite car la pente est raide. La température baisse rapidement, devant nous le ciel se couvre de gros nuages noirs.
Nous découvrons alors le magnifique lac Sevan, bleu comme la méditerranée un jour de soleil. Mais impossible de s'arrêter au bord du lac car il n'y a aucun parking. Nous en trouvons enfin un à l'entrée de la presqu'île où se trouve le monastère de Sevan, très visité tant par les touristes arméniens qu'étrangers. La manœuvre effectuée par Klaus pour rejoindre le parking est difficile à expliquer, retenons seulement qu'au moment où il quitte la route principale pour couper la route secondaire, au loin des sirènes de police annoncent des véhicules « pressés », la voix transformée des appels de police résonne (grrrr grrrr). Nous ne savons pas que c'est pour nous et que nous devons dégager la route, et soudain nous nous trouvons entourés de véhicules de police et de VIP stoppés dans leur course par la manoeuvre de Klaus. Nous créons assurément un grand trouble dans leur voyage vers le monastère, habitués qu'ils sont à voir la route se dégager devant eux ; quant à nous, nous sommes quelque peu perturbés par tous ces girophares autour de nous ! Puis, d'une voiture nous entendons : « Hello ! How are you ? »
A Erevan, nous ne faisons que traverser la ville pour visiter le musée du génocide. Pas de chance ! Le musée est en réfection ; seule la partie exposition de documents est ouverte. Cela nous suffit pour comprendre ce que fut ce génocide et surtout l'état d'esprit des turcs à cette époque.
Nous ne nous arrêtons pas à Sevan mais passons la nuit près d'un petit monastère qui domine le lac, Ansvakar. Nous le visitons le soir. Nous entendons le vent violent à l'extérieur qui résonne étrangement dans ces vieux murs ; une petite vitre mal fixée vibre dans le vent émettant un étrange bruit de chaînes... Monastère hanté ? La nuit est finalement calme à part quelques jeunes venus boire une bière en regardant le lac, tout en écoutant une musique émanant sans douceur de leur voiture...
Le lendemain, aucun fantôme n'étant finalement venu nous tirer par les pieds, nous admirons le lever de soleil sur le lac et le monastère. Les barques des pêcheurs se balancent sur l'eau rougie par le soleil levant. C'est calme, silencieux, magnifique...
Nous nous apprêtons de partir quand un cycliste vient nous voir. C'est Thomas, de Gap, qui nous rend visite « en voisin ». A part Cédric et Moritz dans l'Altaï, Thomas est le premier cycliste que nous rencontrons au cours de notre voyage. Il s'en étonne car lui a en rencontré beaucoup ! Nous en rencontrerons aussi énormément par la suite. Thomas n'est pas pressé, nous non plus. Nous prenons le temps de discuter. Il fait un voyage de deux mois depuis Erzurum dans l'est de la Turquie, jusqu'à Erzurum en passant par la Géorgie et l'Arménie. Il nous parle d'un suisse avec qui il a fait un bout de chemin.
Nous quittons Thomas et roulons depuis une ou deux heures quand nous voyons devant nous un cycliste avec un drapeau suisse. Nous nous arrêtons près de lui. « Vous connaissez Thomas ? » Son visage s'éclaire. « Oui, je le guette, il doit être devant moi ! » « Et non, il est derrière, on vient de le quitter. »
Oliver est un garçon assez exceptionnel, jeune, toujours souriant, heureux de la vie. Un matin, il a pris son vélo pour aller dire bonjour à sa sœur et il est parti ... à Singapour ! (bon, ça c'est mon roman...) Mais il est vrai qu'il part à Singapour où habite sa sœur. Entre temps, il aura traversé l'Asie Centrale et la Chine, entre autres. Il devrait être sur la Route du Pamir, à plus de 4000 mètres d'altitude, en décembre. Nous, nous l'avions faite début octobre. Nous te souhaitons bonne chance, Oliver, et bonne route jusqu'à Singapour !
En fin d'après-midi, nous arrivons au monastère de Tatev. Il fut fondé au IVè siècle, comme la plupart des monastères en Arménie ; l'adjonction de fortifications par la suite va le transformer en véritable forteresse. L'ensemble architectural est fantastique, tout comme le décor où il est placé.

Pour y accéder, il faut d'abord passer un col à 2400 m, puis on descend d'un coup sur 1000m pour remonter immédiatement sur 5OOm. Depuis là, on peut rejoindre directement l'Iran sans revenir en arrière.

Un téléphérique très long permet de passer directement du col au monastère.

Je voulais voir ce monastère le soir venu car il ne fermait pas de la nuit. Je pars avec ma lampe frontale, sage précaution (nous sommes le 13 septembre, certains comprendront cette précision, et j'ai un cierge à allumer, seule dans le silence) . Il fait une nuit sans lune et de rares lampadaires éclairent jusqu'à l'entrée du site puis plus rien, le noir complet.
Devant l'entrée, sur la route, un grand camping-car est garé dans la forte pente. Un français. Je dis au conducteur qu'un peu plus haut il trouvera un parking horizontal. Mais ce n'est pas la peine il redescend tout de suite. Je ne comprends pas bien... il est monté jusqu'ici, de nuit, sur cette route peu facile, avec un grand véhicule de plus, il ne voit rien du site puisqu'il fait nuit, et il redescend dans la foulée... Il me dit aussi que l'église est peu éclairée, seulement par quelques bougies et que ma frontale me sera bien utile.
Dans la nuit noire, seule avec mon petit faisceau lumineux, je n'en mène pas large... Ces vieilles pierres font un peu froid dans le dos, mais quand j'arrive à l'église, je la trouve éclairée de tous ses lustres (ce qui n'est quand même pas beaucoup mais plus que les bougies !). Je n'y suis pas seule non plus. Une étrange cérémonie semble s'y dérouler que je ne comprends pas d'emblée.
Le pope au chapeau pointu est dans le chœur et lit un texte. Un prêtre et son servant lui donnent la réponse. Quelques femmes à genoux prient avec eux. Dans l'église, de la porte vers le chœur, quatre jeunes filles de chaque côté, revêtues d'une longue robe bleue, le même tissu que celui qui habille l'autel, font une haie d'honneur jusqu'à la porte. Je comprends tout de suite que ce n'est pas pour moi (!) et m'esquive dans un petit coin. D'autres jeunes hommes et jeunes filles sont là aussi. Tout le monde est gai et ne se préoccupe guère de l'office. Certains ont des appareils photos ou des caméras, parfois sur trépied. Je me demande vraiment ce qui se prépare.
Quelqu'un entre dans l'église, dit quelques mots, les jeunes filles rectifient l'alignement, le pope et le prêtre se tournent vers la porte. Main dans la main, deux jeunes en jeans entrent dans l'église. Ils regardent, sont surpris, rient. Les mariés ! Apparemment c'est un jeune du village qui vient se marier ici. Tout le monde le connaît, le pope les embrasse chaleureusement, on rie, le bonheur d'un mariage simple, sans robe de mariée, sans chichis. Cela est émouvant dans cette ambiance de monastère arménien. En sortant de l'église, la cour est totalement noire mais une petite grotte est éclairée par plein de toutes petites lumières à la lueur desquelles brillent verres et bouteilles.
Le lendemain, en revenant vers Erevan, nous retrouvons Oliver arrêté au bord de la route en compagnie d'arméniens, vendeurs de pommes de terre. Oliver nous dit avec son habituel sourire que ces gens sont trop gentils, qu'ils le font manger (apparemment plus qu'il ne voudrait). Nous lui donnons les infos pour monter à Tatev, dénivelé, fontaines, … que nous avions notées au cas où nous retrouverions nos cyclistes sur le chemin. Puis il s'en va vers Singapour, en passant par Tatev, puis l'Iran toute proche. Courageux petit bonhomme !
L'Arménie est un pays montagneux et on ne fait que monter et descendre (idéal pour les cyclistes !). De plus, les monastères sont toujours assez hauts dans la montagne. Notre prochaine étape est Noravank. Pour y accéder, on emprunte une gorge étroite ; des falaises rouges apparaissent alors, merveilleux en fin d'après-midi ! Face aux falaises se dresse le monastère. Nous le visitons le jour même et passons la nuit sur place dans ce cadre magique et totalement silencieux.
Au petit matin, le garde nous fait signe et nous voyons derrière le monastère un groupe de bouquetins, femelles et jeunes, et même les mâles, ce qui est assez rare (en général, ils restent à part). Ils broutent là, puis s'élancent gracieusement dans les rochers vers le haut de la montagne.
Le monastère est constitué d'une église principale et de plusieurs petites chapelles. Sur une tombe est gravé un lion en train de dormir, ce qui signifie que là repose un vaillant guerrier. D'après le lion, le guerrier ne devait pas être très méchant ! Le monastère est quasi désert lorsque nous y retournons au matin . Noravank sera pour nous le plus beau monastère que nous ayons visité, avec Tatev.
Sur le chemin vers Erevan, nous nous arrêtons au monastère de Khor Virap. Il est situé près du village d'Ararat et au pied du même mont. Mais le Mont Ararat est maintenant en Turquie dont la frontière n'est qu'à 1 km du monastère. Au-delà des murs s'étire la ligne de barbelé marquant la zone « terrain militaire interdite » où patrouillent des soldats en armes.
Le Mont Ararat est une grande perte pour le peuple arménien qui descendrait de l'arrière petit-fils de Noé. On dit que des fragments de bois seraient encore visibles dans les glaces de sommet ; sans doute une légende. De mon côté, je regrette que Noé n'ait pas oublié dans son arche les couples des insectes piquants. Personne ne lui en aurait voulu ! ... sauf les grenouilles peut-être.
Nous rencontrons un nouveau cycliste, Bernhard, allemand. Discussions, café, photos et Bernhard s'en va. Klaus s'enferme dans le fourgon pour prendre sa douche pendant que je vais plus loin faire des films. Une demi-heure plus tard, Bernhard revient, ravi de nous voir encore là. Il a oublié son appareil photo et pense que nous l'attendions pour lui donner.

Mais ... nous n'avons pas vu son appareil. Sans doute a-t-il été pris par quelqu'un qui passait par là alors que j'étais plus loin. La détresse de Bernhard est compréhensible ; ce sont 800 photos prises pendant son voyage qui disparaissent. Petite consolation, Klaus lui prête un petit appareil pour finir son voyage. Espérons qu'il aura fait en Iran de jolies photos !

Ci-dessous, gravures et statue sur les tombes dans un cimetière arménien

Il se met à pleuvoir, et nous montons toujours ; nous sommes déjà à 2700 m et encore à 7 km de notre but. La pluie tombe beaucoup plus fort légèrement mélangée à de la neige. Bientôt ce sont de gros grêlons qui crépitent sur le pare-brise et le sol blanchit à vue d’œil. Nous montons dans une véritable tempête à présent. Les éclairs éclairent le ciel, le tonnerre gronde. Nous voyons quelques bâtiments, tout proches maintenant. Arrivés au parking, devant l'hôtel-restaurant à 3200m, un homme est là habillé d'un gros anorak et nous indique comment nous garer. Quand je descends pour aider klaus à la manœuvre, le contraste vaut la peine ! Je suis habillée en chemisette, avec les vêtements les plus légers que je possède. Il faut dire que deux heures plus tôt, nous transpirions à grosses gouttes ! Profitant d'une courte accalmie, nous passons à l'arrière du fourgon pour nous retrouver bien au chaud.

Le lendemain, la neige a déjà un peu fondu et nous allons faire une petite ballade vers le sommet.

Puis nous redescendons vers la vallée dans l'après-midi alors que de lourds nuages noirs recommencent à se former.

Notre dernière étape en Arménie est Gumry. Le 7 décembre 1988, peu avant midi, Gumry allait en quelques instants sombrer dans l'horreur. Un terrible séisme a secoué la ville, tuant 25 000 personnes, en blessant 140 000. Il n'y a que 26 ans de cela et tous les habitants que nous voyons autour de nous ont peut-être perdu un proche dans cette catastrophe. La grande église de St All Saviors a été particulièrement détruite et un panneau la montre avant et après le tremblement de terre. Devant l'église actuellement en cours de reconstruction un monument à la mémoire des victimes a été érigé.
Deux hommes de 70 ans environ sont là et discutent. L'un explique à l'autre le monument et sans doute les différents moments du séisme, puis sa voix se brise ; il pleure. L'autre lui passe le bras autour des épaules et tente de le consoler en l'emmenant vers la voiture.
Nous avons vu d'autres villes touchées récemment par des séismes, Pisco au Pérou avec le clocher de son église encore tout branlant, lui qui s'était effondré sur les fidèles en pleine messe ; Conception, au Chili, où nous sommes arrivés six mois après le séisme et où plus aucun signe de cette catastrophe ne subsistait, sauf.... un immeuble d'un quinzaine d'étages couché de tout son long. Il n'y avait pas eu beaucoup de victimes non plus.
A Gumry, il y a autre chose, peut-être cette volonté de tourner la page, preuve en est les immeubles et squares modernes autour de l'église et la vie dans la ville ; mais aussi un refus d'oublier ce que fut ce 7 décembre comme la présence de ces clochetons de pierre au pied d'une autre église presque épargnée (si ce ne sont les clochetons tombés). Gumry est une ville qui nous a beaucoup émus....
Quelques dizaines de km plus loin, nous repassons la frontière vers la Géorgie. Il n'y a aucun passage frontalier entre l'Arménie et la Turquie, preuve que les relations entre ces deux pays ne sont toujours pas des meilleures. Nous quitterons le pays après avoir acquitté une nouvelle taxe de 10 000 D (20€) !
Si vous ne connaissez rien de l'Arménie, nous vous conseillons de lire au préalable l'article Généralités dans le menu Arménie.
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