Géorgie
24 septembre 2014
Pour rejoindre la Turquie, il nous faut
revenir en Géorgie car les relations entre Arménie et Turquie sont assez tendues
et il n'y a aucune frontière ouverte entre ces deux pays.
Sous le soleil du lendemain, nous attaquons
la visite de Varzia. Creusé dans la montagne, le monastère est constitué d'une
quantité de grottes plus ou moins profondes.
L'église superbe est décorée de fresques.
Sur
notre trajet se trouve Vardzia, un monastère troglodyte semblable à la ville
de Uplistikhe près de Gori. Nous arrivons le soir par une pluie battante et
passons d'abord à côté du château de Khertvisi qui, dans cette brume, a une
allure quelque peu fantomatique.
Aujourd'hui,
quelques moines habitent encore une partie des grottes qui sont interdites au
public.
Des
escaliers taillés dans le roc relient les différents étages.
Le parcours touristique est sécurisé par les barrières.
Par contre, nous avons vu de jeunes moines dévaler la pente à
toute allure sur des chemins et escaliers vertigineux, sans barrière
de sécurité bien sûr.
Nous
repassons par le château de Khertvisi qui est sous le soleil beaucoup plus accueillant.
Mais
la pluie reprend dans l'après-midi et nous nous arrêtons pour la nuit, tout
à fait par hasard, à Akhaltsikhe. La citadelle impressionnante, perchée sur
la colline, est visible de loin. Ce sera notre but pour la nuit.
La
visite le lendemain tôt le matin, avec très peu de visiteurs, nous replonge
dans l'ambiance des châteaux d'autrefois avec les magnifiques jardins agrémentés
de fontaines, de bassins, de kiosques, le tout entretenu par une armée de jardiniers,
le donjon sur 5 étages, avec un escalier très doux à monter (rare dans les châteaux!)
et au sommet un panorama époustouflant à 360°.
A
présent, il nous faut partir vers Batumi, au bord de la mer Noire à quelques
km de la frontière turque. Au fur et à mesure que nous roulons, la route devient
de plus en plus étroite, plus mauvaise aussi. Il pleut toujours très fort. Pas
grand monde sur la route devenue piste. Nous pensons nous être trompés de chemin.
Puis
soudain des voitures arrivent, VIP avec gyrophares, mercédés essentiellement
comme toujours en Géorgie, des camions, des 4X4,... Nous comprenons que nous
sommes sur la bonne piste. Mais quelle piste !!! A moins de 20 km/h en moyenne,
nous battons nos records mongols ! Nous montons vers un col où se trouve un
petit village.
Un brouillard noient ces maisons de bois,
plus ou moins sur pilotis. Cet endroit doit être délicieux en été, lorsqu'il
fait beau et chaud, mais nous, nous sommes plutôt pressés de trouver le soleil
espéré en bord de mer.
Dans ce village, pour la distribution
d'eau, à chacun son tuyau...
De
l'autre côté du col, la piste se poursuit, traverse quelques pistes de ski et
une station de ski toute neuve, pas encore en service. Le paysage est très joli
et le brouillard lui donne un cachet particulier. Sur la route, beaucoup de
pierres, de boue. La rivière est brune et charrie quantité de déchets végétaux.
A rouler si doucement, nous étions encore loin de la mer quand le soleil commençait
à descendre vers l'horizon.
Le
lendemain matin, nous arrivons enfin à Batumi, sous le soleil et même une douce
température. La ville se modernise, toutes sortes de constructions nouvelles
dans un style hétéroclite se côtoient.
La
ville a créé d'agréables jardins qui conduisent au bord de mer. Plage de galets,
mais on se fait bronzer sur les chaises longues et certains se baignent. Il
me tarde de trouver une plage où jeter l'ancre pour aller enfin me tremper dans
cette mer que j'attends depuis la Mongolie !
Nous
la trouverons à Gonio, juste à la frontière turque. Nous nous garons sur la
plage même, derrière une petite digue. La mer est d'huile mais il est trop tard
pour se baigner car la nuit tombe après nous avoir montré un superbe coucher
de soleil sur la mer.
Le
lendemain, baignade... Si on hésite en entrant dans l'eau, ce n'est pas à cause
de la température de la mer, mais des galets qui font mal aux pieds. On entre
dans l'eau sans le moindre frisson ; l'eau est douce, à peine salée ; elle est
claire, il n'y a pas de méduse. Idéal ! J'en profite largement. Quand j'entre
dans l'eau pour la troisième fois, après quelques brasses ma main heurte quelque
chose. Pop ! Une méduse de 40 cm de diamètre environ. Je sors de l'eau en vitesse,
surprise de voir que les autres baigneurs ne voient rien. Moi j'en vois trois
assez proches l'une de l'autre. Décidément, le paradis n'existe pas ! Pas sur
terre en tous cas...
Le soir, les loueurs de chaises longues
tirent celles-ci un peu plus loin que d'habitude sur la plage ; l'un d'eux y pose
même un gros morceau de bois. Quelques heures plus tard, nous saurons pourquoi.
Le vent commencer à souffler, de plus en plus fort. Le fourgon danse un peu
(nous commençons à avoir l'habitude !) et le bruit des vagues enfle. Éclairs,
tonnerre, pluie, le ciel donne tout ce qu'il peut. Un coup d'oeil vers la
mer m'angoisse passablement. La mer d'huile s'est transformée en une véritable
furie. Les vagues se retournent en rugissant, et ce à une cinquantaine de
mètres de notre fourgon. Je m'inquiète. Klaus, très tranquille, me dit que
nous sommes au même niveau que les chaises longues, que le loueur sait la
limite, qu'il n'y a rien à craindre. Il a raison, c'est sûr, mais au fond
de moi, un rien d'orgueil me fait penser que ma vie vaut peut-être un peu
plus que celle d'une chaise longue...
Ci-dessous, la mer vue du fourgon...
Le
lendemain, la tempête continue. On nous avait dit qu'il y en avait déjà eu une
cinq jours plus tôt, c'était la veille de notre passage en montagne, d'où la
boue et les pierres sur la route. Pour nous, les vacances en mer Noire sont
terminées, on ne pourra plus aller se baigner. Alors on reprend la route et
on se trouve tout de suite en Turquie. Nous longeons la côte turque où
la mer est toujours aussi déchaînée. Cela semble exceptionnel quand on voit
le nombre de locaux qui contemplent les vagues et prennent des photos.
Nous
comptions nous rendre à Trabzon, mais la pluie ne nous permettrait guère de
visiter la ville et décidons de quitter la mer pour rejoindre plein sud notre
prochain objectif : le Nemrut Dagi.