Russie

4 septembre 2014

18 août 2014. En Russie, nous retrouvons avec plaisir les bonnes routes goudronnées . Le premier soir, nous nous arrêtons à Kosh Agash, au cœur de l'Altaï russe et entreprenons dés le lendemain lessive et grand nettoyage du fourgon. Ce n'est pas un luxe ! La poussière des pistes s'est infiltrée partout, le tableau de bord en est recouvert d'une épaisse couche et tout l'arrière du véhicule aussi. Petit à petit notre fourgon reprend ses couleurs accueillantes et propres.

N'ayant pas d'aspirateur à notre disposition, nous devrons attendre le retour en France pour un nettoyage plus approfondi des armoires. Mais c'est déjà bien de ne plus toujours respirer la poussière. Fini les yeux rouges et brûlants à cause du vent, de la poussière et du soleil conjugués !
Les jours suivants, nous ne nous pressons pas et profitons des magnifiques montagnes de l'Altaï dont seuls les glaciers restent enneigés. La pente sur laquelle la glace est accrochée est extrêmement raide, ce qui est inconnu dans les Alpes. Le vent qui souffle par rafales nous dit que là-haut, ce ne doit pas toujours être bien accueillant...

Les paysans préparent l'hiver et stockent de grandes quantités de foin.

Il y a plus de touristes russes qu'en mai et beaucoup font pique nique et camping sauvage, ce dont ils raffolent.

Nous continuons nos chemins respectifs après avoir échangé quelques infos. Bien sympas ces petits gars ! (en plus Cédric ressemblait beaucoup à notre Nico!)

C'est amusant de voir que c'est un peu plus loin que nous avions rencontré en 2009 Philippe et Colette, près de Biisk (voir Asie 2009).

Nous rencontrons Moritz et Cédric, deux cyclistes allemands qui se rendent en Mongolie. Ce sont les premiers cyclistes que nous rencontrons dans ce voyage. Ils sont passés par la Géorgie et voulaient se rendre en Russie mais ont dû rebrousser chemin car la route était fermée à cause d'une avalanche et c'est précisément par cette route que nous devons sortir de Russie.

La traversée de l'Oural est plus jolie qu'au nord et les cols sont plus hauts aussi, presque 800 mètres. Les bouleaux font de plus en plus place aux conifères. En fait, on se croirait dans les Vosges, la pluie y compris ! Les lacs qui bordaient la route en avril et que nous prenions pour des inondations dues au dégel n'ont pas totalement disparus.

Ci-contre, totalement inoffensif, un papillon de nuit sur notre pneu

Petit à petit, nous arrivons dans la plaine de Barnaul. Puis c'est Novosibirsk, Omsk ; les mêmes bouleaux, avec des feuilles cette fois. Nous avons l'impression de refaire le trajet de mai, mais à rebrousse-poil. A Omsk, nous changeons de route et prenons plus au sud par Tcheliabinsk, Oufa puis Samara.
La Russie est une immense plaine où s'étendent des marais bien habités comme nous le remarquons à chaque arrêt hors des villes. En quelques secondes des armées de moustiques et de taons arrivent pour nous souhaiter la bienvenue (hypocrites ! je suis sûre qu'ils ont une autre idée derrière la tête !)
Nous arrivons en fin d'après-midi à Samara. Enfin, on ne sait plus trop car à Samara on recule les montres de deux heures d'un coup. La route a été assez pénible vers la fin ; beaucoup de travaux, déviations sur des pistes très défoncées dans un véritable ruban de gros poids lourds. Quelques conducteurs sont accompagnés dans leur trajet, très peu. Je regardais une jeune femme ballottée en tous sens dans un camion et je me demandais quel plaisir elle pouvait avoir dans de tels voyages. Mais peut-être qu'en me voyant, elle s'est posée la même question...
Dans les plaines, avant et après l'Oural, ce sont aussi des champs qui s'étendent à l'infini. C'est la période des moissons et de gigantesques moissonneuses s'élancent côte à côte sur le blé doré.
Samara était pour moi synonyme de ville du soleil tout comme Ekaterinbourg était ville sinistre. Pour l'une comme pour l'autre, je me suis trompée... Les villes homonymes de Samara, en Irak et au grand sud marocain, dans l'ex Sahara espagnol (Smara), sont bel et bien des villes chaudes, des villes du Sahara. Notre Samara russe était plutôt fraîche sous un ciel orageux déversant de-ci de-là quelques averses.
Nous cherchons tout de suite un endroit pour passer la nuit sans aller au centre ville vers lequel le trafic est intense. Nous essayons d'arriver sur une plage de la Volga mais l'accès est difficile. Nous nous rabattons sur un parking gardé. Le garde est très aimable ; nous lui demandons où nous pouvons trouver de l'eau. Il comprend que nous voulons une douche. Un peu plus tard, il vient nous trouver et nous parle, nous parle, ... nous comprenons qu'il est question de sa femme, de douche, d'invitation. Il nous emmène chez lui où sa femme nous accueille chaleureusement. Nous nous retrouvons vite dans la salle de bain pour une bonne douche à la suite de laquelle on nous sert une petite collation. L'intérieur de l'appartement est coquet, la dame charmante. Elle aussi parle beaucoup et vite, et il n'est pas très facile de la comprendre.

Qu'importe ! Quand je me lance moi-même dans de grandes explications, en russe bien sûr, la carence du vocabulaire compensée par des gestes qui se voudraient explicites, Tatiana me dit aussi qu'elle a compris … un peu (tchout tchout ! ). Elle et son mari ont travaillé 30 ans à Magadan pour la construction d'un grand barrage. Magadan, c'est le bout du monde, du moins de la Sibérie, au nord de Vladivostock (plus Sibérie, tu meurs!).

Comme vous le savez déjà, en Russie, on ne rit pas sur les photos ! (en France, on peut...)

Samara est une ville d'un charme particulier. Tout est disparate. Les vieilles maisons de bois parfois croulantes sont au milieu d'immeubles récents. D'anciennes et riches demeures affichent des façades lépreuses à qui les décorations et fioritures ne parviennent pas à rendre leur charme révolu. Parfois, une des maisons, restaurée, ressemble à une bonbonnière avec ses couleurs pastels vert ou rose.
Tout est mélangé, il n'y a aucun style propre. Nous avons vu un restaurant « Frau Müller », une sorte de mini Neuschwanstein perdu dans une zone d'immeubles qui ont été modernes il y a quelques décennies déjà. La zone piétonne, propre, restaurée, est agréable, semblable à toute zone piétonne de n'importe quelle ville du monde. Nous y trouvons un restau argentin qui nous fera oublier le manque de viande en Mongolie. Notre estomac a été comblé! notre porte-monnaie considérablement allégé...

Et puis, il y a la Volga, fleuve immense qui côtoie le centre ville. Ses plages de sable fin, ses îles et son trafic fluvial intense, là semble être l'âme de la ville.

Au centre ville se tient un petit marché où s'alignent les boutiques de poisson, séché, salé et congelé essentiellement (on trouve peu de poissons frais en Russie), miel sous toutes ses formes, légumes et fruits.

Et puis, sur une petite table, ce vieil homme qui vend ses poupées russes au milieu de divers objets de bois, cuillères, louches. Il les démonte et les remonte avec amour, et même si la finition de la peinture n'est pas extra, ses matriochkas sont quand même bien jolies !
Sur la place, un accordéoniste joue un air pour un vieil homme penché vers lui, un sourire mélancolique sur les lèvres. Plus tard, se sera une petite fille qu'il fera danser sous l’œil attendri des parents. Un peu plus loin, un vieil homme joue du trombone, lisant avec soin ses partitions. Il joue bien, chaque pause et silence est respecté mais ... quand un trombone joue seul, les pauses et silences tombent un peu dans le vide. Sans orchestre autour, c'est bizarre un trombone...

Que racontent-ils qui impressionnent tant les passants ? De quelle guerre parlent-ils ? Sans doute d'une guerre qu'ils ont faite et dont personne ne voulait.

Comme toutes les guerres.

Ailleurs, un orchestre joue, la sono un peu trop forte. Ce sont quatre militaires de 35-40 ans. Nous ne comprenons pas les paroles, mais elles se lisent sur les visages des gens qui les écoutent, de loin, un peu comme si les approcher, ce serait trop encore. Plus à l'écart encore, un homme d'une soixantaine d'années écoute, les yeux mouillés de larmes ; les visages sont attentifs et tendus dans une sorte de tristesse, jeunes et vieux confondus. Le visage des chanteurs est douloureux.
Nous quittons Samara, une grande ville de plus d'un million d'habitants, qui a dû être si belle, il y a bien longtemps déjà lorsque ses maisons étaient encore neuves et riches... et où Tatiana et son mari nous ont réservé un si bon accueil !
Nous contournons Volgograd, anciennement Stalingrad, une ville entièrement détruite lors de la deuxième guerre mondiale, une ville qui n'en finit pas de s'étendre sur les rives d'une Volga devenue presque une mer.
Tout au long de la route, les vendeurs de fruits et légumes proposent leurs productions. Tomates, melons de différentes sortes, pastèques, aubergines, poivrons, ail, oignons , pommes de terre, … puis miel, lait ; cela n'en finit pas ; après Elista, ce seront essentiellement tomates et poivrons mais dans de telles quantités ! L'un après l'autre, les producteurs ont sur leur chariot des dizaines de caisses de 20 ou 30 kg de légumes.
Le bord de route est comme une sorte de halle où viennent s’approvisionner les vendeurs en gros pour les redistribuer vers ceux du marché. Les prix sont extrêmement bas ! Nous ne prenons pas de grosses quantités (le minimum serait un seau de 20litres...) et nous avons le prix fort, 20 ou 30 roubles le kg soit 40 à 60 cents !
En 2009, lorsque nous étions arrivés à Elista, nous n'avons pas très bien compris où nous étions. Les habitants sont mongols et toute la ville présente des monuments bouddhistes, statues de dragons ou de lamas, portails en pagode. Depuis, Katia, dont les grands-parents sont originaires d'Elista, nous a permis d'éclaircir ce mystère.
Elista est la capitale de la République autonome de Kalmoutie. A l'origine, les kalmouks habitaient l'est de la Mongolie et appartenaient au groupe des Oïrats. Au XVIè siècle, ils adoptent le bouddhisme, puis migrent vers Omsk, puis, au début du XVIIIè , siècle vers l'actuelle Kalmoutie . Un grand état kalmouk se développe des deux côtés de la mer Caspienne, mais il subit tant de pressions du côté kazakh d'une part, des colons russes d'autre part, que les kalmouks décident de repartir vers leur pays d'origine, la Mongolie.
Seul un tout petit groupe reste en Kalmoutie. Les autres vont être décimés sur le chemin par les maladies et les attaques kazakhes et n'arriveront jamais en Mongolie. Les actuels kalmouks sont les descendants du petit groupe resté sur place.
Un grand temple bouddhiste a été inauguré en 2005 par le Dalaï-lama. C'est le plus grand temple bouddhiste d'Europe. En fait, beaucoup de superlatifs s'appliquent à ce temple, la plus haute statue de Bouddha, les plus grands moulins à prières,… et il semble que chaque superlatif diminue un peu l'attrait de ce temple. Pour nous il est trop immense ! Nous n'avons jamais vu de temple bouddhiste si haut à l'intérieur (il y a des galeries sur 4 étages donc une hauteur énorme dans le temple) et le temple paraît très vide.
Les finitions extérieures du temple en tôle pressée, n'ont rien à voir avec les délicates céramiques et peintures des anciens temples en Mongolie ou le magnifique temple d'Oulan Ude en Russie ( voir article : vacances au Baïkal)
Lors de l'office auquel nous avons assisté, il ne se dégageait guère de spiritualité ; tout paraît surfait. Ce temple est pour nous une curiosité, rien, de plus. Mais peut-être n'avons-nous pas tout compris...
Nous entamons notre dernière grande étape avant la frontière mais ici, les étapes sont de 1000 km . Après quelques centaines de km dans une steppe jaunie, le paysage devient plus vallonné. Nous arrivons au pays des eaux thermales ; le Caucase étant d'origine volcanique (qui depuis Sotchi ignore encore le cratère de l'Elbrus?), les sources d'eaux chaudes sont très nombreuses, donc aussi les villes thermales. L'une d'elles a d'ailleurs un nom des plus évocateurs : Mineralieni Vadi ( Les Eaux Minérales).
Dernière ville avant la frontière, Vladikavkaz porte bien son nom. Tout comme Vladivostock signifie ville de l'est (vostock = est), Vladikavkaz est la ville de ? de ?.... du Caucase bien sûr ! Il apparaît d'ailleurs en toile de fond, assez discret c'est vrai dans toute cette brume. Et pourtant, pas très loin, ce sont des sommets de plus de 5000 mètres qui devraient se dessiner !
Avant de quitter la Russie, nous prenons un dernier verre de Kvac. Le kvac, la boisson nationale russe, version non alcoolisée ( la vodka étant l'autre version bien sûr). On en trouve partout pour un prix dérisoire ! Le tonneau aux couleurs jaunes et rouges est très reconnaissable dans la région d'Irkoutsk et aussi dans certains pays d'Asie Centrale..

Cette région au climat plus clément est très habitée et les villes se succèdent. Nous devinons par-ci par-là les cônes d'anciens volcans derrière un voile de brume.

Mais cette région du Caucase où semble régner la joie de vivre a été déchirée par les guerres il n'y a pas si longtemps.

Nous passons à moins de 100km de Grozni et entrons peu après en Osétie du nord, république autonome de Russie. De nombreux policiers armés stationnent à cette « frontière ». Ensuite, les véhicules de police seront très nombreux en bord de route, même s'ils sont plus occupés à discuter entre eux qu'à surveiller la circulation. (En 2008, il y a eu une guerre entre Géorgie et Russie à propos, entre autre,de l'Osétie du sud.)
On le déguste au verre ou on l'achète à la pompe dans des bouteilles de 1 à 3 litres. Pour vous éviter une moue de dégoût, nous passerons sous silence son mode de fabrication. Sachez seulement que c'est bon et rafraîchissant. Nous en consommons volontiers.

Voici le récit de notre passage en Géorgie ; ne pouvant pas prendre de photos à la frontière, nous agrémenterons notre récit de quelques photos de Vladikavkaz et Elista.

L'arrivée à la frontière... Déjà, 30km avant, une longue file de camions est garée en bord de route, arrêtés par un policier, puis plus rien. Nous continuons jusqu'à une nouvelle file de camions. Nous la dépassons comme toujours pour nous trouver derrière la file de voitures. Sur une file, et bientôt sur deux. On se serre un peu. Statu quo, plus rien n'avance. Quelques resquilleurs, plus malins que les autres (ils sont nombreux en Russie!) dépassent tout le monde et se font arrêter par un policier placé à un endroit stratégique. Ils auront du mal à réintégrer la file. On attend.

En résumé, nous aurons mis 17 jours pour parcourir les 5000 km qui séparent l'Altaï du Caucase. l'Altaï a plusieurs sommets dépassant les 4000m, le Caucase les 5000m. Au milieu, c'est l'Oural avec un point culminant à 1800m. Et puis le reste, l'immense plaine de Russie, peu peuplée en Sibérie à l'exception des grandes villes de 1 million d'habitants tous les 400 km, de plus en plus peuplée en Europe et vers le sud. A Novosibirsk, nous avons vu l'Ob, un fleuve si large que les habitants l'appellent la mer d'Ob ; à Samara, c'est la Volga, tout aussi large, à 60 m d'altitude, qui va se jeter dans la mer Caspienne à plus d'un millier de km de là, et la Volga se permettra en plus de faire de nombreux méandres.

Au bout d'une heure, j'avise une boutique et reviens avec deux cuisses de poulet rôti et du pain. Nous mangeons vite parce que si la file avance d'un coup, nous ne devons pas arriver au bureau de douane une cuisse de poulet à la main. Mais il ne fallait pas s'inquiéter ! Au bout de deux heures, nous n'avons avancé que de quelques dizaines de mètres. Trois heures après notre arrivée, nous faisons enfin les formalités russes, assez rapidement pour une fois. La Géorgie ne sera pas un problème, Patrick et Marie (que nous avions retrouvé dans le désert de Gobi) nous ont écrit que les formalités se font en deux minutes sans même descendre de voiture.

Il faut dire que la mer Caspienne est à 30 ou 40m en-dessous du niveau de la mer. Le peu de dénivelé de l'Ob et de la Volga est largement compensé par les tonnes d'eau qui font tourner les turbines à chaque barrage.

Comme paysage nous avons eu en Sibérie des forêts de bouleaux à n'en plus finir, puis des conifères dans l'Oural et enfin de grandes étendues d'herbe jaune, avec parfois d'immenses champs de céréales.

Klaus essaie de passer de travers entre deux camions pour libérer la route et provoque un concert de klaxons de la part des chauffeurs avec certains signes (internationaux!) comme quoi on est un peu dingue. Mais ce n'était que le début...

L'approche au poste frontière se fait sur 8 à 10 voies, mais pas sur des files alignées, non, de tous les côtés on essaie de vous piquer la place. Certains râlent, certains rient...

Les 10 files se réduisent peu à peu. A proximité du passage pour la douane, elles ne sont plus que 6, mais... il n'y a entrée que pour un véhicule à la fois ! Alors on se pousse de plus en plus, les pieds ne quittent plus embrayage et accélérateur, les moteurs tournent sans arrêt, sauf celles des importateurs de vieilles bagnoles russes qui calent de manière impromptue mais dont les chauffeurs ne se laisseront pas piquer leur place pour autant. Par chance, peu avant notre arrivée au goulot de la douane, un deuxième passage s'est ouvert ! Quelques files se sont immédiatement détournées.
Le problème, c'est que personne ne sait au juste où il faut arriver ! Donc on se pousse les uns les autres sans savoir pourquoi. Gare à l'endormi qui n'a pas démarré tout de suite, il a immédiatement une voiture qui lui barre la route ! Le top, ce sont les camions ! Les policiers (pas d'accord entre eux d'ailleurs, ce qui accentue le désordre)font passer les camions sur la gauche. Pourquoi ????? leur entrée à la douane se fait par la droite ! Alors, après, ils traversent tant bien que mal les 10 files de véhicules (qui ne veulent pas les laisser passer) pour rejoindre le parking de droite.
Nous nous trouvons sur la voie de gauche, suivis de toute une file de voitures, avec, venant en sens inverse, une voiture ; militaire ? Police ? Douane ? Nous ne connaissons rien de la Géorgie, nous n'y sommes même pas encore entrés ! L'individu descend de sa voiture et se met à crier après nous. Il crie ! Crie ! Et crie toujours ! Il nous fait signe de reculer ; difficile avec des dizaines de voitures qui se pressent derrière nous ... Il continue de crier et là, nous nous disons que c'est bien de ne pas comprendre parce que ce qu'il nous dit n'était peut-être pas très gentil et nous aurait même peut-être fait peur !!! Mais il peut nous menacer de tout ce qu'il veut, cela nous laisse de marbre !
Nous arrivons à la douane géorgienne, non sans avoir remarqué l'immense file de voitures, camions et bus qui attendaient pour entrer en Russie. Nous arrivons nous aussi derrière une file, comme avant la douane russe, mais en plus désorganisée. Nous nous faufilons derrière un minibus doublant des camions apparemment immobilisés. Il passe mais pas nous.

Encore quelques voitures, on colle, on colle, ... ouf ! On y est !!!

Les formalités géorgiennes sont rapides, c'est vrai, même si nous avons quand même dû descendre de voiture. Le personnel, tranquille et très aimable, semble ignorer la foire d'empoigne qui se déroule à quelques mètres d'eux.

Nous nous retrouvons enfin en Géorgie. Il est 16h30, nous étions arrivés avant la douane russe à 1Oh30 !

Nous pensions que Patrick et Marie, nous envoyant un SMS pour nous dire comment s'est fait pour eux le passage de la frontière, nous avaient fait une bonne blague ! Mais le lendemain nous apprendrons que deux grands glissements de terrain se sont produits, l'un il y a deux mois quand nos cyclistes allemands Moritz et Cédric ont dû rebrousser chemin et le second il y a une semaine. Pour le premier la route et la frontière sont restés fermés un mois, pour le second sept jours. Nous sommes donc arrivés peu de temps après la réouverture d'où ce chaos ! Patrick et Marie avaient mis 9 heures pour sortir de Mongolie, nous n'avons mis QUE 6 heures pour sortir de Russie !

LA GEORGIE,

CELA SE MERITE !!!

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